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Kho Ku So Bamboo Bridge pai thailande
4.9
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Pai est situé à 150 km au nord-ouest de Chiang Mai, c’est devenue la destination en vogue dans le Nord de la Thaïlande. Elle se veut l’alternative décontractée à Chiang Mai, qui reste un point d’attache pratique, mais une grande ville, donc certains estimeront que ça manque de nature et que ce n’est pas assez « authentique » et c’est là que Pai entre en jeu. Sur le papier, Pai est une charmante petite ville à l’atmosphère bohème. Un oasis de nature, niché dans une vallée entourée de montagnes, cascades et rizières, qui promeut la « slow life » et appelle à se déconnecter en appréciant les belles choses qui nous entourent.

Pai : une étape vers Mae Hong Son

Il faut remettre le contexte dans lequel j’allais à Pai. Ça faisait déjà quelques années que j’en entendais parler, et jusqu’alors je me contentais plutôt des régions plus au Nord de Chiang Mai, qui me convenaient très bien, et je n’avais encore jamais eu l’occasion d’y aller. J’étais pas pressé non plus de m’y rendre parce que justement, je savais la bourgade déjà prisée donc j’estimais que ça n’allait pas non plus devenir beaucoup plus défiguré dans une time frame moyen terme genre 3-5 ans, en gros, le « mal était fait » selon mon raisonnement.

De plus, si c’est certes assez proche en kilomètres de Chiang Mai, de par les virages (762 pour être exact), il faut compter 3h de trajet. Je n’ai jamais eu la motivation pour faire le trajet depuis Chiang Mai juste pour faire un aller retour à Pai uniquement.

route chiang mai vers pai thailande

Sur la route entre Chiang Mai et Pai.

Pour moi, si j’allais à Pai, ce serait dans le cadre spécifique d’effectuer la fameuse boucle de Mae Hong Son. Un parcours qui passe justement par Pai, s’enfonce dans les montagnes à l’ouest, avec en général une étape à Mae Lanna, Mae Hong Son et le retour pour compléter la boucle se faisant par Mae Chaem et le Doi Inthanon avant de remonter vers Chiang Mai.

L’occasion s’est présenté lorsque justement, j’ai donc eu la possibilité d’effectuer cette boucle, malheureusement pas à une période optimale en termes de paysages puisque c’était en plein mois de mars… De plus, on était encore en période du Covid, pas la plus fermée, mais pas encore complètement ouvert. Mais au moins, j’ai pu y faire un tour et voir donc ce qu’il en est.

Quoi faire et voir à Pai ?

Ce que je liste ci-dessous est ce que j’ai concrètement eu le temps de voir, dans l’ordre et dans le temps imparti, à savoir que c’était une journée complète et deux nuits, donc autant dire que j’ai assez survolé l’endroit. Histoire d’être un peu plus complet, je vous indique aussi quelques spots supplémentaires si jamais vous passez plus de temps sur place.

Café(s) avec point de vue

Je démarrais les visites avant même d’arriver à Pai, un peu par hasard d’ailleurs. L’hôtel (voir plus bas) étant de l’autre côté de la rivière, cela me faisait passer à l’écart de la route principale, en longeant la montagne. On était en fin de journée et on pouvait voir le soleil couchant directement sur la gauche. Dans un premier temps, je n’avais pas prévu de m’arrêter, mais étant un poil photographe compulsif, je me suis dit que ce serait dommage de louper le « spectacle ».

Je venais justement d’apercevoir ce qui semblait être un restaurant ou café avec une vue semblant parfaitement adéquat pour cet instant « sunset ». Ni une ni deux, je fais demi-tour et me gare sur le parking, bien occupé par les nombreux scooters des touristes déjà sur place. En sortant de la voiture, odeur de beuh bien présente, je me dis « bienvenue à Pai ! », ça mets dans l’ambiance directe.

parking two huts pai thailande

En plus des tables dans le bâtiment principal, il y a plusieurs tables et chaises en bois ou bambou réparties sur un terrain aplanie en contrebas du café. L’endroit a bonne réputation pour ses bons cocktails et l’ambiance est clairement chill. Et clairement, le coucher de soleil était chouette.

C’était le Two Huts Pai, à 5 km au sud de Pai mais si dans le titre je ne le nomme pas et ajoute même un (s), c’est pour souligner le fait que vous trouverez pleins de cafés ou restaurants de ce genre autour de Pai, avec ce même but de jouir d’une vue privilégiée, et qui sont souvent prisé le soir pour admirer le coucher de soleil (ça dépendra évidemment de leur orientation). Je peux citer en vrac le petit restau simplement repéré par « Sunset near the white buddha », Charming pai homemade, le Noodle Hill ou un des plus connus, indiqué par Yun Lai Viewpoint.coucher de soleil two huts pai

Pai Walking Street : le marché de nuit

Comme j’arrivais en soirée, c’est donc par le marché de nuit que je me plongeais dans l’atmosphère de Pai. Évidemment comme on était en période pre ouverture du pays, y’avait des touristes, mais finalement très peu par rapport en temps normal. Du coup, ça donnait une ambiance un peu particulière.

On sent que c’est très touristique d’habitude, car sur le marché lui-même, en dehors des touristes, je ne voyais aucuns locaux ou très peu, y déambuler. Par contre, y’avait des moments où la rue était carrément vide, ça faisait bizarre.

Concrètement, le marché s’étale sur 300 m le long de la rue Chai Songkhram qui donne sur la rivière, au nord de Pai. Il y a bien sûr le long de la Walking Street elle-même quelques bars et restaurants, mais le gros de l’animation est située dans une rue perpendiculaire, juste à côté du pont en bambou.

Après ce que l’on peut qualifier de centre-ville reste petit, à tout cassé un carré de 500 m par 500 m donc en vous baladant un peu, vous aurez tout le loisir de croiser d’autres établissements. Dans mon cas, un peu par flemme, mais aussi par manque de choix (encore beaucoup de lieux fermés à ce moment-là), c’est au Pai Siam Bar & Bistro que j’atterrissais. Correct, mais pas ouf non plus.

Les temples de Pai

Si c’est votre première fois en Thaïlande et que vous n’avez pas encore vu beaucoup de temples, vous pouvez en voir deux le long de la Walking Street. J’y étais allé en matinée avant d’entamer les visites du jour, c’était calme. Le premier est le Wat Pa Kham, avec un grand bâtiment sur pilotis et façades en bois. Derrière vous y verrez un ensemble de chedis dorés.

À peine plus loin, vous avez le Wat Klang, avec une configuration similaire. Je m’aventurais un peu plus longuement dans ce dernier, allant faire un tour à l’intérieur du hall, également sur pilotis et tout en bois. J’assistais discrètement à une cérémonie ordinaire, alors que deux femmes venaient apporter des offrandes pour les moines, scène classique dans un temple, mais appréciable en cette matinée paisible.

Ces deux temples, comme beaucoup dans cette région, sont de style architectural birman, et plus précisément Shan, aussi nommée Tai Yai par les Thaïlandais. C’est un style bien distinctif de ce que vous pourriez croiser dans les temples plus classique des régions centrales par exemples, de par l’évidente proximité géographique avec son voisin la Birmanie (ou Myanmar officiellement).

C’était aussi l’occasion d’avoir un aperçu de Pai en journée (enfin, en matinée pour le coup), qui est assez désert, car à cette heure matinale, soit les gens sont déjà parti exploré, soit ça dort encore. Mais c’est pas déplaisant du coup.

Big Bouddha (Wat Mae Yen)

Première étape, le grand Bouddha blanc, qui se trouve à flanc de colline au sud de Pai au sein du Wat Mae Yen. Vous ne devriez pas le louper car il se voit de loin. C’est probablement l’un des spots les plus connus de Pai. La statue trône fièrement sur son piedestal, avec une vue imprenable sur la vallée et les montagnes en face. Si vous n’avez pas vue de grande statue de ce genre, nul doute que ça pourrait vous impressionner. Pour moi, ça reste une statue parmi d’autres mais il faut admettre que la vue est pas mal.

350 marches vous attendent pour atteindre la plateforme où se trouve la statue. La première série donne une impression d’un site monumentale, gardé par deux lions, avec une largeur d’escalier assez imposante en comparaison de la taille modeste du temple en lui même qui se résume à un petit viharn et chedi doré accolé. L’avantage du site, c’est que c’est gratuit. Par contre à cette saison impossible de voir les montagnes en face, trop brumeux…

N’oubliez pas que c’est un temple, il est donc nécessaire d’être habillé en condition, pas d’épaules dénudées pour mesdames, pas de minijupe, pas de short trop court et marcel pour messieurs.

Sai Ngam hot spring

La visite suivante n’était pas optimale en termes de gestion, car en tant que tel, il aurait été plus logique de le faire au début du trajet entre Pai et Mae Lanna, puisque ça se trouve à 17 km au nord de Pai. Il s’agit d’une source d’eau chaude, comme on en trouve plusieurs dans la région, il y en a par exemple une autre au sud, proche du canyon, Tha Pai Hot Spring.

Mais l’avantage de cette dernière, c’est d’avoir une série de bassins naturels, seulement délimités par une rangée de pierres. Si la source originelle atteint les 80 °C, assez pour cuire des œufs, ses bassins intermédiaire ont une température plus propice à un bain prolongé, comme une piscine chauffée mais naturellement… C’est surtout une eau minérale, pur et limpide.

Si d’habitude, je ne suis pas fan des sites avec source d’eau chaude, qui sont tellement aménagé qu’on dirait juste des piscines chauffées, là l’aspect naturel est de mise, c’est agréable. En revanche, c’est considéré comme partie d’un parc national donc entrée payante (qui a doublé depuis ma visite…).

Une autre raison qui m’a amené à faire cette visite, c’est la proximité avec un village ethnique, jouxtant une rivière à seulement 2 km des sources. Manque de bol, c’était pas un super plan… Je ne sais pas si c’était parce qu’on était encore en période « covid », mais on ne se sentait pas vraiment bienvenue… En dehors d’une éventuelle peur lié au covid, j’ai notamment été gêné par la situation où une dame me réclamait des sous pour la prendre en photo. Du coup j’y suis clairement pas resté très longtemps, mais si jamais vous êtes curieux, libre à vous d’y faire un tour, peut-être que l’accueil y sera meilleur.

  • Frais d’entrée aux sources chaudes de Sai Ngam : 400 bahts par personne (nouveau prix depuis février 2023)
  • Frais de stationnement : 20 Baht par véhicule
  • Heures d’ouverture : du lundi au dimanche de 8h00 à 18h00
  • Il y a des toilettes et des vestiaires (pas en forme par contre)

Pam Bok Waterfall

Quand je dis que mon organisation pour cette journée n’était pas optimale, c’est d’autant vrai que la prochaine étape était cette fois au sud de Pai, à 24 km de Sai Ngam… Toujours est-il que vous avez plusieurs cascades autour de la ville, Mo Pang Waterfall par exemple, petite cascade à l’ouest ou encore Mae Yen Waterfall, accessible via un trek d’une heure en s’enfonçant dans la montagne à l’Est.

Comme on était en mars, période avec peu d’eau, c’était pas une priorité de les voir, mais à en choisir une, je jetais mon dévolu sur Pam Bok, qui a l’avantage d’être facile d’accès et surtout, à proximité d’une autre attraction, le pont en bambou, comme quoi mon organisation n’était pas foireuse jusqu’au bout.

Vu la période, y’avait littéralement personne lors de ma visite, après l’intérêt était évidemment limité vu qu’il n’y avait pas d’eau… La seule surprise, ce fut d’y croiser un genre de caméléon, en mode « tu m’as pas vu, calé contre un rocher. D’ordinaire, c’est une cascade assez populaire pour se rafraichir. Depuis peu, Pam Bok est moins populaire car il a fait les frais des « travers » de la Thaïlande… Pendant longtemps, la chute, qui se trouve au bout d’un joli petit canyon, était accessible gratuitement. Elle a dans un premier temps été rendu payante, à 40 bahts, encore là pourquoi pas si ça peut aider à garder le site propre.

Au moment de mon passage, elle était déjà intégré au sanctuaire faunique de Lum Nam Pai, dont l’entrée revenait alors à 200 bahts. Alors oui, c’est bien aménagé avec un chemin bétonné pour accéder facilement au pied de la cascade, mais depuis, le tarif a doublé pour passer à 400 bahts !!! On est passé de 0 à 400 bahts entre octobre 2019 et 2023. Il n’y a qu’à lire les critiques incendiaires, ça ne passe pas…

canyon pam bok waterfall pai thailande

Pour donner une idée de l’échelle, y’a une personne au milieu en bas.

Certes, ce tarif donne droit à tous les autres sites du parc national, dont une autre cascade, Susa Waterfall (plus proche de Mae Hong Son), le gouffre de Nam Bo Phi Cave (un peu au milieu de nulle part) ou encore la fameuse grotte de Lod Cave notamment. Sauf que les sites sont éloignés les uns des autres alors que la validité du ticket n’est que d’une seule journée !

Cette tendance à non seulement rendre payants quasi systématiquement des lieux naturels, dès lors qu’ils atteignent une certaine popularité, conjuguée aux augmentations rapides, avec un ratio clairement abusif, y’a un moment donné c’est juste du foutage de g****. Pour mettre en perspective, un thaïlandais va devoir payer 30 bahts, donc non seulement payer aussi, mais c’est 10 fois moins qu’un étranger, hors je tiens à garder la proportion qu’un salaire d’un thaïlandais n’est certainement pas 10 fois inférieure à celle d’un étranger. Bref, ce genre de démarche, ça me dépite…

  • Tarif : 400 bahts par personne (moitié prix pour les enfants, quelle consolation…)
  • Frais de stationnement : 30 bahts par scooter, 60 bahts si vous êtes en voiture
  • Heures d’ouverture : du lundi au dimanche de 8h00 à 18h00
  • Il y a des toilettes et des vestiaires (pas en forme par contre)

Le pont en bambou (Kho Ku So Bamboo Bridge)

À peine 2 km plus loin, on arrivait à hauteur de l’entrée du village de Ban Phaem Bok, où se trouve le pont en bambou. Enfin, l’essentiel est construit en bambou, mais parce qu’il est prévu pour durer, les poteaux le soutenant sont eux en béton. Ce n’est clairement pas le seul du genre car depuis quelques années, ce genre de pont traversant des rizières, souvent associé à des cafés, est devenus légion.

Contrairement aux apparences, le but premier n’était pas d’attirer les touristes. Même s’il est récent, le pont a été construit par les habitants afin de relier le temple situé de l’autre côté à flanc de montagne, le Wat Pa Huai Khai Khiri, afin que les moines rejoignent plus rapidement le village le matin.

Le raisonnement étant que, s’il y a certes une route, le trajet est un poil plus long pour descendre au village dans ce cas, de plus, la route peut parfois être inondée par la rivière en saison des pluies. Enfin l’autre raison avancée étant que ce gain de temps et surtout le lieu de passage, permet aux habitants d’offrir l’aumône aux moines et de passer directement au travail dans les champs dans la foulée plutôt qu’attendre leur venu au village devant chez eux.

Une part de moi ne peut s’empêcher de penser que cette histoire est une forme de « prétexte » pour ajouter une dimension culturelle au lieu alors que le raccourci n’enlève que 300 m de trajet à peine, et surtout que tout est clairement aménagé pour que le touriste fasse ses petites photos, après, les deux ne sont pas incompatibles. Nul doute qu’à la belle saison le cadre est agréable, puisqu’on est en entouré de montagnes, les rizières bien vertes dégagent toujours un effet waouh. Là en saison sèche autour dire que cet effet waouh tombait à l’eau comme celle qui manquait crûment.

En tant que tel, les touristes sont censé s’acquitter d’un don en glissant un petit billet dans la boîte placé à cet effet au niveau du point d’entrée. Un point positif, c’est le village à côté qui s’avère bien plus accueillant que celui proche de la source d’eau chaude visitée plus tôt. En y faisant un petit tour, je tombais sur une petite mamie en train de trier des légumes et en revenant vers la voiture, sur un groupe de femmes afférées à trier des haricots rouges.

Pai Canyon

J’ai par la suite voulu trouver un café non loin avec vue justement pour en tester un. Je me rendais au Baandoi cafe and eatery, qui a de bonnes critiques et en effet une belle vue sur les montagnes. Malheureusement, avec cette période de covid, pas de cuistot présent donc pas possible de manger… Du coup on est repassé en ville pour se trouver quelque chose avant de se rendre à la dernière étape du jour, car on s’approchait déjà de la fin d’après-midi.

Et LE truc en fin de journée à Pai, c’est de se rendre au canyon afin d’assister au coucher de soleil. On était en fait un poil trop tôt puisqu’il n’était même pas 17 h. L’avantage, c’est d’avoir pu profiter du site dans un premier temps sans personne ou presque. Situé à 8 km au sud de la ville, le canyon est une curiosité géologique.

Ce n’est pas un canyon au sens strict du terme, mais plutôt une zone où l’érosion a sculpté la terre pour former des ravines que l’on peut parcourir, un peu à nos risques et périls, car rien n’est balisé. Certains passages sont assez étroits et pentu donc pas trop recommandé pour les jeunes enfants, sauf à se contenter du plateau supérieur, juste pour regarder le soleil descendre au loin.

J’ai vraiment apprécié cet endroit, même s’il était sec et marqué par les brûlis caractéristiques de cette saison. C’était photogénique et le cadre ajoutait une belle ambiance au coucher de soleil. Vers 18 heures, de plus en plus de personnes arrivaient pour assister au spectacle et trouver un bon spot pour voir les derniers rayons de soleil disparaître derrière l’horizon.

coucher de soleil au canyon de pai

Autres sites dans les environs de Pai

J’en ai déjà mentionné quelques-uns dans l’article, mais voici un peu en vrac d’autres visites possible dans les environs de Pai.

En source d’eau chaude, à 20 km au sud-ouest de Pai, vous avez « Mueang Rae Pai Geyser Hot Springs« , un spot à même le bord de route (attention l’eau est à plus de 90 °C !). En chute d’eau, combiné à une randonnée, vous avez à l’Est Mae Yen Waterfall.

Isolé au nord, mais j’avais vraiment hésité à y aller (si c’était la bonne saison, je n’aurais même pas hésité), vous avez une petite ruine au milieu des rizières, le Phrathat Mueang Noi. Proche du Yun Lai Viewpoint mentionné plus haut, il y a une petite chute avec bassin pour la baignade, Mo Pang Waterfall.

paysage autour pai thailande

Toujours non loin, il y a aussi l’une des attractions que vous verrez incluse dans les tours proposés sur place à la journée, un village « chinois » appelé Santichon Village. Perso, je ne l’ai pas visité, car on est clairement plus dans une attraction destinée aux Thaïlandais et aux adeptes d’Instagram. Il s’agit d’un Disneyland like, avec des maisons en terre cuite et toit de chaume, avec à l’entrée une reproduction du mur de Chine.

Au sud, vous avez proche du canyon et des sources d’eau chaude déjà mentionnée (Tha Pai Hot Spring) un ancien pont qui date de la seconde guerre mondiale, Tha Pai Memorial Bridge, parfait pour un petit stop photo.

Reste évidemment l’option simple de vadrouiller à travers la campagne. Après tout, en dehors de Pai même, ça reste essentiellement des villages dont l’activité principale tourne autour de l’agriculture, même si ça et là on y trouve des activités comme du criquet, un camp d’éléphant (pas recommandable) ou du tubing.

Conseils pour Pai

Où dormir à Pai

Je ciblais la zone située juste de l’autre côté de la rivière en bout de la walking street. L’avantage est d’être proche de l’animation, tout en restant à l’écart pour être au calme. Et pour ça, j’ai choisi ce guesthouse :

Le petit resort est à peine à 100 m d la rue du marché de nuit grâce au petit pont en bambou enjambant la rivière. Les chambres sont spacieuses bien qu’assez sommaire et situées dans des bungalows sur pilotis. On avait aussi droit à un balcon avec hamac dont j’ai pu profiter un peu. La gérante est adorable et propose un excellent petit déj, qui se prends sur une terrasse avec vu sur la rivière. D’ailleurs à cet endroit, vous avez aussi un café, le Daddy Chill Cafe’, avec la possibilité de prendre une bière et profiter de la vue. Globalement super impression pour ce petit paradis entouré par la nature.

Se rendre à Pai

Un des meilleurs transporteur pour cette région c’est Prem Pracha, qui propose des liaisons en minibus entre Chiang Mai, Pai, Mae Hong Son et Mae Sariang. Pour la route Chiang Mai – Pai, comptez alors 240 bahts et 4h20 de trajet (avec des arrêts parce que les virages ça épuise).

Si vous comptez vous la jouer solo, que ce soit en voiture ou en scooter, je ne peux que vous rappeler la dangerosité des routes en Thaïlande, et particulièrement en montagne, où couper la route est un sport national (ok, j’exagère un poil). Je vous invite si ce n’est pas déjà fait à lire mon article sur la conduite en Thaïlande et vous incite grandement pour les deux roues, à une prudence évidente et surtout à rouler en règle (permis moto A nécessaire).

Mes impressions sur Pai, le charme authentique ?

Je voulais conclure cet article par une petite réflexion et essayez de répondre à la question : Pourquoi Pai attire autant de visiteurs ? « Authentique »; c’est un terme (un peu fourre tout en général), que je vois souvent revenir concernant Pai et je tenais à apporter ma vision de la chose. Qu’en est t’il réellement ? Pai est-elle vraiment ce petit paradis au cadre idyllique pour les baroudeurs en herbe en quête de tranquillité ? C’est une question auquel je veux essayer de répondre en restant objectif.

Et pour répondre, faudrait déjà définir ce qu’est concrètement un lieu « authentique »… Globalement, on pourrait définir un lieu authentique comme un endroit préservant ses caractéristiques culturelles, historiques et traditionnelles, offrant ainsi une expérience véritable et non altérée par le tourisme de masse. Une définition pas mal valable pour le nord de la Thaïlande, en plus si l’on fait la comparaison avec le sud et ses plages.

Et aux premiers abords, il est vrai que Pai coche pas mal cette case. J’ai par curiosité demandé à ChatGPT comment il définirait ce qu’est un lieu dit « authentique » et voici sa réponse :

  1. Culture locale préservée : Il préserve ses traditions, coutumes et arts locaux, et la population locale continue de vivre selon ses modes de vie traditionnels.
  2. Interaction avec la population locale : Les visiteurs peuvent interagir avec les habitants, échanger des connaissances, apprendre leur histoire et partager des moments authentiques avec eux.
  3. Environnement préservé : Le lieu préserve son environnement naturel, ses paysages, sa faune et sa flore d’origine, évitant ainsi une exploitation excessive et nuisible.
  4. Absence de sur-tourisme : Un lieu authentique n’est pas surpeuplé de touristes et n’est pas soumis à une commercialisation excessive. Il offre une expérience plus intime et immersive.
  5. Hébergement et restauration locaux : Les options d’hébergement et de restauration sont principalement gérées par des locaux, offrant une cuisine et une hospitalité authentiques.

Sur le 1er point, difficile de contredire, entre les temples à l’architecture Shan, les petits villages ethniques autour et l’aspect petite ville tranquille, on est plutôt bon. Concernant le 2e point, il est discutable dans la mesure où même dans un endroit très touristique, ce sera logiquement faisable aussi de discuter et interagir avec la population locale. La différence sera peut-être dans l’arrière-pensée, plus tournée sur l’argent dans certains cas (comme le sud du pays), que dans une démarche purement amicale et désintéressée.

Pour le 3e point, rien à redire au premier abord, ça match pour Pai, qui reste dans l’ensemble une campagne tout ce qu’il y a de plus ordinaire. Mais déjà là, on commence à pointer l’effet du tourisme. Parce que là où des sites naturels seraient d’ordinaire gratuits ou éventuellement accessibles à prix raisonnable, on se retrouve à payer des entrées abusives pour des parcs nationaux imaginaires, pour aller voir une simple petite cascade… Et ça, c’est les dérives du tourisme de masse…

Et ça coince encore plus au point numéro 4. Sans être non plus dans un excès extrême comme peuvent l’être certaines plages du sud de la Thaïlande en haute saison, toute proportion gardée, il peut franchement y avoir du monde à Pai. Et c’est d’autant plus visible que c’est à la base une petite ville justement.

On en vient vite à croiser autant d’étrangers que de locaux, du moins dans la zone centrale. Mais même en se baladant dans la vallée, vous avez de forte chance de croiser des petits troupeaux d’étrangers en scooters. C’était particulièrement le cas pour le canyon et certains spots populaire comme les cafés à « sunset », et encore, je tiens à rappeler que le tourisme tournait pas à plein régime.

Mais on sent quand même bien que c’est pas l’Issan (région du nord-est, où là le tourisme de masse est absent). Le tourisme a même fait quasiment doubler la population de Pai en moins de 20 ans, ce n’est pas rien.

slow life pai walking street

On en arrive au 5e point. En tant que tel, je pense à ce jour que la plupart des guesthouses et restaurants sont bien gérés par des locaux, MAIS, ces derniers se sont justement adapté au tourisme. Déjà, leur nombre, relatif à la taille de la ville, quand on voit qu’il y a une vingtaine d’hôtels rien qu’autour de la rivière dans la zone derrière la Walking Street, c’est bien qu’il y a du monde. Ensuite, quand on constate qu’il y a dans une zone restreinte pas moins de 5, 6 restaurants proposant des burgers au menu, c’est qu’il y a aussi une influence touristique.

Idem au marché de nuit, où certes, vous retrouverez certainement l’indétrônable Pad Thaï ou le Mango Sticky Rice, mais parce que ce sont des best seller auprès des étrangers justement. Sinon, on y trouve de tout, mais pas beaucoup de cuisine thaï, une gastronomie assez cosmopolite à l’image de ceux qui visite donc la ville. Hors nourriture d’ailleurs, on retrouve surtout des produits type souvenir et les fameux pantalons éléphants plus qu’un véritable savoir faire local.

gyoza queen marché de nuit pai thailande

Enfin et c’est peut-être le plus flagrant, il y a une nightlife anormalement développée à Pai, et je parle pas qu’en ville. En se baladant dans les environs, vous pourriez tomber sur des bars au milieu de nulle part, Woodstock Pai Bar and Bed, Skunk Land Bar and Rest ou encore Valhalla Bar et j’en passe, des noms sans équivoque où l’ambiance rasta cool prédomine.

Ça me fait revenir au point numéro 1 et le mode de vie. Selon moi, ce dernier est quand même partiellement altéré par le tourisme. En temps normal, la population se lève assez tôt dans les campagnes, les journées étant rythmé par l’aumône offerte aux moines le matin et le travail dans les champs ensuite (même si, je rappel, on y était en mars, pas trop la saison du labour).

why not bar pai thailande

Ici, on a l’impression de voir Khao San Road un lendemain de fête, c’est désert en matinée, parce que tout le monde récupère de la veille du fait des horaires tardifs, propre au rythme des touristes. Je peux aussi ajouter l’apparition d’activités typique à touriste, comme le « tubing », cette mode à la base popularisé à Vang Vieng au Laos, où l’on se laisse dériver au fil de l’eau sur une bouée (et qui souvent s’accompagne d’un bucket d’alcool ou d’une bière à la main…)

Au final, je peux comprendre l’attirance pour Pai, particulièrement auprès des jeunes. C’est perçu comme un coin « hors des sentiers battus », ça sort des grandes villes tout en restant un minimum animé. C’est une atmosphère détendue, accentué par le sentiment de se sentir libre, notamment par le fait de pouvoir se balader à son rythme en scooter comme c’est généralement le moyen de locomotion pour s’y rendre et graviter autour. Comme aussi c’est dans le Nord du pays, on ne ressent pas la même mentalité que dans le sud où le côté « portefeuille sur patte » est parfois flagrant.

coucher de soleil campagne proche pai thailandeDonc oui, Pai a des atouts indéniable. Après, c’est un peu se fourvoyer que de penser que ça représente la quintessence de la Thaïlande « authentique ». Pour une raison assez simple, perso, je vois Pai un peu comme le Ko Phangan du Nord, une zone qui reste suffisamment touristique pour être influencée, mais sans être pour autant bondée. C’est un lieu apprécié et recherché surtout par une jeunesse en quête de lieu un peu hors du temps. Mais en termes d’authenticité, y’a clairement mieux ailleurs, y compris en terme de paysage pur et dur en ce qui concerne Pai, en vous enfonçant vers Mae Hong Son, vous aurez de bien meilleures surprises.

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Lorsque je découvrais la Thailande en 2006, je ne m'attendais certainement pas à y poser mes valises 2 ans plus tard ! Depuis, je suis basé à Bangkok et je voyage régulièrement à travers toute l'Asie. Je partage mes récits, photos, conseils sur la vie d'expatrié en Thailande et sur les pays d'Asie, pour ceux qui veulent découvrir le pays du sourire, qui cherchent un peu d'aventure et ceux qui rêvent d'Asie (ou ceux qui veulent rêver tout court ;-)

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