Wat Muang : voir la plus grande statue de Bouddha en Thaïlande
Le Wat Muang est un temple faisant la fierté d’Ang Thong, la province dans laquelle il se trouve. Situé à 8 km de la ville, dans le district de Wiset Chai Chan, au milieu de la campagne, s’élève ce qui est aujourd’hui la 7e plus grande statue au monde et LA plus grande de Thaïlande. Rien que ça.
Avec ces 92 m de haut et 63 de large, nul doute qu’elle en impose. Pour autant, le temple ne se résume pas seulement qu’au grand Bouddha, mais se révèle plein de surprises. Petite revue de visite !
Visiter le Wat Muang d’Ang Thong reste envisageable à la journée depuis Bangkok. Situé à 120 km de la capitale, cela reste une distance acceptable pour un aller-retour.
Le temple se trouve à 8 km de la ville d’Ang Thong, ville principale donnant son nom à la province. C’est aussi à seulement 40 km plus au nord du parc historique d’Ayutthaya et 50 km au sud-ouest de Lopburi, autre attraction dans ce coin de Thaïlande.
Depuis Bangkok
Il faut se rendre au terminal de bus de Mo Chit, vers le nord de la ville (station de BTS du même nom puis tuk tuk ou taxi jusqu’au terminal).
Vous trouverez là des minivans faisant la route en moyenne toutes les demi-heures (dès qu’ils sont remplis) de 6 h du matin à 18 h. Comptez 100 Bahts par personne.
Arrivé au terminal des bus d’Ang Thong, il vous reste donc 8 km jusqu’au temple. Pour se faire, si vous êtes aventureux, des moto-taxis peuvent faire le trajet pour 100 Bahts (mais quid du retour…)
Le mieux est de prendre un tuk tuk qui pourra vous y emmener, vous attendre et vous ramener selon une formule dont j’ignore le coût mais j’estime que cela ne devrait pas dépasser les 1 000 Bahts.
Si vous voulez faire simple, vous trouverez des vans privés via des agences locales à Khao San par exemple ou même des taxis dans la rue qui pourront se charger de cette excursion. Comptez dans ce cas de l’ordre de 3 000 Bahts, cela comprend l’autoroute, l’essence et le chauffeur. Dans ce cas, vous l’aurez pour la journée donc vous pourrez combiner la visite du Wat Muang avec les principaux sites d’Ayutthaya ou vous rendre également à Lopburi.
Depuis Ayutthaya
Même démarche que ci-dessus. Minivan jusqu’à Ang Thong et même topo. Ne cherchez à y aller en tuk tuk, ça fait trop loin pour eux. par contre, un taxi pourra vous y emmener.
Je précise par rapport aux infos ci-dessus :
Si vous êtes sur un budget restreint, il est possible de prendre un minivan depuis Ang Thong (depuis la rue jouxtant le terminal de bus, ils auront normalement un numéro, 951 ou 952) qui passe ensuite devant la route menant au temple. Pour 20 Bahts, il peut vous y déposer (c’est peu après une station essence PTT), il vous restera alors les derniers 950 mètres à parcourir jusqu’au temple (mais là encore, quid du retour…)
Depuis Lopburi
Une autre option possible pour se rendre à Ang Thong. Si vous y êtes de passage et/ou comptez visiter le Prang Sam Yod, un vieux temple khmer et voir les singes de Lopburi, alors banco.
Pour se faire, vous pouvez soit venir en bus aussi, mais également en train, depuis la gare de Hua Lamphong à Bangkok. Pour une arrivée pas trop tardive, vous avez des départs à respectivement :
07h00 | 08h30 | 09h25 | 10h50 |
Petite histoire du Grand Bouddha d’Ang Thong
Je l’apprend à l’instant en rédigeant cet article, mais le Wat Muang, bien que les bâtiments qu’on voit sont tous récent, est construit sur le site d’un ancien temple, vieux de plus de 300 ans.
En effet, à l’époque où Ayutthaya était la capitale flamboyante du royaume, un petit temple était érigé dans cette campagne, aux environs de 1687. Malheureusement, l’armée Birmane détruisant la capitale en 1767, ils brûlèrent beaucoup de lieux de culte sur leur passage et laissèrent un véritable champs de ruines derrière eux.
Résultat le Wat Muang d’alors fût abandonné. Jusqu’à ce qu’un moine local, Phra Kru Vibul Arjarakhun décida d’en faire son lieu de culte. S’il s’y installa dès 1983, l’autorisation officielle d’en faire un temple de nouveau actif n’arriva qu’en 1984.
Il fallut attendre 1991 pour lancer l’idée de la construction de la plus grande statue de Bouddha au monde (à l’époque de sa conception), en l’honneur de sa Majesté le roi Bhumibol (Rama IX, aujourd’hui décédé).
Avec la première pierre posé en mars 1991, la construction se termina quelque 16 années plus tard, en juillet 2007. Cette statue, nommé Maha Nawamin Sakyamuni représente un budget provenant des dons cumulant plus de 100 millions de Bahts (2.7 millions €).
Son nom complet s’avère être Phra Phuttha Mahanawamintra Sakayamunee Sri Visejchaicharn (Thai: พระพุทธมหานวมินทรศากยมุนีศรีวิเศษชัยชาญ), donné par le moine devenu abbé, à l’origine du renouveau du Wat Muang, Phra Khru Vibul Arjarakun.
- Phra Phuttha (พระพุทธ-) = Le Bouddha
- Mahanawamintra (มหานวมินทร-) = Le Grand (roi Bhumibol)
- Sakayamunee (ศากยมุนี) = Sakayamunee Buddha (titre donné à Siddartha Gautama)
- Sri (ศรี) = sacré par
- Visejchaichan (วิเศษชัยชาญ) = Wiset Chai Chan, le nom du district où se trouve la statue
Assemblé cela donne en bon français : Le Grand Gautama Bouddha de Wiset Chai Chan, construit pour commémorer le le grand roi Bhumibol. À noter que si l’abbé à l’origine du renouveau de ce temple est décédé, son corps momifié est visible à l’intérieur du bâtiment aux miroirs (voir dans les infos de la petite « visite guidée ci-dessous).
À quoi s’attendre au Wat Muang
Arrivé au parking devant l’entrée principale, le Wiharn (lieu de prière) ne passe déjà pas inaperçu puisqu’il est entouré par des pétales roses, symbolisant la fleur de lotus. Des photos à l’entrée d’un hall secondaire nous montre que ce dernier devait être le premier bâtiment construit ou reconstruit, car finalement je ne connais pas l’état du temple originel.
Les photos montrant le site avant travaux ne montre pas grand choses d’éventuelles ruines mais plutôt un terrain vague. L’ensemble ayant donc somme toutes été fait de A à Z.
En face, derrière quelques boutiques vendant jouets pour enfants et souvenirs se trouve ce que j’appelle le bâtiment aux miroirs. Celui-ci est, en effet, recouvert à l’extérieur de multiples carreaux miroitant, donnant une allure grisâtre, mais stylé à l’ensemble.
L‘intérieur n’est pas en reste, avec des allures de galerie des glaces revisité à la sauce Thai. Des miroirs aux plafonds à ceux recouvrant les parois intérieures, le tout n’est pas sans rappeler, en version miniature, l’imposant Wat Tha Sung situé plus au nord à Uthai Thani (ce dernier est par ailleurs surnommé le temple aux miroirs).
Tandis qu’on aperçoit la tête de l’imposant Bouddha derrière l’ensemble de ces bâtiments, on peut aussi voir un genre de temple chinois sur la gauche. Reconnaissable à ces colonnes entouré de dragon; les dominantes de couleurs rouge et or, il trône au milieu une divinité aux multiples bras, Guanyin.
Guanyin est la forme chinoise de la divinité bouddhiste Avalokitesvara, souvent considéré comme une version féminine du Bouddha. Elle est aussi connue comme la déesse de la compassion (je préfère même le terme de miséricorde) .
Si vous allez à l’opposé de ce sanctuaire, côté droit du bâtiment aux miroirs, vous serez d’abord accueilli par un « lucky buddha« , l’anglicisme tel que défini par les Thais, mais plus généralement connu comme « Bouddha rieur » en français.
Son aspect joyeux et ventripotent est caractéristique de cette version chinoise d’un Bouddha qui n’en est pas vraiment un. Appelé Budai par les Chinois (et Hotei par les Japonais), il serait la représentation d’un moine chinois du Xe siècle. Selon les Taoïstes, il est considéré comme le dieu du contentement et de l’abondance. Pour les Thais, il est surtout perçu comme un symbole de bonne chance (d’où l’expression lucky buddha) et de fortune et utilisé comme un symbole propice dans le Feng Shui.
Jardin des enfers
Juste après le squelette aux habits traditionnels vous saluant d’un waï, le salut Thaïlandais (qui est aussi une marque de respect bien codifié), vous serez tout de suite surpris par ces 2 grandes statues tirant la langue.
Figures d’un homme et d’une femme, l’allure effrayante symbolise le côté fantomatique de ce qui s’apparente à des âmes errantes. A leur pied et autour, vous pénétrez alors dans ce qu’on appelle un jardin des enfers.
Figure récurrente dans les temples Thaïlandais, l’exemple le plus connu est le Wat Wang Saen Suk et son « hell garden« , situé entre Chonburi et Pattaya, vers la plage de Bang Saen.
Tout comme là, le jardin des enfers du Wat Muang se veut une représentation littérale de l’enfer (appelé Naraka par les Thais), tel qu’il est conçu dans la mythologie bouddhiste. Cela donne différentes scénettes avec des groupes de sculptures sanguinolentes, allégories représentant le martyre des pécheurs. Âmes sensibles s’abstenir !
Cela reste généralement vu en famille par les Thaïlandais qui y voient la une forme de pédagogie pour apprendre a bien se comporter et faire des bonnes actions pour éviter ces mauvais sorts.
Une position phare, au milieu de la campagne
Après ce moment « d’effroi », le voilà enfin, majestueux devant vous. Le Bouddha est assis en position dite de Mara Vichai, aussi connue sous le nom de Bhûmisparsha-Mudrā, de par la position des mains. C’est l’une des positions les plus courante.
Le Bouddha est assis, les jambes croisées en position du lotus. Sa main droite est posée sur le genou, les doigts pointant vers le sol tandis que sa main gauche est à plat sur la jambe, paume vers le haut.
C’est une référence à la mythologie Bouddhiste selon laquelle le Bouddha a résisté aux tentations des maras, des démons apparaissant sous forme de demoiselles pour empêcher le Bouddha d’atteindre l’éveil. Il aurait alors touché le sol pour demandé de l’aide à la déesse appelé Phra Mae Thorani.
Sous la sorte de tente, permettant aux Thais de prier à l’ombre, c’est tantôt calme si en semaine, tantôt l’effervescence si cela tombe un weekend ou jour férié. On retrouve une statue de l’ancien maître des lieux.
La statue vient d’être rénové cette année (2019) et retrouve son éclat doré contrastant avec le ciel bleu (lorsqu’il fait beau bien sûr).
En montant les escaliers, vous pourrez accéder à la terrasse au pied de la statue. Au plus près de cette imposante structure, on se sent encore plus petit. Outre de pouvoir admirer une vue partielle sur la campagne entourant le site, on peut assister au moment de prière, propre au lieu.
En effet, une petite estrade est mise à disposition, permettant de toucher le bout du doigt de Bouddha. Vu sa taille, certains doivent tout de même s’exécuter sur la pointe des pieds.
Scènes de vie et bonnes actions
Une fois redescendu sur « terre », longez la zone près du bassin que vous apercevrez sur votre gauche. Vous passerez alors des représentations de la vie de Bouddha (aka Gautama Sidhartha), une scène du Ramakien, mythologie Thaïlandaise omniprésente dans les temples et aussi quelques scènes plus « cru », de guerre entre les ennemis de toujours, les Thais et les Birmans.
En marchant vers le bassin, vous traversez un petit marché local, sûrement endormi en semaine, mais il devrait toujours y avoir la petite dame vendant du pain. Une action commune en Thaïlande pour faire une bonne action étant de nourrir les poissons. Et quels poissons ! De gros silures voraces vous attendent dans ce bassin qui fait face au Bouddha impassible.
Pour 12 Bahts, vous aurez réalisé un bon point pour votre karma 😉 Activité qui ravira certainement vos enfants qui plus est !
Pour finir la boucle, vous passerez devant la zone dédié à la mythologie chinoise. Autour de la pagode chinoise, vous aurez des alignements de cloches. Au fond, des statues de héros de guerre Thaïlandais (y compris des femmes !).
À côté, des scènes relatant l’épopée du roi singe et une série de moines aux allures déroutantes. Plutôt joyeux dans l’ensemble, mais avec des poses qui questionnent. Le tout sous les yeux bienveillants d’une statue de la déesse de la miséricorde, cette fois en toute simplicité, sans ses 1000 bras.
Bonus : une pause café, avec vue sur le temple et son Bouddha !
Si comme moi la caféine est votre amie et que vous êtes en indépendant niveau transport, vous pouvez faire un stop au café au bord de la route principale, à 1 km du temple, quelque 100 m à peine après l’intersection. Vous aurez ainsi vu sur les rizières (si la bonne saison, c’est top) mais aussi une vue imprenable sur le grand Bouddha qui dépasse allègrement au-dessus des champs.
Où dormir à Ang Thong
Je n’ai jamais dormi à Ang Thong même, la proximité avec Ayutthaya faisant qu’en général, je suis de passage et dors plus haut dans le nord (souvent à Sukhothai). Dormir à Ang Thong reste envisageable si vous comptez poursuivre votre route vers le nord après cette étape. Car si vous êtes en transport en commun, il est probable que les horaires vous oblige à se faire, même si l’option dormir à Lopburi reste aussi une option.
Réserver un hôtel à Ang Thong
Mon avis sur le Wat Muang
Il y a une part de « Bouddha Land » évidente. Beaucoup de couleurs, de choses qui paraissent farfelus, too much. Pour autant, juste la taille de la statue impressionne et vaut le détour.
Même si le site est calme le jour de votre visite et manquera d’une dose mélangeant dévotion et selfie des Thais animant les lieux, cela reste intéressant. Ce qui ne sera pas le cas le weekend, ce dernier étant populaire et pas mal visité par les locau.
Et dans tous les cas, cela reste exclusivement peu touristique. Vous serez donc au cœur du quotidien des Thaïlandais, avec ses petites boutiques et restaurant locaux. S’y croise ici des vendeurs de tickets du loto ou encore le diseur de bonne aventure attendant le chaland, la nonne vendant les produits à base de camphre autant que des bouteilles de miel et des jouets pour enfants. De quoi satisfaire tout le monde !
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Munioz
Le bouddha-rieur chinois ou Bouddha de la Prospérité
Le bouddha-rieur apporte le bonheur dans la maison et chez ses occupants. Il est souvent confondu avec le Bouddha historique mais en réalité, il s’agit de Ho Tai, un moine Chinois vénéré. Il était célèbre pour ses sermons Bouddhistes et son sac rempli de cadeaux qu’il apportait aux enfants afin de les récompenser d’être venus apprendre à connaître le Dharma. Toujours souriant, d’où son nom, il est représenté dans des postures variées avec les bras au-dessus de la tête, atteignant le ciel ou tenant un baluchon au-dessus de son épaule… Il attire santé, joie, prospérité, longévité et apporte une belle vie faite de maîtrise, d’exemplarité, de persévérance, d’engagement et de conscience éclairée. Il est représenté comme un homme enjoué au large sourire, avec un front ridé et obèse avec un énorme ventre dénudé. En Chine et au Japon on lui caresse le ventre dans l’espoir que cela porte chance, apporte l’abondance ou favorise la fertilité… Il ne vient jamais les mains vides !
Romain
Bonjour,
Merci pour toutes ces précisions !