Vous planifiez un séjour à Séoul et vous demandez sûrement ce qu’il y a d’intéressant à y faire et à voir. Découvrez comment nous avons réparti nos 4 jours d’explorations dans la capitale coréenne. Cette destination est venue comme une surprise pour moi, car la Corée du Sud ne faisait pas vraiment partie de mes priorités de voyage en Asie.
Cependant, après la suggestion de Jitima, probablement influencée par le visionnage récent de séries TV coréennes, je me suis laissé tenter par ce pays à la popularité croissante. J’y suis donc arrivé sans attente particulière, mais avec l’enthousiasme de découvrir une nouvelle culture et, par extension, une nouvelle ville.
Le séjour à Séoul s’est quant à lui articulé en deux étapes : deux jours à notre arrivée, histoire d’avoir un premier aperçu puis deux autres en fin de voyage, après notre périple jusqu’à Busan. Cette organisation a permis de profiter plus sereinement, car on a pu approfondir les visites en complétant les sites non explorés lors de notre arrivée, sans le stress des horaires à respecter pour rejoindre la ville au dernier moment depuis Busan.
Avec quatre journées complètes d’exploration, on peut dire qu’on a eu un aperçu global des différentes facettes de Séoul, capitale historique et économique depuis 600 ans. Cette riche histoire se traduit par un mélange des genres : des temples royaux côtoyant des buildings futuristes, des marchés animés qui contrastent avec des ruelles tranquilles. Séoul est un véritable kaléidoscope de contrastes.
Embarquez pour un voyage immersif dans la vie trépidante de Séoul, une mégapole à l’énergie vibrante qui a su me surprendre. En espérant que ce récit vous inspirera et vous aidera à planifier votre propre aventure dans cette ville unique.
Jour 1 : L’héritage royal de Séoul
Cheonggyecheon Stream
Pour nous rendre vers notre première visite du jour, le Palais de Gyeongbok, on a voulu longer une partie de l’ancienne rivière devenue un canal appelé Cheonggyecheon Stream. Cette rivière fut un temps occupé par une autoroute surélevée, avant de revenir à son état d’origine, à savoir un cours d’eau paisible traversant le centre-ville.
Inaugurée en 2005, cette oasis urbaine est un exemple de réhabilitation, permettant aux habitants une échappée sereine au tumulte de la ville. Bordée de promenades piétonnes, de ponts et de parcs, la rivière est un lieu prisé des résidents et des visiteurs pour se détendre et se balader. Elle est également animée par des installations artistiques, des festivals et des événements culturels tout au long de l’année, faisant de Cheonggyecheon Stream un lieu incontournable de la vie urbaine de Séoul.
Cette sensation de verdure nous entourant, avec le bruit doux de l’eau qui coule, c’est très agréable, alors même qu’on déambule en pleine ville. C’est un sacré pari réussi d’urbanisation positive qu’on n’est malheureusement pas près de voir à Bangkok… Je peux juste mentionner la tentative de « copie » avec Chong Nonsi Canal Park, une réhabilitation partielle d’un canal, qui, malgré l’effort, n’arrive quand même pas à la cheville de Cheonggyecheon, ne serait-ce qu’en termes de qualité de l’eau…
Depuis notre hôtel (le G2, proche de Myeongdong), on avait 600 m environ pour atteindre les abords du ruisseau. On a pu en profiter sur 1 km avant de rejoindre tranquillement la grande avenue qui nous menait tout droit vers Gyeongbokgung.
Le long du boulevard, discret sur un coin du carrefour que l’on croise peu après, je remarque une structure semblable à un petit temple, avec son toit coloré à l’architecture typique. Je ne l’ai su qu’après, mais il s’agit d’un monument érigé là en 1903 pour commémorer le 40e anniversaire de l’intronisation du roi Gojong.
Il s’agissait du 26e et dernier roi de la dynastie Joseon. Bien qu’il ait brièvement pris le titre d’empereur durant une période où la Corée est devenue un empire, ce monument représente l’un des derniers dédiés à une personnalité royale avant la fin de la monarchie en Corée.
Non loin de là, une statue en bronze de 17 m attire l’attention, au milieu de cette vaste place publique, appelée Gwanghwamun Square : celle de l’amiral Yi Sun-sin. Héros de guerre incontesté, il s’est particulièrement distingué lors de la bataille de No-Ryang en 1598, marquant ainsi la fin de la guerre Imjin.
Toujours au centre de cette artère animée, trône une autre statue imposante, celle du roi Sejong le Grand. Cette figure historique du XVe siècle est célèbre pour avoir introduit le système d’écriture coréen actuel, le Hangeul.
En marchant un peu plus loin, une belle vue d’ensemble sur l’entrée du palais s’offre à nous, avec la montagne en arrière-plan. En face, se dresse l’impressionnant bâtiment du Centre Sejong des arts du spectacle, reconnaissable à ses grandes colonnes de béton.
De l’autre côté, on peut voir le drapeau américain flottant, marquant l’emplacement de l’ambassade des États-Unis, et à côté, le Musée national d’histoire contemporaine coréenne. Ce dernier comporte une terrasse en haut offrant un superbe panorama sur le palais de Gyeongbok.
Palais de Gyeongbok
Il s’avère que pour éviter l’overdose de temples, on a décidé de se concentrer sur un par jour. Ça permettait de mieux apprécier chaque visite sans avoir l’impression de voir toujours la même chose.
Pour notre première journée, direction le plus emblématique de tous : Gyeongbokgung. Petite info au passage : « gung » signifie déjà « palais » en coréen, donc dire « Palais de Gyeongbokgung » est un pléonasme.
Il a été construit à la fin du XIVe siècle. Mais les invasions japonaises à la fin du XVIe siècle ont marqué la fin de son utilisation, le palais ayant été détruit, il est resté à l’abandon pendant plus de 250 ans. Reconstruit en 1867, il a malheureusement subi de gros dégâts pendant l’occupation japonaise entre 1910 et 1953. Du coup, beaucoup de bâtiments qu’on voit aujourd’hui datent du XXe siècle. Certains ont été rénovés, d’autres reconstruits.
La restauration complète est d’ailleurs toujours en cours, étalée sur plusieurs phases et prévue pour 2045. Malgré quelques couacs et controverses, l’architecture respecte le style coréen traditionnel. Avec ses toits recourbés et ses couleurs vives, le charme est bien là.
Passé l’imposante porte d’entrée, on croise nos premiers touristes en Hanbok, la tenue traditionnelle coréenne (une mode qu’on connaît bien en Thaïlande, où la tenue d’antan est très prisée sur les sites historiques). Dès la première cour, il y a du monde pour se prendre en photo.
Devant le hall Geunjeongjeon, ancienne salle du trône, c’est l’endroit le plus bondé. Heureusement, le site est vaste, ce qui nous permet de trouver des coins plus tranquilles. On a pris le temps d’explorer les différents pavillons, notamment le photogénique Gyeonghoeru, entouré d’un étang (on n’a pas eu l’occasion de voir le Hyangwonjeong, dommage), ainsi que les jardins et les cours du palais.
À force de déambuler et photographier sous tous les angles, l’air de rien, on y passait 2 bonnes heures. Je termine ce paragraphe en vous mettant mon article complet dédié à ce site historique important :
Quartier de Myeongdong
Après la visite du palais, l’idée était de faire un tour au marché de Namdaemun en espérant y trouver un peu d’animation. Depuis Gyeongbokgung, nous avons pris le métro de la ligne 3, avec un changement à Chungmuro pour ensuite suivre la ligne 4 jusqu’à la station Hoehyeon.
Cependant, il était déjà 17h et le marché fermait à 17h30, ce qui rendait l’endroit particulièrement calme… trop calme. Pas grave, il se trouve qu’on est pas loin de Myeongdong, l’un des quartiers commerçants les plus animés de Séoul, qui n’était qu’à un arrêt de métro de là.
Pour s’y rendre, plutôt que de reprendre le métro, on a opté pour une petite promenade à pied. Il n’y avait que 600 mètres à parcourir, soit environ 10 minutes de marche. Dès qu’on arrive, on est plongé dans un environnement électrique avec ses grandes enseignes lumineuses, ses boutiques innombrables et ses stands de street food.
C’est le paradis pour les accros du shopping et les gourmands comme nous (et surtout madame, on va pas se mentir). L’ambiance est toujours au rendez-vous, que ce soit de jour comme de nuit. C’est un quartier comparable à Siam Square à Bangkok, avec une différence notable, la zone est entièrement piétonne, ce qui rend la visite bien plus agréable et sécurisée.
Entre deux séances de shopping (surtout des produits de beauté pour la miss), on s’est évidemment laissé tenter par quelques spécialités locales avant de se rendre dans un restaurant du coin où on a eu l’occasion de tester le Budae jjigae » (부대찌개).
C’est un plat coréen qui mélange différents ingrédients tels que des saucisses, du jambon, du tofu, des légumes en conserve et des nouilles instantanées, le tout cuit dans un bouillon épicé à base de pâte de piments. On a dégusté ce repas de manière traditionnelle, assis autour de tables basses (attention aux genoux sensibles !).
Jour 2 : Le Séoul d’hier et d’aujourd’hui
Palais de Deoksu
Tout comme la veille, on a commencé notre journée par la visite d’un palais, cette fois-ci direction Deoksugung, situé juste à côté de l’imposant hôtel de ville de Séoul (Seoul City Hall). Avant de pénétrer dans cet autre site historique, on a pris le temps de découvrir ses environs.
Devant le city hall à l’architecture futuriste, se dresse un autre bâtiment en pierre plus ancien, la librairie métropolitaine de Séoul, offrant un contraste intéressant. Jouxtant le palais, on est passé devant une église anglicane, la Seoul Anglican Cathedral of St. Mary the Virgin and St. Nicholas.
Sur le côté, s’étend une allée piétonne de 900 m, le long du mur extérieur de l’enceinte du palais. Sobrement appelée Deoksugung Doldamgil en coréen ou son équivalent en anglais Deoksugung Stone-wall Road, cette petite rue est considérée comme romantique.
Cette attribution vient notamment de son aménagement, avec ses bancs pour se poser et admirer ses nombreux arbres. Ceux-ci offrent une ombre bienvenue l’été et se parent de multiples couleurs l’automne venu. Vous y trouverez également quelques boutiques idéales pour partager une petite glace ou autre gourmandise avec votre partenaire.
Revenons à nos moutons, il est temps d’accéder au site historique. À l’origine, Deoksugung était un palais fortifié servant de demeure au Prince Wolsan, le frère aîné du roi Sejong, célèbre et respecté souverain de la dynastie Joseon au XVe siècle.
Après la destruction du palais Gyeongbok à la fin du siècle suivant, Deoksugung devint le principal palais royal pendant quelques années, jusqu’au transfert de ce dernier à Changdeokgung en 1618. Deoksu est alors devenu un palais secondaire pour 270 ans, connu sous le nom de Seogung, signifiant le palais de l’Ouest.
Ce n’est qu’en 1907 que le dernier roi de Corée, Sunjong, lui a donné son nom actuel de Deoksugung, signifiant « Palais de la longévité vertueuse« . En raison de l’occupation japonaise, l’ensemble visible aujourd’hui ne représente qu’un tiers des bâtiments initialement présents (on sent les Coréens bien rancunier sur ce point). Voilà pour les présentations.
Concrètement, le palais présente l’architecture classique coréenne, un mélange de pierre, de bois et de toits colorés. Cependant, il possède quelques subtilités le démarquant du palais visité la veille. En se dirigeant vers le nord du palais, on peut découvrir le Jeonggwanheon, un pavillon moderne construit un peu à l’écart dans le jardin royal en 1900. Il est le tout premier édifice de style occidental érigé au sein d’un palais royal coréen.
À l’arrière de la partie plus ancienne, à côté de la demeure royale reconnaissable à son couloir sur pilotis en pierre, se trouvent deux bâtiments notables. L’un est le Seokjojeon, actuel Musée d’histoire de l’Empire coréen. Construit en 1910 pendant l’occupation japonaise pour servir de résidence au prince héritier de Corée (théoriquement futur empereur Gojongson), son architecture néo-classique européenne le distingue des autres bâtiments du complexe.
Comme le Seokjojeon est situé à l’intérieur du complexe du Deoksugung, notez que le musée est ouvert au public et est inclus dans le ticket d’entrée, ce qu’on ne savait pas donc on a pas été à l’intérieur…
À côté du musée, faisant face au grand hall Junghwajeon, se trouve le Musée national d’art moderne et contemporain (MMCA pour les intimes). Inauguré en 1969, il reprend aussi les codes du style néo-classique mais dans une version plus sobre, presque austère.
Il abrite une importante collection d’œuvres d’art coréen et international, couvrant divers médiums tels que la peinture, la sculpture, la photographie et l’art vidéo. La collection permanente met en avant l’évolution de l’art coréen depuis le début du XXe siècle jusqu’à nos jours, avec des œuvres d’artistes renommés et émergents.
Globalement, le complexe est un écrin de verdure au cœur de la ville, grâce aux jardins l’entourant. Les contrastes entre les structures anciennes et les bâtiments modernes du centre-ville en arrière-plan offrent des opportunités photographiques intéressantes. C’est une visite qui nous a demandé environ une heure pour en faire le tour.
De même qu’avec Gyeongbok, je vous partage ici mon article complet dédié à ce palais :
La porte Sungnyemun et le marché Namdaemun
À seulement 500 mètres du palais, il était naturel de se diriger vers la porte Sungnyemun, également connue sous le nom de porte Namdaemun (« Grande porte du sud »). Son vrai nom, Sungnyemun, signifie « Porte des cérémonies élevées ». Cette imposante porte fortifiée, surmontée d’un toit similaire aux pagodes, est un emblème de Séoul.
Elle se trouve entre la gare et la place de l’hôtel de ville, à deux pas du marché de Namdaemun qu’on avait prévu de visiter ensuite. Érigée dès 1398, Sungnyemun faisait partie des huit portes de la muraille de Séoul construites au début de la dynastie Joseon.
Tout comme de nombreux monuments de la ville, la porte a subi plusieurs dommages au fil du temps. La dernière reconstruction date de 2013, conséquence d’un incendie criminel en 2008 ayant détruit son toit. Jusqu’à sa désignation comme trésor national de Corée du Sud en 1962, la porte servait toujours d’entrée dans la ville.
Le site est aujourd’hui joliment aménagé, entouré d’une pelouse. Au bout de la place l’entourant, vous trouverez un passage souterrain permettant de rejoindre le marché sans avoir à traverser la grande avenue. Ce monument est aussi populaire pour sa cérémonie de la relève de la Garde royale, facilement reconnaissable avec leur tunique colorée.
C’est justement après avoir assisté à cette courte cérémonie, qu’on empruntait le passage pour rejoindre le marché. Namdaemun est un vaste marché, ouvert en 1964. On y trouve des stands de vêtements, des articles pour la maison et tout en tas de produits locaux.
Il y a du monde, et un peu d’animation dans la rue, comme ce couple aux vêtements et maquillage bariolés poussant la chansonnette en rythme. Toutefois on s’y est pas trop attardé car ce n’était qu’un moyen plus sympa de rejoindre notre prochaine destination, le téléphérique pour rejoindre la tour de Séoul.
Tour de Séoul (N Seoul Tower) et parc de Namsan
On passait quelques petites rues où l’on croisait une boulangerie, avec marqué « Belgian Bakery » au-dessus, obligé d’y faire un saut. Après ce petit break, on arrive peu après au pied des quelques marches menant au Namsan Cable Car (pour les personnes âgées ou en chaise roulante, il y a un petit funiculaire pour éviter l’escalier).
Prendre un peu de hauteur offre une perspective différente sur Séoul. Sans même monter tout en haut de la tour, on pouvait bénéficier de magnifiques panoramas sur toute la ville et le parc de Namsan, qui englobe la colline sur laquelle trône la N Seoul Tower.
Le parc de Namsan permet de suivre différents sentiers de randonnée offrant différents points de vue. Il y a aussi sur certaines portions des vestiges visible de l’ancienne fortification qui entourait la ville. Dans notre cas, on se contentait de la zone autour de la tour.
Bien qu’on était en mai, on avait droit à des arbres aux feuilles rouges du plus bel effet. Les allées en bois menant à la tour depuis la station du téléphérique sont ornées d’une multitude de cadenas. Cette tradition qui faisant autrefois la célébrité du pont des arts à Paris, où les couples symbolisaient leur amour en accrochant des cadenas (même si là je n’aie pas vérifié si les clés étaient jetées…).
Expo « Meet Vincent Van Gogh »
En redescendant de la colline, on repassait proche du marché de Namdaemun, passant devant une belle fontaine, avec en face une ancienne banque, logée dans un imposant édifice de style renaissance. Ce bâtiment abrite désormais le musée numismatique de la Banque de Corée (Bank of Korea Money Museum).
Continuant notre chemin vers la porte Sungnyemun, nous sommes tombés sur une vieille maison de commerce sur deux étages, de style coréen, étonnamment préservée malgré la construction d’un nouvel immeuble juste derrière (recherchez « Two-story Korean-style Shop House » sur Google Maps).
Ce n’était pas du tout une visite prévue à l’origine, mais en se rendant à la porte Sungnyemun quelques heures plus tôt, on a vu les panneaux indiquant une exposition en cours dans un building voisin, « Meet Vincent Van Gogh ». Cette expo fait le tour du monde, et hasard du calendrier, elle étant présente à Séoul au moment de notre visite.
« Meet Vincent Van Gogh » est une exposition interactive, retraçant la vie de l’artiste à travers ses oeuvres. C’est surtout Jitima qui était intéressé, et dans un premier temps, je préférais continuer nos visites du jour comme prévues. Mais il se trouve qu’on avait justement vu ce qui était planifié après la visite du la tour, donc je ne voyais pas d’inconvénient à faire une petite pause artistique.
Ça nous a occupé une bonne heure. Il était alors à peine 16h30, mais la faim commençait à nous tirailler, car, privilégiant les visites comme on le fait souvent, on avait zappé le repas de midi. Pour profiter d’un large éventail de choix culinaires, on décidait de retourner vers le dynamique quartier de Myeongdong.
Cette fois-ci, on se laissait tenter par le restaurant Yoogane dont la spécialité est le « Chicken Galbi », un poulet braisé, servi ici avec un riz frit à la coréenne (Teppan Fried Rice) dans une poêle géante, portion suffisante pour deux (même si point de poulet pour Jitima qui ne mange pas de viande).
Malgré ce plat généreux en quantité, on a encore eu de la place pour un dessert après avoir marché un peu dans les rues toujours animées de Myeongdong.
Jour 3 : Immersion dans la culture coréenne
Palais de Changdeok et son jardin « secret »
Le lendemain du retour de Busan, on voulait démarrer notre journée par le sanctuaire de Jongmyo, situé à deux pas de notre hôtel, qui était cette fois dans le quartier branché d’Ikseon-dong. Comme on s’est pas renseigné avant, on est arrivé devant une porte close, puisqu’on était un mardi…
On regarde alors vite fait si l’autre palais situé à proximité est ouvert, et c’est tout bon, alors on s’est finalement rendu au Changdeokgung. Se faisant, on a longé le mur d’enceinte du sanctuaire de Jongmyo, passant dans une rue charmante, bordée par quelques belles maisons dans le style coréen, mélange de brique et de bois. On en profité pour déjeuner, même si l’heure était plutôt celle du petit-déjeuner…
Changdeokgung, l’un des cinq grands palais construits durant la dynastie Joseon (1392-1897), est situé à l’est de Gyeongbokgung, lui valant le surnom de « Palais de l’Est » bien que son nom signifie « palais de la Prospérité« . Tout comme les autres palais historiques de Séoul, il a subi d’importantes destructions lors de l’invasion japonaise de la fin du XVIe siècle, ainsi que des incendies et autres attaques nécessitant sa reconstruction à plusieurs reprises.
Contrairement à Gyeongbokgung, son « voisin » dont l’architecture est caractérisée par un agencement ordonné et formel, Changdeokgung présente une disposition plus disparate, héritée de l’idéologie confucéenne. Cette architecture confère au palais un aspect défini comme plus simpliste et harmonieux avec son environnement mais qui se traduit surtout par un emplacement des différents hall et pavillons plus aléatoire.
On pénétrait cet étendu complexe de 45 hectares par Donhwamun Gate, la principale porte du palais dont la version actuelle date de 1608. On y retrouve vite les demoiselles (et quelques messieurs) en hanbok et on s’engage dans un dédale de pavillons, entourés d’une nature généreuse.
C’est beaucoup plus vert qu’au palais de Gyeongbok, ce qui nous fait particulièrement apprécier l’endroit. Notre balade nous a d’abord menés devant le hall Injeongjeon, la salle du trône datant de 1804 et classé Trésor national de Corée du Sud. Nous avons ensuite exploré les quartiers de la reine, notamment le Hall Daejojeon
On a ensuite exploré les quartiers de la reine, notamment le Hall Daejojeon reconstruit avec des matériaux de Gyeongbokgung après l’incendie de 1917. À proximité, on s’est arrêté dans la cour du hall Seongjeonggak, reconnaissable à son annexe sur pilotis, qui servait aux réunions quotidiennes du roi avec ses ministres.
Malgré une exploration qui va durer plus d’une heure et demie, on ne passera même pas sur l’une des structures importantes du site, le pont Geumcheongyo, qui s’avère le plus ancien encore debout à Séoul (construit en 1411 !).
On a voulu pousser la visite un peu plus en profondeur et on avait donc réservé la visite des » jardins secret », sachant qu’il n’y a que deux visites en anglais par jour (à 10h30 le matin, et celle qu’on faisait, à 14h30). Plus communément appelé « Huwon » (jardin arrière), cet espace de 32 hectares a initialement été conçu pour la famille royale et les femmes du palais.
Ce jardin abrite un étang de lotus, des pavillons, dont le plus important est Buyongjeong. Il comprend aussi des espaces verts aménagés avec des canaux, petite cascade, ainsi que de nombreuses espèces d’arbres et des fleurs.
Son surnom de jardin secret vient notamment du fait qu’il était pendant longtemps réservé exclusivement au roi. Son accès y était strictement réservé et même les hauts fonctionnaires ne pouvaient y entrer sans la permission du roi (il était d’ailleurs nommé « Geumwon », le « jardin interdit »).
Cette visite supplémentaire a ajouté une heure à notre visite de ce palais, inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1997. Vous avez tous les détails de cette visite au complet sur mon article dédié :
Village traditionnel de Bukchon Hanok
Après avoir exploré Changdeokgung et ses jardins secrets, nous avons emprunté la sortie arrière du complexe, nous menant à Wonseo-dong. Cette zone est caractérisée par plusieurs maisons traditionnelles, offrant un aperçu de ce qui nous attendait à Bukchon Hanok.
Nous avons visité la maison de l’artiste coréen Go Hui-dong (1886-1965), reconnu comme le premier artiste coréen à intégrer des techniques occidentales dans son art. Il a conçu sa propre maison en 1918.
Il ne nous restait alors que 400 mètres à parcourir pour atteindre Bukchon Hanok. La rue, vallonnée, était bordée de fleurs, on y croisait des guesthouses et un vieux disquaire, un côté presque bucolique. Plus loin on remarque une belle façade en bois sur deux étages, un café nommé Hangyeongheon.
L’appel pour notre dose de caféine et curieux de découvrir l’intérieur de cette demeure nous pousse à y faire une halte. Bien que charmant, l’espace était étroit et le café n’a pas été à la hauteur de nos attentes, on a donc rapidement repris notre exploration.
À quelques pas de là, on arrivait à Bukchon Hanok. Le quartier historique est divisé en deux zones par l’avenue Bukchon-ro. La partie où nous nous trouvions était une des sections du quartier, la principale étant de l’autre côté de l’avenue.
Bukchon Hanok Village abrite près de 900 hanoks, ses maisons traditionnelles coréennes, construites pendant la période Joseon (de 1392 à 1897). Ces maisons sont caractérisées par leurs toits en pente, leurs structures en bois et leurs cours intérieures. L’architecture du village reflète le mode de vie et la culture de l’époque Joseon rendant Bukchon Hanok Village l’un des quartiers historiques les plus pittoresques de Séoul.
Certains hanoks ont été transformés en musées ou en espaces culturels ouverts au public, permettant aux visiteurs de découvrir l’intérieur de ces maisons traditionnelles. Et justement, peu après notre arrivée, on tombait sur le Bukchon Hanok Hall, une maison dédiée à l’artisanat (accès libre). De là, on avait une vue imprenable sur les toits courbés du village, contrastant avec les immeubles modernes en arrière-plan.
Les œuvres exposées à ce moment-là étant principalement des pots, on a pas traîné et on repartait dans les ruelles photogéniques de Bukchon Hanok. Certaines maisons sont devenues des guesthouses et, en cherchant bien, il est possible de trouver de petits cafés. Cependant, le quartier reste principalement résidentiel.