Hong Kong – Du grand Bouddha de Tian Tan au village de pêcheur de Tai O
Je vous avais parlé il y a déjà quelques mois de mon compte rendu du premier séjour à Hong Kong en 5 jours. Et comme promis, je me dois de compléter cet article en détaillant le programme de 2 journées, qui était assez chargée en terme de visite et mérite quelques détails.
En voici une, qui nous voyait explorer un peu l’île de Lantau (où se trouve le nouvel aéroport). Au programme, voir le temple où se trouve la grande statue de Bouddha de Tian Tan, puis après, c’est au village de pêcheurs de Tai O que nous nous rendions.
Le grand Bouddha de Tian Tan
Du haut de ces 26 m de haut (34 m si on compte la base de 3 étages), l’imposante statue de Tian Tan a changé la vie du monastère de Po Lin, situé juste à côté. Complétée en 1993, il aura fallu pas moins de 12 ans pour obtenir ce résultat. Le tranquille monastère implanté au milieu de la forêt est alors devenu une attraction incontournable.
Composé de 160 pièces de bronze assemblés, ce grand Bouddha n’en pèse pas moins de 250 tonnes. Il est orienté plein nord, vers la Chine continentale. Son modèle est basé sur une statue de Bouddha gravé dans la pierre aux grottes de Longmen, au nord-ouest de la Chine.
Pour nous y rendre, on voulait faire au plus simple, on a donc pris le métro de la ligne Tung Chung (ligne orange) jusqu’à son terminus dans le but ensuite de prendre le téléphérique. Malheureusement ça tombait en période de maintenance donc exit le téléphérique…
Du coup, on était un peu comme des cons sans savoir où aller. Là encore, voulant faire au plus simple, on a finalement prit un taxi pour faire le trajet restant (Ce qui faisait tout de même 22 km… Le comble, c’est qu’au final ça reste moins cher que de prendre le téléphérique à 2).
Notez sinon qu’il y a un bus à Tung Chung menant à Tian Tan pour 20 HKD (environ 2 €). Dans tous les cas, il faut compter en gros 1/2 heure de trajet.
On arrive direct au pied de la porte en pierre indiquant l’entrée dans le complexe du monastère, où se trouve donc le grand Bouddha. L’avantage c’est qu’on est en semaine, donc y’a quand même moins de monde que le weekend.
Des statues en bronze bordent l’allée menant à la place au pied du Bouddha. Il y en a 12, comme les signes du zodiaques chinois. Leur rôle est de protéger les lieux. Comme dans l’absolu c’est à « surveiller » 24h/24, et qu’il y en a 12, je vous laisse faire le calcul, chaque statue se doit de protéger le site 2h par jour !
Petite surprise aussi, des vaches en liberté traînent là sans trop savoir pourquoi, et manifestement, elles s’accommodent très bien du passage des touristes, nombreux en ces lieux.
Après nous être familiarisé avec les lieux en observant la statue et ses alentours depuis le bas (sur la place Ngong Ping Piazza, sorte de poste à selfie d’observation), on se décidait à entamer la montée des 268 marches pour aller voir ça de plus près.
Au pied de ce géant, on sent la ferveur des locaux qui viennent s’y recueillir. Autour, on peut y voir 6 statues de Deva (des divinités) qui offrent des fleurs, de l’encens, une lampe, de la pommade, des fruits et de la musique, chacune représentant les six perfections pour le bouddhisme, nécessaire pour atteindre l’illumination : patience, méditation, générosité, moralité, diligence et sagesse.
Au delà de voir la statue de plus près, vous aurez une belle vue sur les montagnes environnantes et le monastère de Po Lin et jusqu’à la baie de Tong Wan au sud (derrière la statue). Une fois fait le tour, on redescendait pour aller jeter un œil au temple.
Le monastère de Po Lin
A l’origine fondé en 1906 par 3 moines provenant de l’ouest de la Chine continentale, ce qui n’était qu’au début une simple construction pour lieu de prière s’est véritablement développé à partir des années 20, c’est d’ailleurs en 1924 que le monastère acquiert son nom actuel (qui signifie « précieux lotus », symbole important dans le bouddhisme).
Dans la cour pas mal de monde se trimbale avec de l’encens pour faire une prière. Après avoir franchi la porte en pierre, on se retrouvait face au grand hall.
Le grand hall principal contient 3 statues en or de Bouddhas ainsi que de nombreuses peintures où le rouge prédomine. Comme je ne pouvais pas prendre de photos à l’intérieur, je sentais aussi une certaine lassitude ce jour là à voir des temples, ce qui fait que je n’ai même pas pris la peine de jeter un œil et mes pensées étaient plutôt tournés vers la suite de notre programme, rejoindre le village de Tai O.
Ce que l’on fit peu de temps après, juste le temps de finir notre visite, en regardant les couleurs chatoyante des toits, admirant quelques sculptures sur les murs extérieurs, jetant un coup d’oeil au Bouddha de Tian Tan, puis enfin en sortant via une porte différente, histoire de voir une autre zone.
A vrai dire, au delà de cette certaine lassitude, on était aussi un peu « pressé », car on avait vérifié avant de partir les horaires de bus pour Tai O, affiché près de l’entrée et il n’y en a qu’un toute les heures en semaine.
En attendant le bus 21, vu qu’il restait quelques minutes, on passait vite fait dans le « village » de Nong Ping, qui sert normalement de « base » d’arrivée pour le téléphérique et qui est surtout un ensemble de boutique souvenirs et non un véritable village.
Si vous avez le temps et l’envie de marcher, vous pourrez toujours suivre le « Wisdom Path », le sentier de la sagesse, qui gravite autour du monastère de Po Lin en partant depuis le bout du village Ngong Ping.
Voyage dans le temps au village de pêcheurs de Tai O
Le bus nous déposait sur le parking jouxtant le village, avec la mer juste devant nous. Chouette, un peu d’air marin ! Nous nous enfonçons dans la petite rue principale de Tai O. Comme nous sommes en semaine, c’est plutôt calme, pour autant, les marchands sont quand même ouvert et leurs étals sont pleins de poissons séchés pour beaucoup.
À l’origine, on avait prévu de faire un tour en bateau pour avoir une vue différente qu’à pied, mais entre le budget serré et le timing surtout, on a préféré zapper. Mais en arrivant, on vous proposera sûrement de vous emmener.
Après à peine 100 m, on arrivait au niveau du pont levant, qui relie la partie principale du village à une autre, située ce qui est techniquement une île, vu qu’un canal traverse de part et d’autre le village (et le sépare en tout en 3 zones) et que celui-ci rejoint la mer à ces 2 extrémités.
Je parle de « voyage dans le temps « , car avant de se développer, Hong Kong était essentiellement une contrée remplie de villages où les gens vivaient essentiellement de la pêche.
Hors, c’est toujours le cas à Tai O. Et les habitations contrastent particulièrement avec le reste d’Hong Kong. Si le long de l’artère principale, on n’y fait pas trop gaffe, on s’aperçoit vite un marchant un peu que les maisons ici ont un style bien à part.
C’est après avoir passé le petit marché couvert de Tai O qu’on croisait ces maisons sur pilotis à l’aspect plutôt rustique. En effet, les murs sont composés de plaques de métal, pour certaines bien entamés par la rouille (en bord de mer, tu m’étonnes).
Des maisons sont bien en dur, mais contraste quand même parfois avec le lieu, comme cette maison, que l’on qualifierai de townhouse en Thaïlande, sorte de « maison immeuble » puisque tout est en hauteur.
Certains arbres sont en fleurs et ajoute au charme du moment. On croise pas mal de chats dans les environs, avec tout le poisson qui doit traîner ça doit être le paradis pour eux. On a d’abord longé la baie, c’était marée basse donc on pouvait admirer le fond vaseux du coin, pas étonnant qu’on y croise des mangroves.
Plus loin, on croisait un fabriquant de « shrimp paste » aussi connu et très utilisé en Thaïlande, c’est de la pâte à base de crevette qu’ils utilisent comme ingrédients dans les pâtes de curry (pas pâte « nouille » hein).
300 m après, on arrivait au niveau d’un quai et le bout de cette promenade le long de la baie. Ici se trouvent une mini plage (pas exploitable) et un hôtel. Celui-ci est un vestige du passé justement puisque c’était auparavant un … commissariat.
On peut se demander ce que faisait un commissariat aussi loin du centre, encore plus à l’époque de sa construction en 1902. Le fait est que son rôle était de lutter contre la piraterie et la contrebande, fortement présente dans cette zone à l’époque et l’empire britannique y avait mis les moyens !
À son apogée en 1983, ce commissariat comptait pas moins de 180 policiers affectés ici. Pour le coup, son utilité sera moindre à peine 13 ans plus tard puisqu’en 1996, celui-ci était relégué en simple poste de patrouille, le taux de criminalité vers Tai O diminuant drastiquement. Et un an plus tard, Hong Kong revenait à la Chine.
C’est en 2012 que celui-ci a finalement été rénové et transformé en hôtel. Plutôt luxueux, je dirais, et avec vue sur mer, pas trop mal, mais faut aimer être isolé car du coup, à part Tai O, y a rien à proximité.
Ensuite, on faisait demi-tour. C’est à ce moment-là que le soleil décide de pointer le bout de son nom. Et y a pas à dire, mais ça change complètement l’atmosphère qui avait un côté très tristoune avec le ciel gris.
Si à l’aller à 500 m de l’hôtel on avait vu un carrefour, vu qu’on voyait des panneaux indiquant différentes « attractions », on avait sur le moment décidé de poursuivre sur ce qui semblait le chemin principal.
Cette fois-ci, on s’engouffrait vers un autre embranchement. On arrive alors dans une cour avec à droite un petit temple chinois et tout droit quelques marches menant à un centre culturel centré sur les moines Shaolin. En regardant bien, juste au pied des marches, on voit un sentier qui part vers la nature.
Comme j’avais lu qu’il y avait un point de vue, et surtout parce que ça indiquait la possibilité d’y observer des dauphins, j’avais la curiosité d’aller voir ce que ça donnait et on s’engageait fissa sur le chemin. On croise alors peu après quelques tombes. En effet, il y a un cimetière chinois sur tout le flanc de la petite montagne formant l’île où nous nous trouvons.
La vue devient alors intéressante puisqu’on commence aussi à monter. On croise une statue représentant justement des dauphins. Une part de moi pensa alors « ah, c’est juste ça leurs dauphins… ».
On poursuivait la marche, le long du sentier qui permet de voir la baie de Tai O d’un côté, et les travaux de l’autoroute reliant Hong Kong à Macao, qui partent depuis l’aéroport.
Je me mis alors sans trop d’espoir à observer la mer afin d’apercevoir des dauphins, en l’occurrence des dauphins à bosse du pacifique, et même plus précisément ici des dauphins blanc de Chine. Je vois alors des bateaux circulant en contrebas.
Déduisant que ce sont probablement des bateaux justement pour aller observer les cétacés, je garde l’œil rivé autour de ceux-ci et…. BINGO !
J’aperçois alors une bosse puis une queue tandis qu’un des dauphins venait de prendre sa respiration. Je m’empresse alors de prendre ma caméra et zoomer au max en espérant arriver à capturer l’instant, et soit dit en passant, vu la distance, ça me faisait aussi office de « jumelle ».
Et là gros coup de bol, j’ai réussi à avoir un cliché ! Satisfait je me disais que c’est bon, on peut rentrer maintenant ! Ce que je ne savais pas, c’est qu’on aurait pu continuer sur ce même sentier pour faire une boucle complète autour de Tai O, en bleu foncé sur la carte que je vous ai concocté ci-dessous :
Mais finalement on s’est contenté de revenir sur notre chemin (en orange sur la carte) pour revenir vers là où on était arrivé (le chemin jaune).
Si on est arrivé à 14h30 au niveau du parking, le temps de faire tout ce petit tour, il était 17h et le soleil était toujours là, avec une belle lumière de fin d’après midi.
Retour et rencontre à Hong Kong
Pour revenir, on avait pris l’option bus jusqu’au quai de Mui Wo d’où on a pris le ferry de retour vers l’île principal. Le port est à côté de la grande roue d’Hong Kong et il y a une bonne vue sur Hong Kong de nuit. De retour dans notre quartier et après un peu de repos, on avait rendez-vous à une sortie de métro pour rencontrer une connaissance à Jitima, qui remonte au temps où elle avait vécu en Australie.
Cela faisait plus de 10 ans qu’ils ne s’étaient pas vues. Son ami nous a emmené dans un restaurant un peu caché, au cœur de Tsim Sha Tsui. C’est dans le Carnarvon plaza, à seulement 250 m de la sortie A2 de Tsim Sha Tsui, seulement si vous rentrez dans le mall, vous pourrez chercher, vous ne trouverez pas…
Parce qu’en fait, il y a un ascenseur juste au niveau de l’entrée, à côté du trottoir. Et c’est en prenant cet ascenseur au 5e (le dernier étage de cet ascenseur particulier) que vous arriverez au restaurant, le Mui Kee cookfood stall (il y a 3 branches à Hong Kong dont 2 assez proche l’une de l’autre).
C’est un restaurant qui a l’air assez populaire, notamment pour aller casser la croûte après une dure journée de boulot, pour se relaxer, car l’ambiance y est plutôt détendue.
Je goûtais une bière chinoise, ma foi excellente, la Harbin, qu’on dégustait ici dans un bol et non un verre. Niveau repas, la cuisine chinoise n’est pas ce que je préfère, j’ai donc eu du mal à choisir, d’autant qu’il y avait beaucoup de plat de fruits de mer (que je ne mange pas…). J’ai finalement commandé un plat à base de bœuf et c’était très bon. Tellement que lorsqu’on est revenu à Hong Kong seulement 2 mois plus tard (hasard du calendrier), on a cherché à y revenir (et heureusement que j’ai un bon sens de l’orientation !).
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Et après ce bon repas et une petite balade digestive, c’était l’heure des au-revoir. On rentrait dans notre quartier toujours aussi animé à cette heure de la soirée (vers 22h30, sachant que ça commence à se calmer qu’après minuit) et cela clôturait cette journée sur l’île de Lantau.
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