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une journee exploration nakhon chai si - nakhon pathom
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Nakhon Chai Si est l’un des districts composant la province de Nakhon Pathom, voisine de Bangkok et dont la ville principale est surtout connue pour abriter le plus grand stupa de Thaïlande, le Phra Pathom Chedi. Pour remettre dans le contexte, nous sommes en août dernier (2020), et si les choses se sont déjà calmé depuis quelque temps ici concernant le Covid, on n’avait pas bougé de la maison depuis le début de l’année. Après donc 8 mois sans faire de visites, en plus d’être exceptionnellement long, ça nous donnait envie d’explorer un peu hors de Bangkok. L’occasion se présenta quand Jitima proposait simplement de se rendre dans un café dans la province voisine. Et pour avoir les clés de mon fonctionnement, il se trouve que j’ai un document dans lequel je répertorie tous les sites qui me semblent intéressant à voir, au fur et à mesure que je les trouve en surfant sur le net.

Car si le point de départ était ce café, on n’allait certainement pas se contenter de faire un aller-retour jusque-là juste pour ça. Et concernant les environs de Nakhon Pathom, j’avais justement quelques temples où je voulais jeter un œil et prendre des photos pour ensuite éventuellement en parler sur le blog. Et nous y voilà !

Une journée d’exploration aux abords de Bangkok

Qu’on se le dise, cet article est un peu « à l’ancienne ». Car dernièrement, en dehors des articles sur nos différents voyages en Asie, j’avais tendance à rédiger des articles assez « généralistes », surtout à caractère informatif, concernant un lieu en particulier notamment. Ce qui donnait des contenus tournant essentiellement autour des questions « que faire ici, que faire là, comment s’y rendre « , car ce sont des formats plus recherchés et donc populaires.

Je sais aussi que ces infos seront utiles à un plus grand nombre qu’un article en mode « ben tient, là ce jour, j’ai fait ci, traîné là » etc. Dis comme ça, cela semble similaire et pourtant, la nuance est de mise, car dans le premier cas, il n’y a pas vraiment de notion de temps ni un contexte en particulier, vu que je présente régulièrement des lieux que j’ai déjà visités à plusieurs reprises. Alors que dans le cas d’un article comme aujourd’hui, c’est finalement un déroulé de la journée des visites en question.

canal visite environ nakhon pathom

Canal à côté du Wat Klang Bang Kaeo.

Non pas que c’est moins pertinent, mais c’est un format qui relève presque plus finalement du journal de bord et sera moins lu, dans le sens où je sais que je vais parler d’endroits dont probablement 90 % d’entre vous n’auront probablement pas l’occasion d’aller voir. Ce sera généralement par faute de temps et parce qu’il faut faire des choix, et la plupart de ces décisions sont faites en allant « à l’essentiel », ce qui n’est d’ailleurs pas un reproche. Mais dans mon cas, ayant cette possibilité d’explorer le pays plus en profondeur, ces sorties vers des attractions « secondaires » prennent leur sens.

En parler reste pour autant pertinent, car déjà, même si minoritaires, certains lecteurs ici n’en sont pas à leur coup d’essai quant à leur visite de la Thaïlande. Ils sont donc tout à fait à même d’explorer également plus en profondeur. Sans compter aussi les expats, temporaires ou établis sur le long terme et d’autres, qui seront simplement curieux, même pour une première fois, et disposant surtout du temps nécessaire pour se permettre des « écarts », par rapport aux circuits et visites plus classiques. En somme, faire un article comme celui-ci permet du coup de se donner une idée de ce qu’il est possible de faire si vous voyagez en autonome en Thaïlande, en décidant par exemple d’explorer une journée les abords de Bangkok.

maison Wat Klang Bang Kaeo - nakhon chai si

Une habitation de « luxe », au Wat Klang Bang Kaeo, l’une des visites du jour.

Voilà, je tenais à faire cette assez longue « introduction » pour comprendre le contexte de cet article, qui diffère de la tendance depuis des mois. Un peu comme si j’avais besoin de me justifier de faire différemment cette fois mais c’est pour concrètement comprendre ma logique de rédaction. Car j’avais un peu le ressenti ces derniers temps de m’éloigner finalement du format « blog » pour aller vers un côté « site informatif », certes pratique et restant apprécié, mais au ton presque trop impersonnel. Cela faisait longtemps que je n’avais pas vraiment raconté une journée « type » à se balader dans le pays pour dénicher de nouveaux endroits à vous faire partager.

L’une des raisons étant qu’en général, j’essaye de visiter un max d’endroits pour optimiser mes déplacements, et ces journées types auront donc parfois un côté speed, presque trop « professionnel », pour être évoqué de manière intéressante sous la forme d’un article. Sauf que c’est pas toujours le cas, car au final, je vais avoir tendance, comme n’importe quel visiteur, à m’émerveiller de ce qui m’entoure, faire beaucoup de photos, et donc finalement, prendre mon temps, quitte à laisser de côté d’autres visites pour une prochaine fois.

Faux départ et « The Scene Cafe by The River »

Rentrons enfin dans le vif du sujet et nous voilà donc partis pour « The Scene Cafe« , situé sur la rive droite de la rivière Tha Chin. C’est à seulement 40 km à l’ouest de Bangkok, donc il ne faut guère plus de 40 min pour s’y rendre. Sauf que pour être justement précis concernant cette journée, ce n’était pas le plan initial…

Car le café dont je parle au début de cet article était en fait le Irene’s Café, un café/restaurant dont la particularité est d’être situé dans l’enceinte de l’université Mahidol, une importante université, située à 25 km du centre de Bangkok, toujours à Nakhon Pathom. Cette dernière est réputée pour sa modernité et ses aménagements dont la ville de Bangkok pourrait s’inspirer. On s’y était déjà rendu, car dans l’enceinte, on y trouve des lieux et services accessibles au public, comme l’hôpital pour animaux où l’on avait d’ailleurs stérilisé nos chiens.

Et parmi ces autres lieux publics, cela inclut ce café, aménagé dans une bâtisse en bois (récente) assez stylée et posée au bord de l’eau, des canaux remplis de varans composant notamment le cadre autour. On partait tôt (vers 8h30) pour y prendre notre petit-déj, mais, habitué à souvent voir tout ouvert tout le temps (surtout quand il s’agit de boire et manger), on n’a même pas pensé à vérifier avant si c’était justement ouvert ce jour-là… Hors, on était un dimanche, seul jour où l’établissement ferme… Avec le recul, vu que c’est dans une université, ça paraît logique… Après comme on était parti pour se balader toute la journée, on se dit tant pis et on décidait alors de chercher un autre spot. Et après avoir évalué les options dans les parages, on jetait notre dévolu sur The Scene Café, situé 17 km plus à l’ouest de l’université.

Les critiques sont correctes et surtout, le cadre sauvage des rives de la rivière Tha Chin, donnent envie de se détendre un coup. Même si l’un de nos critères important, c’est la possibilité d’y trouver un café de qualité (100 % arabica, avec de bons arômes si possible). Et si pour le cadre, on était servi, pour le bon café, c’était loupé… Profitant qu’il y avait peu de monde, on se posait sur une table au bord de l’eau et on se commandait un petit-déjeuné, à savoir en Thaïlande, un repas comme un autre, donc un riz frit faisait l’affaire me concernant.

the scene river - nakhon pathom

À l’arrivée au The Scene River.

Repas vite englouti car on commençait à avoir sérieusement la dalle alors qu’il est déjà 10h. Presqu’en face, se trouve une belle demeure dans le style traditionnel Thaï mais montée sur une structure en béton récente, le mélange des genres. On peut y observer la vie locale, comme ces quelques locaux passer à fond la caisse avec leur bateau de course tandis qu’un autre plus pépère sur sa barque, a l’air de s’occuper de son « jardin » flottant. Il y a aussi cette cigogne vaquant tranquillement à son occupation consistant également à prendre son repas du matin, en picorant les petits poissons s’aventurant au bord de la berge.

Et l’air de rien, une heure passait avant qu’on décolle de là pour faire notre première véritable visite de la journée.

Adresse : sri 76 6 Khun Kaeo, Nakhon Chai Si District, Nakhon Pathom 73120

Horaires d’ouverture : ouvert tous les jours de 9h00 à 19h30.

Wat Klang Bang Kaeo

On n’avait pas à aller loin pour la prochaine étape puisqu’il nous suffisait de remonter le cours d’eau sur 3 km. Nous voilà au Wat Klang Bang Kaeo, un joli temple posé au bord de la rivière Tha Chin. Vu qu’il était déjà 11h passé, le marché local arrivait à sa fin, mais c’est un bonus à voir si vous arrivez plus tôt (en revanche, je ne suis pas sûr si c’est que le dimanche ou le week-end entier, mais pour sûr, pas en semaine). Outre le grand parking, qui accueille en partie le marché justement, on distingue plusieurs bâtiments comme pour chaque temple en Thaïlande.

La partie intéressante étant l’ensemble de bâtiments visibles sur la gauche en arrivant depuis la route principale. Côte à côte, vous avez un viharn et un ubosot (la page de lexique viendra un jour, promis !), tout deux anciens puisque remontant à la période d’Ayutthaya. Si le viharn, à gauche, manque d’attrait (je n’y suis pas rentré dedans ceci dit, mais de l’extérieur, il reste somme toute banal), ce qui m’intéressait ici est l’ubosot, tout de marbre vêtu. En effet, en plus des sculptures d’animaux habilement décorés de mosaïques colorées, la façade du bâtiment est entièrement recouverte de marbre.

L’intérieur, tirant sur les teintes marron, rougeâtre, n’est pas en reste et s’avère photogénique. Sur les côtés, vous pourrez y observer les « classiques » peintures murales, la plupart évoquant des scènes d’époques, certaines évoquant « l’enfer » vu par les Thaïlandais tandis que la principale image (comprendre statue) de Bouddha, repose au fond sur son petit piédestal. Ce dernier ressort bien puisque le mur derrière est une fresque bleutée, qui symbolise les trois mondes de la cosmologie bouddhique. Derrière l’ubosot, vous pourrez voir le principal chedi du temple, à base carré et entouré de niches abritant des statues. À côté de l’ubosot toujours, vous ne pourrez louper la structure pyramidale, je ne sais pas comment l’appeler autrement vu que je suis pas sûr de sa fonction, mais cette dernière est entourée par des sortes de chedis (plus comme des niches) et venait sûrement d’être rénovée.

Wat Klang Bang Kaeo - nakhon chai sifacade du Wat Klang Bang Kaeo - nakhon chai sidetail toit Wat Klang Bang Kaeo - nakhon chai sientree Wat Klang Bang Kaeo - nakhon chai sistatue elephant Wat Klang Bang Kaeo - nakhon chai siinterieur Wat Klang Bang Kaeo - nakhon chai sistructure au Wat Klang Bang Kaeo - nakhon chai si

Malgré ce bel aspect, l’ubosot n’est étonnamment pas le bâtiment le plus fréquenté du temple puisqu’il s’agit d’un petit hall de prière (« techniquement » un viharn mais je le nomme différemment pour pas le confondre avec celui voisin de l’ubosot). C’est justement là qu’on se rendait pour que Jitima fasse une petite prière locale. Quitte à parler de ce temple, vous verrez également une belle maison dans son enceinte, juste à côté du hall de prière.

Enfin, si l’on ne visitait pas ce dernier, bien qu’ouvert ce jour-là, notez qu’il inclut un musée, découpant plusieurs thèmes sur 3 étages. Au premier étage, il y a une exposition dédié à plusieurs précédents abbés importants du temple, Luangpu Bun (qui a supervisé le temple de 1886 à 1935) et Luangpu Phoem (son succésseur), incluant des effets personnels, des talismans, des objets sacrés et leurs statues. Vous y verrez aussi des écrits sur la médecine et des herbes thaïlandaises, et des manuels d’astrologie rédigés par Luangpu. Certains de ces écrits ont été compilé dans un livret pliant dont les feuilles sont fabriqués à base de pulpe d’un arbre (appelé Samut Khoi), et d’autres, sur des feuilles de palmier.

Au deuxième étage, sont exposés de la vaisselle, des objets en cristal, des articles en laiton et la chaire de Luangpu Bun avec une décoration en nacre, donnée à l’époque par Phraongchao Athit Thip-a-pa, le vice-roi du roi Rama VIII. Enfin au troisième étage, il y a une collection de statues et statuettes de Bouddha, recouvertes d’argent et sculptées, une ancienne chaire en bois sculpté et doré et un modèle en cire de Luangpu Bun.

À noter au passage que le temple, en plus d’être au bord de la rivière, est non loin d’un canal donnant son nom au temple, le Bang Kaeo. Si vous vous rendez sur le petit pont enjambant le canal (où passe la route), vous aurez une vue photogénique sur le temple et les maisons en bois bordant le canal Bang Kaeo.

canal bang kaeo nakhon chai si

Vue sur le temple depuis le canal Bang Kaeo.

Pour ouvrir le menu indiquant les différents bâtiments sur la carte, cliquez sur l’icone à côté du nom du temple.

Adresse : moo 2 113 Nakhon Chai Si, Nakhon Chai Si District, Nakhon Pathom 73120

Horaires d’ouverture (musée) : du jeudi au dimanche de 9h00 à 16h00.

Tarif d’entrée (musée) : 20 bahts par adulte / 10 bahts par enfant.

Wat Maisupradittharam

Next, il n’y avait pas à aller loin, car c’est tout simplement le temple d’à côté, mais vraiment, une allée joint concrètement les deux temples, littéralement côte à côte. Je peux mentionner au passage que face au Wat Klang Bang Kaeo, de l’autre côté de la route, se trouve également un autre temple, qu’on n’a pas visité (parce que bon, sinon on n’arrête jamais), mais qui démontre la concentration, parfois importante, de temples dans une zone réduite.

Le Wat Maisupradittharam, dont je voyais pas mal de Birmans le fréquentant, se démarque surtout par ses structures dorées. Vous serez mis dans le bain directement puisqu’à l’extérieur se trouve un Bouddha couché doré, posé sur le toit d’un petit cloître entourant un viharn, alors en travaux lors de notre passage. Le principal bâtiment dédié aux prières, est entièrement doré sur ses façades extérieures, malgré un intérieur plus sobre (quoique) mais assez atypique aussi.

Wat Maisupradittharam - nakhon pathombouddha couché doré Wat Maisupradittharam - nakhon pathomcour Wat Maisupradittharam - nakhon pathomstatue elephant erawan - Wat Maisupradittharam

On n’y retrouve pas la structure classique du temple rectangulaire, avec les peintures murales sur les côtés et la principale statue de Bouddha au fond, comme le justement temple voisin Wat Klang Bang Kaeo. Non, ici, la principale image de Bouddha se trouve être juste à l’entrée et ne pouvez le louper puisque c’est une imposante statue de Bouddha debout.

Autour, vous y verrez une galerie exposant différentes statues en cire de moines importants. Vous y verrez quelques autres statues de Bouddha bien sûr et également un semble de masques et poupées illustrant des personnes de la mythologie bouddhiste et du ramakien. Le reste des structures comme le toit de la principale habitation des moines, comporte également des dorures, tout comme la statue de l’éléphant à 3 têtes, Erawan, qui domine la place à côté du viharn.

Wat Sisrathong

On continue les visites du jour, et après une petite dizaine de minutes, on arrivait au temple suivant, le Wat Sisrathong. Alors oui, encore un temple, mais le Wat Sisrathong est intéressant car il est dédié au culte de Phra Rahu, le dieu des ténèbres. Alors non, ce n’est une version Thaïlandaise de l’antéchrist, mais Pra Rahu, tout de noir vêtu, est, d’après les légendes thaïlandaises, un géant immortel qui mange périodiquement ses frères – le soleil et la lune. Dit autrement, il est localement considéré comme le responsable des éclipses solaires et lunaires… Mais au-delà de cet imaginaire folklorique, cette association avec la couleur noire vaut aussi pour l’aspect sombre d’une journée. Sous entendu, faire une offrande à Phra Rahu selon les locaux, vous aidera donc à éloigner les mauvais jours car ce dernier sera satisfait.

Et comme le noir est sa couleur, les offrandes tournent essentiellement autour de cette dernière. On peut citer du raisin, de l’alcool (whiskey), d’autres boissons (le café, coca), de la gelée, du riz gluant (certains riz sont noirs), des haricots, gâteaux, œufs « centenaire » (œufs préservés dont le jaune devient noir). Pour faire une offrande, vous devrez placer 8 objets – et ce doit être 8 – parmi l’un de ses plats préférés, sur les tables placées à cet effet, devant sa représentation.

Et comme nous étions un dimanche, il y avait du monde pour profiter, comme nous, d’une belle journée à vadrouiller. On était mis dans le bain direct en arrivant sur le parking du temple, qui jouxte le hall ouvert où se trouve la statue de Phra Rahu, symbolisé par un torse noir, des habits incluant une coiffe dorée et ce que j’imagine être un soleil (ou une lune, au choix) entre les mains. Ça s’active bien niveau offrande, qui est complétée par une dépose de bâtons d’encens, également noirs. Pour ceux qui le souhaitent, il est possible de s’offrir les services de danseuses traditionnelles qui vont accompagner votre moment d’oblation.

Concernant le reste du temple, on n’est pas à proprement parlé « dépaysé » par l’architecture externe du temple, restant assez habituelle si on observe vite fait. Mais sa configuration diffère toutefois car nous sommes alors face à trois bâtiments alignés, plus un autre, caché derrière, donc 4 bâtiments en tout, posés sur un promontoire.

danseuses traditionnelles Wat Sisrathong - nakhon pathomcollage feuille dor Wat Sisrathong - nakhon pathomWat Sisrathong - nakhon pathom

Celui central est entouré à ses pieds par deux gardiens, également noirs bien que la couleur qui prédomine soit la dorure de leurs vêtements et accessoires. En s’approchant, on aperçoit mieux les nombreuses sculptures décorant le toit et ses soutiens. L’intérieur de ce hall n’est pas le plus intéressant car on reste sur quelque chose d’assez sobre (non pas que j’aime forcément plus quand c’est tape à l’oeil), avec une statue de Bouddha assise en élément principal. Sur les murs, on y retrouvent quelques peintures, agrémentés par des décorations entourant les fenêtres et le hauts des colonnes.

Le plus bel intérieur revient au bâtiment de droite (quand vous arrivez face à l’ensemble), avec son plafond arrondi, ses peintures aux dominantes rouge et jaune et ses statues de Bouddha. C’est d’ailleurs là que la plupart des locaux s’agenouillaient pour faire une petite prière. Quand on observe de près les peintures, il est toujours amusant de remarquer l’originalité apportée par le ou les artistes, avec ici quelques scènes « osées ». Comme je suis curieux, je jetais un œil à l’intérieur des autres bâtiments, l’un est quasi-vide avec juste une statue du roi Taksin The Great. Enfin, celui tout à gauche, possède un plafond similaire à celui de droite, mais la différence vient des murs, qui sont tapissés par des sculptures et non des peintures. En revanche, il est vide de statues et par ailleurs, vide tout court.

Adresse : Sisa Thong Nakhon Chai Si District, Nakhon Pathom 73120

Horaires d’ouverture : 7h00 à 17h00

Wat Phra Prathon Chedi

Notre dernière étape était un temple nous rapprochant du centre de Nakhon Pathom, et donc le plus éloigné de Bangkok. C’est en tout cas le plus intéressant historiquement parlant. Avec ses 50 m de hauteur, il n’est certes pas aussi impressionnant que son « voisin », à seulement 4 km de là (au nom très similaire Phra Pathom Chedi), considéré comme le plus grand chedi de Thaïlande. Mais le Wat Phra Prathon Chedi est l’un des plus anciens stupas de Thaïlande, dont ses origines remontent à plusieurs siècles avant la naissance du royaume tel qu’on le connait aujourd’hui (dont l’établissement de Sukhothaï comme capitale au 13e siècle, en est considéré comme le point de départ).

Si l’on en croit la légende, à la crémation de Gautama Sidhartha, le Bouddha historique auquel on fait référence ici en général (dans le bouddhisme theravada), des saintes reliques ont été divisées entre 8 importantes familles royales et les principaux disciples de l’époque. Ces reliques, composées de morceaux d’os, cheveux ou dents sont déposées dans un récipient en or appelé « Thona » ou « Thana » (du nom d’une ancienne unité de mesure), ce qui explique le nom du temple, Phra Prathon Chedi, qui peut se traduire par le « Saint stupa au thona ».

entree Wat Phra Prathon Chedi - Nakhon Pathom

La route pénétrant dans l’enceinte du temple.

Wat Phra Prathon Chedi - Nakhon Pathom

haut tour Wat Phra Prathon Chedi - Nakhon Pathomdrap entourant Wat Phra Prathon Chedi - Nakhon Pathom

Car vous l’aurez deviné, l’une de ces reliques aurait été envoyée à Nakhon Chai Si et gardée à l’intérieur d’un stupa de pierre dès 590. Nakhon Chai Si étant considéré par la Thaïlande comme faisant alors partie des mythiques « terres dorées », aussi connue sous le nom du royaume de Suvarnabhumi (et oui, comme le nom de l’aéroport international). Il reste en tout cas incontestable que la cité de Nakhon Chai Si était prospère et tenait une place importante à cette époque, comme l’atteste les restes d’autres stupas et les fouilles qui ont mis à jour l’existence d’importants échanges commerciaux dans la région.

Il reste aussi indubitable que celle-ci a fait partie, peu après, du royaume de Lavo, dont la capitale n’était autre que l’actuelle Lopburi, et dont la présence d’un Phra Prathon Chedi à Nakhon Chai Si est avérée dès 656. Son architecture sera par la suite modifiée suite à l’annexion par l’Empire khmer voisin, en y ajoutant à son sommet, un prang de style khmer, semblable à celui que vous pouvez voir à Bangkok, le célèbre Wat Arun. Peu après, la ville est abandonnée et le chedi sera recouvert des siècles durant par la jungle.

Toutefois, l’ajout de ce prang est ce qui est présumé car celui qu’on peut observer de nos jours a en fait été rajouté plus récemment par le roi Mongkut (Rama IV, qui régna de 1851 à 1868) lorsqu’il a ordonné la restoration du chedi. On estime alors que le design au moment de l’abandon du temple devait être similaire au Phra Pathom Chedi dont je rappelle que le gros stupa actuel, recouvre en fait la structure d’origine.

Pour autant, le site subira encore les ravages du temps, jusqu’à partiellement s’effondrer en 1962 après des décennies de négligence. Il faudra attendre 1999 pour que le département des Beaux-Arts thaïlandais, redonne ses lettres de noblesse au Phra Prathon Chedi en restaurant sa base dans le style Dvaravati, tout en préservant le prang au sommet de style khmer. Juste pour préciser, Dvaravati est le nom donné à la culture et civilisation qui dominait alors le centre de la Thaïlande (du VIe au XIe siècle).

Avec ce résumé historique, vous comprendrez l’intérêt des lieux d’autant qu’au final, c’est un temple assez peu visité. Car si les autres temples du jour étaient assez animés, ce dernier était pour ainsi dire quasi désert. On croisait tout juste une ou deux familles de passage et lorsque je montais au sommet du prang, accessible via une échelle, j’étais juste tout seul (Jitima attendant au frais dans le viharn au pied du chedi).

Adresse : 120 Thanon Langpra, Phra Prathom Chedi Sub-district, Mueang Nakhon Pathom District, Nakhon Pathom 73000

Horaires d’ouverture : 8h00 à 18h00

Wat Samphran (dragon temple)

Probablement le plus connu de la liste du jour, le Wat Samphran, surnommé le temple au dragon, et on comprend aisément pourquoi. Sa pièce maîtresse étant sa tour de 17 étages surplombée par un imposant dragon, dont le corps s’enroule autour. Ses origines sont assez sombres, car il fut fondé par Bhavana Buddho, considéré comme membre d’une secte, bien que le temple fut officiellement enregistré auprès des autorités en 1985. En 2004, le clergé du temple est rattrapé par un scandale sexuel, valant de lourdes peines de prison pour l’abbé principal et plusieurs moines associés. Le temple ayant même dû fermer quelque temps par la suite.

Et cela se ressent dans la visite. Si autrefois le temple attirait beaucoup, et avait permis au complexe de rapidement s’agrandir, ajoutant de nombreuses sculptures d’animaux dans son jardin en plus d’autres structures habituelles comme des statues de Bouddha, on sentait que le temple était un peu à l’arrêt dans son « expansion ». Tout paraît comme non fini, et l’ensemble donne un peu un effet « brouillon ». Pour autant, qu’on soit d’accord, la principale tour rose et son dragon vaut quand même le coup d’œil si vous êtes de passage, ne serait-ce que pour la belle vue sur toute la région depuis le haut, d’où l’on arrive à distinguer par ciel clair, les hautes tours du centre de Bangkok.

plan Wat Samphran - dragon temple - nakhon pathom

Un plan pour s’y retrouver.

Dans notre cas, on était un dimanche pour rappel, et parce qu’il y a pas mal d’usines dans les parages, on croisait bon nombre d’ouvriers birmans parmi les visiteurs du jour, même s’il y avait aussi des familles thaïlandaises. L’air de rien, le site est vaste donc comptez quand même une bonne heure pour visiter. Nous concernant, le temps de « prendre nos marques » en admirant le fameux dragon depuis la base et on se lançait à l’assaut de la tour.

Pour info, l’ascenseur n’a jamais eu le budget escompté pour être opérationnel… Donc l’ascension des 17 étages se fait à la force de vos deux jambes (en gros, cela se fait en 10 min). La particularité est que cela ne se fait pas via un simple escalier, mais via le corps du dragon. Ce dernier est creux et forme un tunnel en pente douce vous faisant monter sans demander un effort trop important.

dragon entourant dragon tour Wat Samphranpatte dragon tour Wat Samphranbas tour Wat Samphran - dragon temple - nakhon pathomau pied tour Wat Samphran - dragon temple - nakhon pathom

interieur tour Wat Samphran - dragon temple - nakhon pathom

À l’intérieur de la tour, tout en bas.

interieur montée dragon Wat Samphran - nakhon pathom

La montée dans le corps du dragon.

montée tour Wat Samphran - dragon temple - nakhon pathomvue tour Wat Samphran - dragon temple - nakhon pathom

Au sommet, outre d’observer la vue, l’attraction est d’essayer de lancer une pièce dans un des bols à offrandes des sculptures de moines ornant la partie centrale de la tour. Un exercice pas si évident que ça en a l’air et qui « récompense » un lancé réussi, selon le bol choisi, par une meilleure chance ou une meilleure santé. Le jeu en devenait même collectif, certaines pièces rebondissant par terre à tout-va et collecté par les participants, jusqu’à me retrouver avec des pièces qu’on me tendait sans que j’en sois le propriétaire.

vue sur nakhon pathom au Wat Samphran - dragon templecentre meditation Wat Samphran - dragon temple - nakhon pathomsommet Wat Samphran - dragon temple - nakhon pathom

vue sur Bangkok depuis Wat Samphran - dragon temple - nakhon pathom

On aperçoit bien les gratte-ciels de Bangkok !

sommet tour Wat Samphran - nakhon pathom

lancee pieces Wat Samphran - dragon temple - nakhon pathom

Et hop, dans le bol !

Globalement, l’architecture du Wat Samphran est un savant mélange de composants de la mythologie et des croyances chinoises et thaïlandaises, ce qui reste assez courant, mais plus ou moins marqué selon les temples, et ici, c’est assez flagrant, ne serait-ce que le dragon en lui-même ! Parmi les autres éléments composant le temple, on retrouve une « fontaine » (ou devrais-je dire, un pot) à vœux. On y voit aussi cet alignement de neuf dragons enlaçant une boule de cristal dans leur bouche, une métaphore où le cristal symbolise le bien-être et le bonheur tandis que chaque dragon représente un membre de la famille.

À l’arrière, bien visible depuis le haut de la tour, se trouve le centre de méditation, reconnaissable à sa statue de Bouddha dorée posée au sommet du toit. Quelques vendeurs proposent des fruits et légumes, également de quoi se faire un encas, alors que d’autres, vendent des fleurs et offrandes. Dans le jardin, avec ses airs de vrai jungle, on y croise tantôt une statue d’éléphant blanc, symbole royal, mais aussi signe de bonheur si l’on fait 3 fois le tour sous l’animal.

Autre animal, largement entouré par la végétation et posé là sur un étang artificiel, vous avez une tortue géante dont l’intérieur forme un tunnel en béton. À côté, se trouve un autre étang, avec de vieilles barges posées là à l’abandon, tandis qu’un petit bâtiment non loin de là est discrètement dédié à la déesse chinoise de la miséricorde, Guanyin. En cherchant un peu, vous y croiserez aussi la statue d’un paon.

Adresse : 92/8 moo 7, Sam Phran, Sam Phran District, Nakhon Pathom 73110

Horaires d’ouverture : 6h00 à 18h00

Tarif : l’accès au temple en temps que tel est gratuit mais un don de 20 bahts est demandé pour l’ascension de la tour, malgré que l’ascenseur n’a jamais été fonctionnel et qu’il faut pour se faire, emprunter le « tunnel », l’antre du dragon, à pied pour monter au sommet. Mais le don sert officiellement à payer l’électricité qui alimente notamment les nombreux ventilateurs.

Autres sites à visiter vers Nakhon Chai Si

Je l’ai évoqué dans mon paragraphe d’introduction, mais je n’ai pas eu le temps de visiter tous les lieux intéressants de la région, puisque je décidais pour cette fois, de me concentrer sur les différents temples. Je sais que pour certains c’est pas leur tasse de thé parce qu’ils trouveront ça « répétitif » mais c’est le cas si on se contente de temple « standard ». La plupart des temples que je visite dégagent chacun quelque chose, avec des caractéristiques parfois unique qui vont au-delà du simple lieu religieux, de plus, ce fut le cas ce jour en dehors des éventuelles donations, cela reste des sites accessible gratuitement.

Toutefois, si vous saturez, voici ce que l’on peut visiter également dans le coin :

Thai Human Imagery Museum (Emplacement) – Un musée qu’on pourrait presque comparer au musée Grévin ou Madame Tussaud en ceci que c’est un musée de cire privé mettant en scène des reproductions en cire de personne. La différence majeure étant que si ce musée intègre bien quelques personnages célèbres comme des membres de la famille royale ou des moines important, le Thai Human Imagery Museum met surtout en avant des scènes de vie de la Thaïlande d’autrefois.

Horaires d’ouverture : 9h00 à 17h30 du lundi au vendredi. 8h30 à 18h00 les weekends.

Tarif : 300 bahts par adulte / 150 bahts par enfant

Jesada Technik Museum (Emplacement) – Autre musée privé d’un important collectionneur de voitures, motos et autres véhicules, aussi rares qu’excentriques et en provenance du monde entier. C’est l’endroit que j’aurais aimé le plus voir de cette courte liste bonus, car sa collection est semble t’il particulièrement impressionnante et réputée.

Horaires d’ouverture : 9h00 à 17h00 tous les jours sauf les lundis.

Tarif : son propriétaire est un vrai passionné, résultat, l’entrée est étonnement gratuite !

Don Wai Floating Market (Emplacement) – Un marché dit flottant car ce dernier se trouve à côté d’un canal, mais ce dernier reste un marché très local, situé dans l’enceinte même d’un temple (et oui, on y échappe pas), le Wat Don Wai.

Horaires d’ouverture : 8h00 à 17h00 du lundi au vendredi. 7h00 à 18h30 les weekends.

Tarif : accès libre évidemment

Thai Film Museum (Emplacement) – Situé dans l’enceinte même de l’université Mahidol, qui constituait notre point de départ ce jour, ce musée présentent un ensemble d’objets et des studios de l’industrie cinématographique thaïlandaise s’étalant sur plusieurs décennies.

Horaires d’ouverture : 10h00 à 17h00 tous les jours sauf les lundis.

Tarif : accès gratuit

Putthamonthon (Emplacement) – Situé en face de l’université, de l’autre côté de la nationale, c’est le plus grand parc public dans la zone. Il est géré et abrite les bureaux de l’office national de Bouddhisme, comme le rappel notamment la statue de Bouddha debout trônant au milieu de rond-point central. Outre les bâtiments utilisé par le clergé, le parc inclut des jardins fleuris et des zones adequat pour se relaxer et pique-niquer en famille.

Horaires d’ouverture : 10h00 à 17h00 tous les jours sauf les lundis.

Tarif : accès gratuit

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Lorsque je découvrais la Thailande en 2006, je ne m'attendais certainement pas à y poser mes valises 2 ans plus tard ! Depuis, je suis basé à Bangkok et je voyage régulièrement à travers toute l'Asie. Je partage mes récits, photos, conseils sur la vie d'expatrié en Thailande et sur les pays d'Asie, pour ceux qui veulent découvrir le pays du sourire, qui cherchent un peu d'aventure et ceux qui rêvent d'Asie (ou ceux qui veulent rêver tout court ;-)

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