Hpa An : De Kyauk Kalap au village de Lakkana
Quelle journée que cette dernière en Birmanie ! Si déjà la veille je n’ai pas été déçu par ce que la région a à offrir, ce n’était encore rien en comparaison de ce qui nous attendait ce jour à Hpa An !
A commencer par le monastère de Kuayk Kalap, reconnaissable avec sa pagode perchée sur son petit bout de rocher qui trône au milieu d’une étendue d’eau. Ce fût ensuite toute une aventure pour arriver à trouver la fameuse grotte de Saddan.
Puis nous terminions la journée en beauté, à la petite grotte de Kaw Ka Thawng, pas la beauté, mais près du village de Lakkana, un village Karen au milieu des rizières, sublime !
*Pas de raison, même « cadeau » que pour le premier article, voici pour vous aiguiller une carte du parcours effectué ce jour !
Le monastère de Kyauk Kalap et le jardin de Lumbini
À cause de mon problème d’aiguille et d’essence de la veille, le loueur m’a gentiment proposé de changer de moto pour une plus récente et en meilleure état. On repartait donc ce matin là sur une nouvelle bécane, prêt pour une longue journée.
Un premier jet de 11 km nous emmenait vers le monastère, « coincé » entre les montagnes où se trouvent le mont Zwegabin d’un côté, et la rivière Thanlwin (aussi orthographié Thanlyin) de l’autre.
La pagode de Kyauk Kalap, aussi orthograhpié Kyauk Ka Lat, est un lieu atypique. Comme évoqué en intro, elle est posée au milieu de l’eau sur un lac artificiel. Du haut du petit rocher où se trouve la pagode, il y a une vue privilégiée sur le mont Zwegabin, une autre petite montagne à gravir pour ceux qui ont le temps et qui permet d’admirer Hpa An et ces environs (mais son ascension prend bien plus de temps que la Hpan Pu).
Une autre particularité de ce petit temple, les 30 moines qui vivent là sont tous végétariens, il est possible d’y avoir donc un repas végétarien, gratuit, chaque jour entre 9h et 17h. Je n’ai pas testé parce que j’avais pas faim… et n’ai vu personne manger…
Notez que le temple est fermé entre midi et 13h afin de laisser les moines
digérerméditer.
En revenant vers notre moto, on croisait un jeune couple de marié, en tenue traditionnelle Karen, qui venaient manifestement prendre des photos, j’ai cru comprendre que c’est la mode ici.
Par la suite, je m’engageais vite fait sur une petite route après avoir suivi un panneau indiquant une cascade.
Le coin était joli, mais point de cascade car nous sommes en saison sèche…
Prochaine étape, le jardin de Lumbini.
Enfin, j’ai essayé… j’ai bien vu un panneau l’indiquant sur la gauche à un moment donné, mais j’ai pas vu de route y allant… Je m’arrête prêt d’une école, je sais que je brûle (et après vérification plus tard, oui, je brûlais…) mais je ne vois pas…
Alors je poursuis ma route en passant littéralement au pied du mont Zwegabin. Soudain sur ma gauche, des statues de bouddhas en nombre. Sauf que je ne vois pas d’entrée…
Je me contente donc de quelques photos à la va-vite et décide de continuer vers notre prochaine visite, la grotte de Saddan.
Mission : trouver la grotte de Saddan
Oui, parce que la grotte, elle est bien cachée cette satanée. Aussi orthographié, Sadan Cave, Saddar Cave ou même Sadar Cave, cette grotte est un petit bijou perdu au milieu des rizières.
La route pour s’y rendre est superbe, à condition bien sûr de la trouver… Après m’être enfoncé entre 2 montagnes (je croise au passage encore un pan de montagne éventrée par les pelleteuses…), je roule sur près de 4 km, sans rencontrer de route qui devrait aller sur la droite.
Ce qui m’a induit en erreur, c’est que telle que c’était dessiné sur la carte donnée par le loueur de la moto, j’avais l’impression que la route menant à la grotte était bien une route… et non un chemin…
J’ai d’abord commencé à faire demi-tour, puis au passage, on a demandé notre chemin aux militaires de faction dans le coin (la région est longtemps restée en proie à des combats, les KNU, l’Union nationale Karen contrôlant la région et un des principaux mouvements rebelles à la junte militaire, enfin ça, c’était jusqu’au cessez-le-feu décrété y’a 2 ans)
Le gars qui nous a aidés (du moins essayé) parlait un Thai impeccable, et malgré sa mitraillette sur le dos, un gars tout à fait sympathique.
un peu désespéré à l’idée de trouver cette grotte de Saddan…
Mais au final, avec son collègue, avaient l’air de dire que depuis là où on était, qu’importe la direction où l’on allait, continuer ou revenir sur nos pas, la grotte est quelque part derrière (cela se vérifie en effet avec la carte que je vous mets au début de l’article).
Sur le moment, je décide de repartir vers là où j’avais fait demi-tour, en suivant les conseils des militaires. Le but étant d’abord de trouver la petite bourgade de Eindu, où il y a une route là-bas qui mène à la grotte.
Si je finis en effet par trouver Eindu, je n’ai vu aucun panneau indiquant cette foutu grotte… du coup, je pars tout droit… Je regarde sur ma droite la montagne s’éloigner… hors, je sais que la grotte est forcément là, au pied de cette montagne…
Au bout de 5 km sur une route en plus mauvaise et alors que l’aiguille de l’essence commençait à bien descendre, je me décidais à refaire demi-tour, un peu désespéré à l’idée de trouver cette grotte de Saddan…
En revenant sur Eindu, je retente ma chance en redemandant à quelqu’un. Et là miracle, j’obtiens a priori une direction fiable, c’est juste là sur la gauche à 100 m avant ma position…
C’est à ce moment là que je comprends que la route que je cherchais (ça fait 3 que…) est donc en fait, un chemin de terre et de cailloux (selon les endroits).
Mais le paysage qui nous attendait est juste rafraîchissant (pour ne pas me répéter avec les superlatifs). En toile de fond, la montagne, tout autour, des rizières, encore vertes pour la plupart (ils viennent de replanter apparemment), et enfin, je verrais pointer au loin l’entrée de la grotte.
La grotte de Saddan
La grotte de Saddan est une expérience à part. Vous serez accueilli par 2 grandes statues d’éléphants et quelques marches d’escalier. L’entrée est payante, 2500 kyats chacun.
Sur l’entrée de la grotte, vous aurez (comme d’hab) diverses statues de bouddhas dont un bouddha allongé dans le fond. Ensuite, il est possible de s’enfoncer plus loin dans la grotte jusqu’à déboucher de l’autre côté, où se trouve un petit lac, un vrai petit coin de paradis.
Concrètement, parce que la première zone fait partie du temple, il faut se déchausser. Pour notre part, nous pensions qu’il fallait être déchaussé tout le temps… On avait donc laissé nos chaussures à l’entrée… Si au début c’est un chemin bétonné/balisé, par la suite, c’est le sol brut avec une particularité… la grotte étant habité par des chauves-souris, le sol est jonché de leurs excréments !
J’ai cru lire qu’il est en fait possible de prendre ses chaussures avec soit et de les remettre une fois plus loin dans la grotte, et d’éviter donc de faire le zigzag dans la grotte…
N’en déplaise, on s’est fait le parcours, avec la lumière de mon smartphone, faute de lampe torche. Il y a parfois quand même quelques ampoules éclairantes des bouts de la grotte. Le chemin dure environ un bon 1/4 d’heure. Il y règne une atmosphère pas tout à fait silencieuse puisque les chauves-souris se font entendre, il fait plutôt lourd et moite et ça sent pas des masses super.
Mais l’arrivée vaut la chandelle ! Rien que ce bout de Stalagmite géante, baignée par la lumière provenant d’une partie de la grotte qui s’est effondrée est un régal pour les yeux (dommage que les excréments au sol me sorte un peu de ma torpeur…). Et là, alors que des marches nous conduisent vers la sortie, nous voyons apparaître ce petit lac. Il y a là de quoi s’abreuver (et même manger, je pense, pas testé…).
Ici, on se pose quelques minutes à admirer ce décor qui nous entoure. Une fois là, 2 choix s’offrent à vous. Soit prendre une barque pour 3 000 kyats qui vous ramènera vers la terre ferme en passant sous une autre grotte, il vous faudra ensuite marcher quelques minutes afin de revenir vers le parking de la grotte de Saddan. Soit revenir sur vos pas…
Dans notre cas, pour rappel, nous étions pied nus… donc on voyait sur le moment pas d’autre choix que de revenir et se retaper le jeu de la marelle entre les crottes (Concrètement, la plupart sont sèches, mais bon… j’essayais au mieux d’éviter un gros tas…).
La grotte de Kaw Ka Thawng et le village de Lakkana
En quittant la grotte de Saddan, je me disais que plutôt que de revenir sur nos pas, j’allais continuer sur le chemin de l’autre côté afin d’éventuellement voir où était cette fameuse route que je cherchais plus tôt dans la journée.
Ce sera chose faite après un arrêt remplissage d’essence et une belle balade à travers la campagne, sur un chemin de terre parfois rougeâtre, en croisant pas grand monde.
Je reconnais alors l’école, elle-même jouxtant le jardin de Lumbini… On sera justement salué par les gamins sortant de l’école, bon ben au moins je sais où c’est maintenant…
Je sais que c’est un peu long, que ça remue pas mal et que le son du vent qui claque sur le micro n’est pas super, mais voici donc en brut de pomme ce que donne cette partie du trajet sur les minutes précédent la jonction avec la route principale :
Nous revenions ensuite vers le carrefour principal avant Eindu et tournions cette fois à gauche. Là, ce fut beaucoup plus facile à trouver, car on y verra une arche avec un panneau indiquant le village, la grotte de Kaw Ka Thanwg étant à côté.
Au final si j’allais là, c’était plus justement pour le village que la grotte. On la visitera quand même. On se déchausse de nouveau (en plus, j’avais des chaussures avec chaussettes, petit conseil pour ce jour, contentez vous de claquette…) et on regarde vite fait.
Cette grotte est clairement moins intéressante que les autres. C’est un mélange de statues de bouddha, de statuettes en argile collés sur les parois comme sur les grottes visités la veille, le tout sur un sol carrelé, mais un peu glissant parce que mouillé.
2 particularités à noter tout de même, la première, cette roche en forme de crocodile, la seconde, un petit passage étroit au fond de la grotte, une sorte de boyau étroit qui mène vers une minuscule pièce, où se trouve derrière une grille d’autres statuettes de bouddha, etc. Y’avait même pas assez de place pour tous les curieux s’y engouffrant…
Pour le village, il était conseillé surtout pour son cadre plus que le village lui-même. Et lorsque j’arrive au niveau du petit pont traversant la rizière, WOW ! Dommage que le pont en question est apparemment non fini et juste en béton, mais le décor qui nous entoure à ce moment là est juste exceptionnel.
Sur le principe, j’irais tout de même faire un tour dans le dis village de Lakkana, un petit village paisible de l’ethnie Karen. Pas grand chose à en redire, mais je vous conseille vivement d’y faire un tour pour le cadre.
Ensuite, on terminait cette journée en allant vers la piscine naturelle, située à quelques centaines de mètres de la grotte. Ici, les locaux se retrouvent pour une petite baignade dans un piscine naturelle, à l’eau cristalline. Des restaurants sont là pour se poser et siroter un verre.
Ce ce que nous avions à la base prévue de faire, n’ayant toujours pas déjeuné… Mais le temps joue malheureusement contre nous, car il est déjà presque 17h et nous voulions absolument être de retour à Hpa An pour assister au coucher de soleil depuis le spot conseillé par notre loueur de moto, le temple de Shwe Yin Myaw.
Coucher de soleil au temple de Shwe Yin Myaw
Nous revenions fissa vers Hpa An et je me dirigeais vers le temple, situé au bord de la rivière. Le temple fait pratiquement face au mont Hpan Pu que nous avions visité la veille.
Et quand j’arrivais, les couleurs commençaient déjà à être bien belle. Vous pouvez assister au coucher de soleil depuis le quai situé dans la petite rue à côté du temple, pour vous pouvez ensuite vous rendre au temple lui-même.
Évidemment, c’est un spot assez connu localement où touristes et locaux se rendent ici chaque jour pour voir le spectacle de cette fin de journée.
De quoi terminer en beauté ce petit séjour à Hpa An, que j’ai adoré. Cela termine aussi notre séjour en Birmanie pour cette fin d’année 2014, en attendant de revenir voir Bagan, Mandalay et le lac Inlé (c’est-à-dire tout les endroits principaux normalement visité en Birmanie !)
Le lendemain, il ne nous restait plus qu’à passer la frontière terrestre de Myawaddy et rejoindre Mae Sot en Thaïlande afin de prendre le bus avec retour à Bangkok. Je ne manquerai pas de vous détailler tout ça lors d’un prochain article !
Ce soir là en revanche on a pris le temps de chercher un restaurant dans les environs de notre hôtel. On trouvera sur la route par laquelle nous étions justement revenu du périple de ce jour, non loin de l’horloge.
Alors, conquis par Hpa An ? La Birmanie du sud trouvera t’elle une place dans votre hypothétique voyage en Birmanie (ce que je vous souhaite !) ?
Olivier radé
Merci Romain pour cette très belle aventure. Je saurai où aller lors de mon prochain voyage en Birmanie
à bientôt
Romain
Avec plaisir 😉
antoine
Merci pour les photos et le récit, ca donne vraiment envie d aller visiter ce merveilleux pays qu’est la Birmanie. On va essayer d y aller l année prochaine avec ma copine thaïlandaise, nous habitons a koh samui. Par hasard, savez vous s il est possible d effectuer un visa pour la Thaïlande en Birmanie? Je garde votre site en favori 🙂 pour préparer ce futur voyage.
Merci,
Antoine.
Romain
Bonjour,
Merci pour votre commentaire ! Il y a une ambassade Thai à Yangon, donc a priori oui, c’est possible de faire un visa pour la Thailande là bas 😉