Doi Pha Tang, balade à cheval entre la Thaïlande et le Laos
Restons dans les montagnes du nord-est de la Thaïlande, bordant le Laos puisque je vous emmène à seulement 20 km de mon précédent article où je vous parlais du Phu Chi Fah. Le Doi Pha Tang est aussi un point de vue d’accès facile, même encore plus que l’autre, c’est donc une aussi bonne option pour admirer le lever de soleil car il y aura en général moins de monde à celui-ci.
Les 2 sites offrent vraiment une superbe vue sur les environs et je dirais que c’est un très bon combo pour cette région. Il serait donc dommage de passer à côté de l’un ou l’autre vu la distance les séparant.
D’autant que la route qui serpente le long du flanc de cette montagne donne une belle vue sur la vallée en contrebas et les plantations exploités par les villageois alentours.
Du chou, du maïs, des fleurs, sans compter les champs de riz que l’on croise çà et là plus bas, le seul hic, c’est les éventuels abus qui font que certains pans de la montagne sont rasés pour cultiver en lieu et places des forêts qui n’ont pas demandés leur reste.
Une balade facile
Atteindre le Doi Pha Tang est enfantin en ce sens que le parking est encore plus proche que pour le Phi Chi Fah. Là aussi des boutiques sont alignés le long avant le parking.
Il y a à tout péter 400 m pour atteindre le point de vue principal. On croise au passage une statue de bouddha, ça monte, certes, mais ça reste un moindre effort pour obtenir cette vue en récompense.
Plus loin, juste avant le point de vue principal, accessible via quelques marches en terre, vous y verrez 2 bouts de rochers qui forment comme une fenêtre sur le Laos de l’autre côté.
Laos, qui en cette heure où je prenais mes photos étaient encore caché par les nuages, mais si déjà la vue est belle comme ça, elle l’est encore plus une fois le paysage éclairci puisqu’on y voit le Mékong serpenter au loin, avec de la montagne à perte de vue, un régal.
Au sommet, une cloche, faite à partir d’un embout d’obus, comme on en trouve voit régulièrement à travers la Thaïlande (vive le recyclage !). Certains la font résonner comme une victoire (pour rappel, les Thais ne sont pas de gros marcheurs en général, même si cela change avec les nouvelles générations), d’où ceux présents à côté de la statue de bouddha peuvent répliquer (puisqu’il y a une autre cloche à cet endroit).
A côté des premières marches après le parking, on y voit un ancien poste d’observation, posé là sur une arche de roche. La première fois en Novembre dernier il n’y avait qu’un chemin de terre pour descendre et voir l’arche d’en dessous, en Mars, à peine 3 mois plus tard, des marches et une plateforme avec un cœur trônait à la place…
Des villages « chinois »
En plus des plantations et de l’environnement montagneux en lui-même, l’autre attraction du lieu, ce sont ces villages « chinois ». Principalement, des ethnies Hmong et Yao, provenant pour beaucoup de la province du Yunnan, la plus au sud de la Chine d’où sont d’ailleurs originaires les Thais eux même à la base.
Les gens d’ici ont gardé leur racine chinoise, ils parlent chinois entre eux, fument la pipe, mange une cuisine très orientée Yunnanese et les anciens, gardent leurs habits traditionnels.
On sent qu’il y règne une vie purement rurale, et qu’on qualifierait aujourd’hui « d’authentique », en tout cas qui n’a rien à voir avec les populations d’origine chinoise qu’on peut croiser partout en Thaïlande et notamment en ville (je parle bien sûr des sino-thais). C’est le genre d’endroits qui échappent à la frénésie touristique autour de l’attrait des fameuses ethnies du nord de la Thaïlande, qui sont à la base l’un des points « forts » de cette région aux confins de la Thaïlande.
Je ne croisais pas grand monde lors de mon passage, mais clairement l’envie d’y revenir et d’approfondir cette exploration dans un monde qui me faisait oublier que j’étais en Thaïlande me trottait dans la tête.
C’est une ambiance qui se rapproche aussi de la zone autour de Mae Salong, sa population y étant aussi d’origine chinoise (les fameux « oubliés » de l’armée du KMT).
Pour autant, cela restait la Thaïlande, et l’on y croisait donc des temples bouddhistes, je me rendais dans l’un deux et appréciait la belle vue qu’ils pouvaient s’offrir, tout en croisant les quelques regards que je rencontrais dans ce village à flanc de montagne.
Au pied du Doi Pha Tang
Il y a tout juste 15 km entre le Doi Pha Tang et la route longeant la vallée. Et celle-ci n’est pas en reste côté dépaysement. Je passais notamment à travers le petit village de Ban Pha Lae, qui, aux yeux de beaucoup passerait pour un simple village comme un autre dans la campagne Thailandaise.
A vrai dire, il l’est, mais je lui trouvé un certain je ne sais quoi de charmant, peut être les champs de riz tout juste récolté, avec les fermiers que je croisais en bord de route en train de profiter de l’ombre de leur abris, ces vieilles maisons en bois, si typiques, et aussi ces petites montagnes entourant le village des 2 côtés.
Je décidais même de m’y arrêter un peu, pour prendre quelques photos, parce que j’aime bien flâner dans ce genre d’endroit.
La route se prolongeant jusqu’au bout de cette série de montagnes, jusqu’à Thoeng, quelques 50 kilomètres plus loin, je voyais encore défiler des couleurs, jaunes, verts, bleu, blanc, de la nature, des creux, des bosses, des arbres, des plantations, au loin, des statues, un temple, je croisais tout juste quelques voitures et cette route, quelle route, ne me laissait certainement pas indifférent.
Comment se rendre au Doi Pha Tang
Je ne sais pas s’il existe une quelconque liaison entre le Phu Chi Fah et le Doi Pha Tang, partant du principe que si vous vous rendez dans le coin, autant voir les 2. Mon meilleur conseil étant de faire confiance au « système » Thai, soit il existera un songtaew faisant la liaison entre les 2 villages au pied de chaque pic, soit vous devriez trouver quelqu’un pour faire le trajet.
Dans tous les cas, même topo que pour le Phu Chi Fah, vous pouvez vous y rendre soit depuis Chiang Khong, plus proche, soit depuis Chiang Rai, plus éloigné.
Pour se rendre dans le coin, la petite ville la plus proche est Thoeng, il doit être possible depuis là de trouver un transport local pour vous emmener soit au Phi Chi Fah, soit au Doi Pha Tang, ce dernier étant plus éloigné, car Thoeng est au sud de cette rangée de montagnes.
L’occasion de rappeler que si vous vous en sentez capable, une bonne façon de découvrir ces montagnes est de louer un 2 roues, et à vous la liberté !
Quand se rendre au Doi Pha Tang
Sans vouloir trop répéter avec l’article précédent, la meilleure saison de toute façon pour visiter la Thaïlande reste entre Novembre Février, donc visiter cette région à cette période-là est assurément une bonne option.
Vous y verrez la « mer » de nuages si vous vous y rendez suffisamment tôt (avant 9h, je dirais), les fleurs jaunes, petits tournesols entre autres, fleurissent en Novembre, quand les arbres à fleurs, ses fameux sakuras, le sont normalement entre Décembre et Janvier, même si, pour y être allé aussi en mars, ceux-ci l’étaient encore (ou alors c’était une espèce différente mais le rendu était très similaire !).
Notez par contre que ce n’est ni l’endroit ni la saison pour y voir des rizières en terrasses, le riz étant récolté en Novembre justement, vous ne pourrez qu’y voir les restes ou les champs jaunis, prêt à être récoltés ; ce qui n’est pas moche non plus et contraste bien avec le vert de la végétation autour et du ciel bleu.
Où manger et dormir au Doi Pha Tang
Pour ce qui est de manger tout comme dormir, disons que ce n’est pas une région qui accueille beaucoup de touristes, vous trouverez surement des guesthouses, mais je ne me rappelle pas en avoir croisés beaucoup, il y a plus d’offres, je pense au pied du Phu Chi Fah que du Doi Pha Tang, bien qu’il y aie aussi un village au pied de celui-ci.
Il reste toujours les restaurants du parking si jamais vous avez une petite faim, c’est pour ma part ce que j’ai fait, sachez juste vous ne trouverez pas de menu en anglais…
L’article vous a plu ? partagez sur le Pinterest !
Aviez-vous entendu parlé de ce lieu auparavant ?
Stephanie
Wow ! Merci pour nos yeux ! Tes photos sont très belles et ton récit donne envie de boucler sa valise tout de suite 🙂
Romain
Merci ! Faut pas hésiter à venir dans le coin !
Louise
Bonjour,
Préparant mon voyage pour 6 mois en Asie du Sud Est ( 2 mois en Thaïlande, 2 mois le Laos et 2 mois à la visite du Cambodge). Je me demandais s’il était facilement possible de rejoindre la frontière Laotienne à partir de Doi Pha Tang? De plus pensez-vous que 2 mois dans chaque pays est suffisant (pour la Thaïlande) ou trop long (Cambodge)?
D’avance merci pour vos réponses! Et pour ce site qui est une véritable mine d’or et qui m’a permis de découvrir des itinéraires hors des sentiers battus ( rizières Ban Pa Pong Pieng et parc national de Sam Roi Yot entre autre).
Romain
Bonjour,
Tout d’abord merci, c’est toujours cool d’avoir des retour positifs sur ce qu’on essaye de transmettre ! Ensuite pour répondre, 3 pays dans ce laps de temps c’est bien. Après ce n’est pas forcément évident de répondre est-ce trop ou pas car chacun aura son ressenti propre sur tel ou tel pays. Perso je suis en Thailande depuis 10 ans, et j’ai pas tout vu alors tu penses bien qu’en 2 mois…
Pour autant en étant franc, c’est déjà une bonne durée, éventuellement rallongeable car j’aurais tendance à penser que 2 mois au Cambodge sont trop long, le pays étant simplement moins grand en surface que la Thailande… (3x moins grand !)
Le Laos encore c’est différent, car si 2x plus petit que la Thailande, c’est certainement 2x plus long pour naviguer d’un site à un autre vu l’état des routes et l’aspect montagneux en général du pays.
Depuis le Doi Pha Tang, il faut se rendre à Chiang Khong, le point de passage vers le Laos le plus proche (60 km environ).