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  >  Voyage à Taïwan   >  Taipei   >  Taipei : Journée art et histoire – De Huashan Creative Park au Mémorial de Chiang Kaï-shek
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Après notre première journée d’exploration, qui mêlait le Taipei moderne à l’ancien (voir mon article ici), on démarre tranquillement notre 2e journée de visite dans la capitale taïwanaise. Au programme notamment, l’incontournable et imposant mémorial de Chiang Kaï-shek, personnalité indissociable de l’histoire contemporaine de Taïwan, forgeant son identité actuelle.

Le reste est partagé entre les envies créatives de Jitima, ma curiosité photographique et une touche d’improvisation pour terminer. À savoir que pour ce séjour, on était vraiment en mode vacances, donc on se forçait pas à se lever tôt.

Malgré ça, avec « seulement » une grosse demi-journée de visite, on a quand même pu suffisamment profiter sans avoir l’impression de se presser et apprécier, comme la veille, plusieurs facettes de la ville.

Pause artistique au Huashan 1914 Creative Park

Heures d’ouverture : de 11h00 à 21h00 pour la plupart des boutiques et restaurants

Accès libre

La journée démarrait mal car normalement le plus simple pour nous rendre au Huashan 1914 Creative Park depuis notre quartier (on logeait le long de Rahoe Street, district de Songshan), c’était de prendre le métro jusqu’à la station Zhongxiao Xinsheng (situé sur la ligne Marron, ou BR pour Brown).

Sauf qu’on a loupé notre arrêt pour changer de ligne… (pourtant on a bien dormi !) En prenant une route alternative, on descendait finalement à la station Shandao Temple, situé sur la ligne Bleue. Se faisant, on passait devant un immeuble à l’apparence trompeuse. Au premier regard, on peut imaginer un simple complexe de bureau avec une petite touche asiatique assumée.

Mais quelques détails trahissent sa fonction, surtout la porte avec les écritures au devant de la rue, il s’agit d’un temple, celui dont la station de métro porte le nom, Shandao Temple. S’il possède une architecture semblant actuelle, il est pas non plus tout jeune puisqu’il a été construit à son emplacement actuel en 1926, pendant la période de contrôle japonaise.

shandao temple taipei taiwan

Devant le Shandao Temple.

Il y a en tout 3 bâtiments et c’est un temple à l’origine dédié à une branche du bouddhisme japonais, appelée Jōdo-shū. Il est connu pour héberger un nombre important d’œuvres d’art bouddhistes dont un panneau en bois d’un millénaire et il est surtout établi comme le plus grand temple Bouddhiste de Taipei.

On est certes pas aller dedans mais comme quoi, ça peut avoir du bon de se tromper de station. Au passage, on arrivait déjà à l’heure du brunch donc on s’est également arrêté manger car on voulait avoir l’estomac rempli avant d’entamer les visites du jour, et on était pas sûr de pouvoir se restaurer sur place (concrètement c’est possible, j’y ai pas trop fait gaffe ce jour là, mais y’a au moins le SipSip Bar & Restaurant).

Nous et nos chiens, par Jitima.

Si vous ne le savez pas encore (je ne pense pas l’avoir déjà mentionné d’ailleurs, car je reste assez discret sur ma vie privée et Jitima de manière générale), ma femme est enseignante à l’université, et plus précisément au département graphisme et design…

Et puisque c’est l’occasion je pense, je peux mentionner qu’avec un tel job, c’est évidemment une créative dans l’âme, qui a pour habitude de faire des croquis de scène de vie à chaque voyage. Ces petites précisions ont leur importance ici, puisqu’autant dire que lorsque la possibilité d’explorer un musée dans le thème ou un lieu comme Huashan 1914 Creative Park se présente, elle ne manque pas de l’intégrer dans notre itinéraire.

Je fais un petit aparté pour évoquer qu’elle a ouvert sa page instagram avec ses dessins, j’ai jamais fait sa promo ici car son style de prédilection implique plutôt des animaux (nos deux chiens notamment) plus que le voyage, mais vous pourrez notamment y voir une série consacrée à Taipei et notre trip à Taïwan.

Voilà donc la genèse de cette excursion, sachant que c’est pas les options qui manquent à Taipei, qui s’avère une ville très portée sur la créativité en général, comme le suggère dans cette thématique le Songshan Cultural and Creative Park (devant lequel on passait peu après cette visite) ou encore, plus classique, le Taipei Fine Arts Museum, musée d’art contemporain (devant lequel on passera le lendemain), situé non loin du parc Yuanshan vu la veille.

C’est en fait un domaine et une industrie mise en avant à l’échelle nationale, surtout depuis l’inclusion du secteur dans le plan national de développement de Taïwan à partir de 2002, qui a eu un impact significatif sur la scène artistique de Taipei. En explorant des lieux dédiés à l’art et à la créativité, comme le Huashan 1914 Creative Park, on a pu constater la vitalité de cette industrie en plein essor.

Il s’agit à l’origine d’une distillerie, construite en 1914 (d’où la référence dans le nom présent) par les japonais. Après la Seconde Guerre mondiale, le site a été exploité pendant plus de quatre décennies par une entreprise locale Taiwan Tobacco & Liquor Corp. (C’est eux qui fabrique la fameuse Taiwan Beer, testée la veille à côté de la Red House du district de Wanhua)

L’entreprise décide de cesser l’activité de la distillerie en 1987 qui reste alors inutilisée pendant plus d’une décennie. Inspirée par l’atmosphère de l’ancienne distillerie, une troupe de théâtre, la Golden Bough Theatre, joue illégalement des pièces de théâtre en 1997.

Accusés d’intrusion sur une propriété appartenant à l’État, plusieurs membres du groupe ont dû faire face à la justice, amenant un élan de solidarité et poussant des artistes locaux à demander au gouvernement de transformer le site en un centre culturel.

Suite à cet épisode, le ministère de la Culture reprend la gestion du complexe puis se lance dans un projet de restauration dès 2002, dans le but de transformer les lieux en un parc culturel et créatif.

entrepots huashan 1914 creative park taipei

La zone principale de Huashan Creative Park.

Ouvert en 2005, Huashan 1914 Creative Park est bien plus qu’un simple lieu culturel : c’est devenu un véritable pôle d’effervescence où convergent l’art, l’artisanat, le cinéma et les événements locaux. Une grande variété d’événements sont organisés dans les structures rénovées disséminées dans le complexe.

L’un des entrepôts est devenu une célèbre salle de concert, le Legacy Taipei. Une ancienne installation de conditionnement est aujourd’hui un cinéma d’art et d’essai populaire, le Spot Theatre. L’ancienne usine, d’une superficie de 7,21 hectares, comprend également un parc au nom matchant le concept des lieux, le Central Art Park.

legacy huashan 1914 creative park taipei

Passage devant le Legacy.

En parcourant ses allées, on peut découvrir une multitude de boutiques proposant des créations uniques d’artistes locaux, des pièces artisanales et des produits emblématiques de Taipei. On passait déjà un certain moment dans l’une d’elles, Wooderful life, dont le nom donne un indice sur sa spécialité, le bois.

Le magasin propose tout en tas de souvenirs avec notamment des petits personnages, scénettes et jeux en bois. Et pour une fois, je n’ai pas pris de photos donc ça vous laisse la surprise de voir l’intérieur. En revanche, je peux vous montrer le genre de chose qu’on peut y acheter, puisqu’on n’est pas ressorti là les mains vides !

souvenirs bois wooderful huashan creative taipei

Petit souvenir de Huashan 1914 Creative Park.

En face, il y a une autre boutique de souvenirs et cadeaux, Ask Creative, cette fois spécialisée sur des origamis 3D à découper et coller soi-même. Étant plutôt un manuel, j’aime bien le concept et y’a vraiment des trucs sympas, qui finissent par aussi attirer l’œil de Jitima.

Le temps de se décider et voyant notre intérêt, l’une des assistantes du magasin nous approche et essaye de nous aiguiller pour nous décider, nous montrant par exemple des masques en papier. Pas notre truc, mais voyant son enthousiasme et nous les faire essayer, on se prend au jeu, cette dernière, d’une joie communicative, nous incite à nous prendre en photo.

pose photo avec masques ask creative hushan taipei

Cela a donné une série d’une douzaine de photos, avec la petite dame d’un certain âge, éclaté de rire tout du long, qui nous laissa avec un bon souvenir en plus de ceux qu’on ramenait finalement de cet endroit. Pour l’anecdote concernant nos achats, chacun ramenant sa figurine en papier, moi un renard et un tigre pour Jitima, elle a finalement eu la flemme d’assembler le sien…

C’est le cas de le dire, y’a fallu que je m’y colle et je viens seulement, un an après, de la finir (non pas que ce soit si long mais, après avoir entamé son assemblage, j’arrivais jamais à trouver le temps ou me motiver à la terminer, alors que la mienne était finie depuis des mois… Même si mon renard était comparativement moins complexe).

souvenirs origami ask creative huashan taipei

Enfin fini !

On est resté en tout près d’1h30 Huashan 1914 Creative Park, une étape que je recommande pour tout amateur d’art et de culture à Taipei. J’ai évoqué plus haut être passé devant le Songshan Cultural and Creative Park, c’était à la base pour rejoindre le métro de la ligne Y, pour rejoindre notre prochaine visite.

On était pas censé y passer devant si j’avais pris la bouche de métro la plus proche mais on s’est retrouvé à faire un petit tour prolongé dans le quartier, qui fera perdre 10 bonnes minutes mais ainsi va la vie !

facades devant huashan 1914 creative park taipei

Nous quittons le Huashan Creative Park.

street food proche huashan 1914 creative park taipei

Quelques vendeurs de street food sont dans les parages.

passage sous autoroute proche huashan 1914 creative park taipei

Aménagement sous une route suspendue.

passage devant Songshan Cultural and Creative Park Taipei

Passage devant le Songshan Cultural and Creative Park.

Rongjin Gorgeous Time : un air de Japon

Après avoir fait plaisir à madame, c’était mon tour « d’imposer » une visite. J’avais repéré lors de notre préparation de ce séjour un ensemble de maisons à la Japonaise, avec des restaurants et desserts et une allée bordée d’arbres. Une zone semblant photogénique (mot-clé me concernant !) et qui plus est, je sais que Jitima est jamais contre un petit dessert donc elle y trouverait son compte.

En plus, faire ce crochet nous déviait pratiquement pas de notre objectif suivant, à savoir le Mémorial de Tchang Kaï-chek. La seule vraie différence, c’est qu’au lieu de prendre le métro jusqu’à l’arrêt concerné, on descendait plus tôt, sans avoir à faire de changement, et on avait par la suite à marcher un peu plus longtemps.

Histoire de situer un peu mieux ce que je vais expliquer concernant cet endroit, je vous mets une petite carte :

 

Depuis Huashan 1914 Creative Park, on empruntait la ligne jaune depuis Zhongxiao Xinsheng jusqu’à Dongmen. Y’avait plus qu’à marcher 500 m pour arriver sur place. Rongjin Gorgeous Place, que j’ai mis en bleu dans le coin sud-est, correspond à l’emplacement des anciens dortoirs et habitations du personnel de la prison de Taipei, qui occupait autrefois tout l’espace que j’ai surligné en violet.

Car oui, on parle là d’un ancien milieu carcéral, construit par un architecte japonais (d’où le style du site actuel) et qui a servi jusqu’en 1963, lorsque la prison fut déplacée ailleurs. Sachant que le terrain appartient à l’État, une grande partie de la surface est alors réutilisée. C’est pour ça qu’on trouve les bureaux de la poste, et les locaux de la Chunghwa Telecom, la plus grande entreprise de télécommunications de Taiwan.

Les anciens dortoirs restés pour la plupart vides, ont alors accueilli un grand nombre d’habitants en provenance de la campagne et de la périphérie de la ville. Dans les années 70, cette zone est connue sous le terme de «  communauté de Huaguang » même si les habitants l’appellent plus volontiers « la Porte de prison ».

Les résidents ajoutent des extensions aux structures existantes, avec des espaces ouverts sur les rues, comprenant des restaurants et divers commerces, devenant, au fil des années, un quartier attirant un certain monde.

De 2007 à 2013, le gouvernement pousse à la rénovation urbaine publique des terrains appartenant à l’État, l’ancienne « communauté de Huaguang » se voit alors émettre des avis d’évictions. Problème, s’il y avait eu une forme de tolérance jusqu’alors, beaucoup des constructions ajoutées étaient simplement illégales, car la plupart des habitants n’avaient aucun droit d’utiliser ces terrains en premier lieu…

Ils perdent leur procès contre le gouvernement, alors qu’ils exigeaient des compensations et la totalité des quartiers, en jaune et rouge sur ma carte, est rasée fin 2013. La partie en jaune est, à ce jour, toujours vide, avec une pelouse verte bien entretenue. La zone rouge est devenue un centre commercial abritant surtout un marché couvert, par lequel on passera à la base pour trouver des toilettes.

Afin de ne pas tout perdre, des groupes de la société civile ont lancé la « Taipei Penal Service Community Cultural Assets Conservation Alliance » pour lancer des discussions sur les biens culturels et la protection des vieux arbres. Ainsi, les reliques du mur de la prison de Taipei sont enregistrées comme site historique et un ensemble de plus de 20 bâtiments officiels et bains publics de style japonais ont été désignés comme bâtiments historiques.

C’est ce bloc qui forme aujourd’hui Rongjin Gorgeous Time. Pour réaménager l’espace, plusieurs bâtiments ont été partiellement détruits (certains l’étaient déjà par des séries d’incendies ayant toujours cette zone en guise de protestation des habitants), et d’autres rénovés complètement pour former les restaurants et cafés visibles aujourd’hui.

La rénovation s’étant faite pendant le covid, c’était tout nouveau et ouvert depuis même pas un an lorsqu’on visitait cet endroit. Vu le timing, on hésitait à manger un petit coup-là, mais y’avait guère qu’un seul restaurant japonais, aux tarifs assez élevés et une carte limitée. Le reste étant des cafés et dessert, je me contentais finalement d’une bonne petite gaufre dans une petite boutique située au bout du site.

La transformation est un succès, car il est vrai que ça a du charme et attire du monde. Le fait d’avoir cette architecture à la Japonaise, avec ses façades en bois, combiné à la préservation des arbres anciens, notamment des banians et l’ajout des jardins, également à la Japonaise, amènent une touche de verdure agréable et une impression globale d’une balade dans un village d’une autre époque.

Cet agencement s’étale sur 160 m, donc c’est pas trop long à visiter et on poursuivait notre chemin après une demi-heure sur place.

allée rongjin gorgeous time taipei

Mémorial de Chiang Kaï-shek

Heures d’ouverture : de 9h00 à 18h00 (fermés certains jours fériés comme au Nouvel An chinois et journées spéciales, ces fermetures sont annoncés à l’avance sur le site officiel)

Le parc autour est ouvert tous les jours de 5h00 à minuit.

Entrée gratuite

Le changement des gardes se fait toutes les heures à partir de 9h00 (donc la suivante est à 10h, puis 11h etc avec le dernier changement à 17h00)

Petite aparté pour préciser que l’orthographe actuelle est plus largement Chiang Kaï-shek dans sa forme latine, mais le nom, comme sur Google Maps, est encore souvent écrit Tchang Kaï-chek.

Le mémorial dispose de trois entrées, deux sur les côtés (la porte Daxiao au sud et la porte Dazhong au nord) et une principale, faisant face au majestueux édifice, symbolisé par une arche à 5 ouvertures (Liberty Square Arch).

Dans notre cas, on arrivait par l’entrée la plus proche, c’est à dire au sud du site. On pénètre alors dans le parc entourant le bâtiment principal, un jardin public en forme de U avec des étangs à chaque extrémité.

On accédait à l’intérieur par l’une des porte latérales et on a commencé par explorer les étages inférieurs. Le rez-de-chaussée inclut une bibliothèque et un musée retraçant la vie et la carrière de Chiang Kaï-shek, avec des expositions détaillant l’histoire et le développement de Taiwan.

Plusieurs salles exposent des objets, des photos et des effets personnels de Chiang Kaï-shek, notamment deux belles voitures d’époque. Il y a aussi deux boutiques de souvenirs de chaque côté (où nous avons jeté un coup d’œil par curiosité).

On pu également découvrir une reproduction fidèle de son bureau, utilisé pour diriger les affaires de l’État, lui qui fut le premier président de la République de Chine (nom officiel de Taïwan), de sa prise de fonction en 1950 jusqu’à sa mort en 1975.

Ce mémorial, inauguré en 1980, a été construit sur une ancienne base militaire. Il présente quelques particularités architecturales, notamment son toit octogonal à plusieurs étages, qui culmine à plus de 70 mètres, inspiré du Temple du Ciel à Pékin. Ses murs sont en marbre blanc, et ses tuiles sont bleues, deux couleurs présentes sur le drapeau taïwanais.

La troisième couleur du drapeau, le rouge, est représentée au plafond de la salle principale (un bois de cyprès plutôt brun) et sur le sol en granit rouge (la couleur est moins flagrante car naturelle, mais elle est soulignée par des tapis rouges au sol).

C’est dans ce grand hall, situé à l’étage du mémorial, qu’une imposante statue en bronze de dix mètres représentant Chiang Kaï-chek assis nous accueille, le visage tout sourire. Deux grands drapeaux sont à ses côtés, tandis que devant, des gardes nationaux veille en permanence sur ce lieu hautement respecté.

Il est alors 15h30 et je tenais à assister au changement de garde. J’en ai donc profité pour prendre quelques photos de l’extérieur, alors qu’on est face à la grande place de la Liberté. Au fond, on voit deux grandes structures reprenant des éléments traditionnels dans leur architecture, à gauche, le théâtre national, et à droite, la salle de concert nationale.

vue place liberté memorial chiang kai shek taipei

Vue sur la place de la Liberté.

Le temps de faire quelques photos souvenirs avec Jitima et il restait un petit quart d’heure à patienter. On commence à voir la foule se rassembler donc on se cale devant tranquille et à 15h55, la cérémonie commençait. Le protocole dure environ 15 minutes, et consiste en la relève de deux gardes, sous la supervision d’un gradé, un acte solennel, répété 9 fois par jour.

deux gardes interieur hall principal memorial chiang kai shek taipei

L’espace est dégagé devant. Les deux gardes attendent la relève.

debut changement gardes interieur hall principal memorial chiang kai shek taipei

Les voici qui arrivent.

arrivee des gardes memorial chiang kai shek taipei

Démarche bien militaire.

gardes devant statue interieur hall principal memorial chiang kai shek taipei

Ils s’avancent devant la statue.

ceremonie changement gardes memorial chiang kai shek taipei

L’échange est en cours.

fin ceremonie changement gardes memorial chiang kai shek taipei

Ils repartent.

Satisfaits de cette expérience, on descend les 89 marches de l’escalier frontal qui permettent d’accéder au hall depuis la place (je lis partout l’info que ça symbolise l’âge de son décès, alors qu’il est mort à 87 ans…).

On longe sur le côté, histoire de rejoindre la partie du jardin où se trouve l’un des étangs. On y a observé des oiseaux, des scènes de vie en famille, séance photo d’une futur mariée et apprécié un moment de quiétude.

memorial chiang kai shek depuis jardin taipeipetit pont jardin memorial chiang kai shek taipeietang jardin memorial chiang kai shek taipei

Ensuite, on regagnait l’espace de la grande place de la Liberté, où je me lance dans une série de photos pour immortaliser ce lieu puissant, dédié à la mémoire d’une personne, qui dans le fond, est aussi perçu comme un monument dédié à la démocratie (il fut d’ailleurs brièvement appelé Mémorial national de la démocratie).

J’ai également pris quelques photos avec l’arche en premier plan avant de nous engouffrer dans le métro pour nous rendre à notre dernière visite du jour. L’air de rien, on est resté pratiquement 2h sur place (à 10 minutes près).

Un peu de nature au Daan Forest Park

On en arrive à la fameuse « touche d’improvisation » évoquée en intro. Il étant un peu moins de 17h lorsqu’on terminait la visite du mémorial, donc trop tard pour voir la maison Lin An Tai Historical House and Museum, qu’on avait déjà loupé la veille.

Et justement vu l’heure, c’était à la fois un peu tôt pour revenir vers notre quartier, et un peu trop juste ou trop tard pour effectuer des visites de site historique ou culturel. Je regarde la carte en me demandant ce qu’on pourrait faire et propose de se diriger vers un parc à seulement deux stations de notre position.

station metro taipei taiwan

De retour au métro.

daan park vue depuis sortie metro taipei

A l’entrée du parc en sortant du métro.

Sur le moment, Jitima n’est pas particulièrement emballé, mais n’ayant guère d’autres possibilités, on emprunte la ligne rouge et on descend alors à Daan Park. Pour la petite histoire, le parc était pensé à sa création pour devenir le nouveau « Central Park » de la ville.

Il s’avère que le terrain qui allait devenir le parc forestier de Daan a déjà remplie cette fonction en 1932, alors que les autorités japonaises l’avaient désigné comme parc urbain. Plus tard, le gouvernement de la République de Chine réquisitionne des terres pour y installer des militaires et leur famille (comme plusieurs zones de la ville, dont le fameux 44 South Village près de la tour Taipei 101).

daan forest park taipei

C’est en 1989 qu’il est envisagé d’y construire un parc, sachant qu’il est alors nécessaire d’expulser les 12 000 squatteurs qui se sont accumulés avec les années, dont certains étaient des réfugiés de la guerre civile chinoise. Le parc peut finalement ouvrir ses portes en 1994 et obtiendra rapidement le surnom de « poumon vert de Taipei » (ça reste pourtant bien plus petit que Bang Kachao à Bangkok, qui porte aussi ce surnom).

En tant que tel, le parc forestier de Daan ne se démarque pas forcément d’un autre parc urbain, on y retrouve plusieurs pavillons et sentiers pédestres pour faire le tour. Il y également un amphithéâtre, la classique aire de jeux pour enfants ou encore un skatepark.

Parmi ces distinctions, on peut noter une statue de la déesse Guanyin, située dans une forêt de bambous isolée, au coin nord-ouest du parc. Cette dernière a été sujette à une vive polémique quant à son destin, les anciens habitants du quartier ne voulant pas la voir disparaître puisqu’elle faisait partie du monastère local quand les autorités voulaient l’enlever à temps pour l’ouverture du parc.

Un compromis a été trouvé lorsque la ville a décidé de conserver la statue comme une installation d’art public. Cela a impliqué sa désacralisation et la condition que les croyants s’abstiennent de l’utiliser à des fins religieuses.

etang daan park taipei

Enfin, même si ça reste anecdotique, Daan Park contient un parking souterrain. C’est quelque chose qui pour moi manque cruellement à Bangkok (je fais pas mal de comparaison mais j’avoue que sur bien des aspects, Taipei est une ville qui surpasse Bangkok, en termes d’infrastructures et qualité de vie).

On y est resté presqu’une heure, le temps de faire un petit tour. On voit pas mal de monde en mode pique-nique à l’ombre des arbres qui ont bien grandi depuis sa création il y a 30 ans. On est aussi passé devant l’un des deux étangs que contient le parc. Appelé « Da’an Park Ecological Pond« , on peut y observer une grande variété d’animaux, notamment des écureuils et plusieurs espèces de canards, d’aigrettes, des hérons et de tortues.

On repartait en ayant vu à peine le tiers du parc, mais la nuit tombait, et une fois n’est pas coutume, on commençait à avoir faim… Pour faire simple, on a été dans un restaurant à moins de 400 m du parc, le Toasteria Café. Ce n’est pas très local puisque c’est de la cuisine méditerranéenne, mais joli cadre et on a bien mangé.

En plus, c’était à côté de la station Dongmen, d’où on pouvait prendre la ligne jaune et filer direct vers notre quartier après (avec juste un changement de ligne). Voilà qui concluait une autre journée à Taipei bien remplie.

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Lorsque je découvrais la Thailande en 2006, je ne m'attendais certainement pas à y poser mes valises 2 ans plus tard ! Depuis, je suis basé à Bangkok et je voyage régulièrement à travers toute l'Asie. Je partage mes récits, photos, conseils sur la vie d'expatrié en Thailande et sur les pays d'Asie, pour ceux qui veulent découvrir le pays du sourire, qui cherchent un peu d'aventure et ceux qui rêvent d'Asie (ou ceux qui veulent rêver tout court ;-)

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