
Penang : l’histoire de George Town à travers le street art et les sculptures
Lors de ma première visite de George Town, pourtant classée au patrimoine mondial de l’UNESCO l’année précédente, je n’avais pas été particulièrement emballé par la ville historique, ni même charmé par l’île de Penang.
Cependant, lorsqu’un nouveau renouvellement de visa m’a poussé à sortir de Thaïlande, j’ai décidé de redonner une chance à Penang. Il faut dire que les choses avaient pas mal changé depuis mon précédent passage. Depuis son inscription en 2008, l’art a envahi les rues de George Town, lui donnant un magnifique coup de projecteur et refaçonnant l’identité de la ville.
On y retrouve deux thèmes principaux : des fresques murales et une série de sculptures en fer forgé. Chaque œuvre raconte l’histoire de George Town, de ses habitants et de son évolution, reflet de l’identité pluriculturelle de Penang.
Ce projet a été mis en place sous l’égide de la municipalité et la créativité d’artistes locaux et internationaux. De la première exposition « Marking George Town » aux projets contemporains, l’art s’est infiltré dans chaque ruelle, incitant à les parcourir, avec des balades à pied qui passent par différents points d’intérêt.
C’est une manière originale et ludique de visiter la ville, qui m’a permis de redécouvrir George Town sous un nouvel angle et d’apprécier davantage Penang, où je suis revenu plusieurs fois. Mission réussie, donc. Chapeau les artistes !
Le street art à George Town : une ville vivante et en perpétuelle évolution
Depuis son inscription au patrimoine mondial de l’UNESCO, George Town a vu naître une véritable scène artistique dans ses rues. Et l’un des charmes du street art à George Town, c’est qu’il évolue constamment. De nouvelles œuvres apparaissent, certaines fresques s’estompent avec le temps, d’autres sont réajustées pour garder leur impact.

Vue sur les toits de la vieille ville.
C’est ce qui rend chaque visite unique, un peu comme une chasse au trésor où la carte n’est jamais complète, et où la magie réside dans l’inattendu. Il suffit de s’aventurer dans les ruelles pour découvrir une œuvre cachée, un dessin à moitié effacé, ou une nouvelle peinture murale prête à surprendre.
Les artistes ne se contentent pas de peindre des murs ; ils tissent des liens avec la ville, ses habitants et son histoire. Le street art à George Town n’est pas une simple décoration, mais un moyen d’explorer la culture locale, de questionner le passé, et de réfléchir à l’avenir. C’est un art qui invite à la participation, qui rend la ville vivante et vibrante.
Ernest Zacharevic : l’artiste qui a tout changé
Impossible de parler du street art de George Town sans mentionner Ernest Zacharevic, l’artiste lituanien dont les fresques ont donné un nouveau visage à la ville. Avec sa série « Mirrors of George Town », initiée lors d’un festival en 2012, Ernest Zacharevic, a non seulement attiré l’attention du public international sur Penang, mais a aussi apporté un vent de fraîcheur à l’art urbain de la ville. Son style, mêlant réalisme et interactions avec le spectateur, a rapidement fait de ses œuvres des incontournables.
Voici quelques-unes de ses fresques les plus marquantes :
— Little children on a bicycle —
Située sur Armenian Street, c’est sans doute l’une des plus populaire, elle attire une foule de visiteurs prêts à se photographier avec ces enfants posant sur un vélo. Un parfait exemple de l’art interactif de Zacharevic. Elle représente une petite fille emmenant son petit frère faire une promenade à vélo. C’est une peinture basée sur une scène réelle capturée en photo, alors que leurs parents partaient pour faire quelques croquis dans la ville. Ces enfants respirent la joie et la simplicité de la vie quotidienne et cette fresque est une parfaite illustration de l’art qui participe au charme de la ville.


— Boy on Motorbike —
Autre oeuvre iconique de l’artiste lituanien, situé sur Lebuh Ah Quee. Elle montre un garçon sur sa moto, qui observe les piétons passer le long de la rue. Comme d’autres fresques de Zacharevic, elle invite les spectateurs à interagir et à s’imaginer dans la scène. La moto étant un moyen de transport populaire à Penang, elle renforce le lien entre l’artiste et la culture locale. Notez que vous ferez d’une pierre deux coup en allant la voir car cette peinture murale se trouve immédiatement à droite d’une autre œuvre d’Ernest Zacharevic, « Little Boy with Pet Dinosaur« .

« Boy on a motorcyle »
— Reaching up —
Située sur Lebuh Cannon, cette fresque représente un garçon debout sur une chaise, tentant d’atteindre un trou au-dessus de lui. Une oeuvre plus simple, mais qui capture l’essence du street art de Zacharevic.

« Reaching Up »
— The Awaiting Trishaw Pedaler —
Si elle n’est pas « interactive », cette fresque géante sur Jalan Penang représentant un trishaw, ce vélo-taxi emblématique de la ville, ne laisse pas indifférente. Elle rend hommage à un moyen de transport traditionnel qui fait partie intégrante de l’histoire de la ville, même si aujourd’hui, il est plus souvent utilisé pour les touristes que par les locaux.

« The Awaiting Trishaw Pedaler »
— The Girl in Blue —
La petite fille en bleu est une autre de ses œuvres imposantes. Sur la photographie originale dont il s’est inspiré, la petite fille a les mains posées sur deux tables, tandis que sur la peinture murale, il l’a habilement représentée en s’appuyant sur les éléments réels de son décor, perchée au-dessus des deux fenêtres. De par sa position en équilibre, elle est parfois référencée comme la « Kung Fu Girl ».

« Girl in Blue »
La « vie » de ses oeuvres n’est pas un long fleuve tranquille. Certaines n’ont pas résisté à l’épreuve du temps, comme « Children in a Boat« , peinte sur une façade de maison en bois de la fameuse communauté Chew Jetty, qui a pratiquement disparu à peine un an après sa création. Un autre exemple étant « The Old Man », autre peinture volumineuse de l’artiste, visible sur Armenian Street, enfin, justement, presque plus visible…
Plusieurs ont été vandalisées, avec des tags rajoutés par dessus (heureusement nettoyés depuis). Mais, preuve de son investissement, plusieurs de ses fresque ont été retouchés par l’artiste afin de les réparer et maintenir leur visibilité.
Enfin à noter qu’il a aussi fait briller son art ailleurs en Malaisie, puisque vous pouvez admirer plusieurs de ses oeuvres à Ipoh.


Les artistes locaux : des talents qui enrichissent la scène
Si Zacharevic est un pilier, il n’est pas seul à apporter sa touche à George Town. De nombreux artistes locaux apportent également leur touche unique à la ville. Leur créativité et leurs perspectives enrichissent le paysage urbain et rendent chaque coin de rue encore plus vivant. Ces artistes, tout en restant fidèles à l’esprit de la ville, capturent la culture locale, l’histoire et les préoccupations sociales avec un talent remarquable.
Le projet 101 Lost Kittens : sensibilisation et tendresse
L’un des projets les plus notable de George Town est 101 Lost Kittens. Ce projet est une collaboration entre deux artistes malais, Tang Yeok Khang et Louise Low, ainsi qu’un artiste thaïlandais, Natthapon Muangkliang, formant un trio appelé ASA (pour Artists for Stray Animals) pour défendre la cause animale.
En effet, l’idée derrière 101 Lost Kittens est de sensibiliser davantage au problème de l’aide à la recherche de foyers pour les animaux errants. Cette sensibilisation est symbolisé par des fresques colorés et pleines de caractère mettant en scène des chats.
Contrairement à ce que le nom laisse penser, vous n’aurez pas 101 chats à dénicher mais un ensemble d’une dizaine d’oeuvres, mélangeant peintures et sculptures (11 à l’origine, puis quelques bonus qui se sont greffés au projet depuis).
Parmi les œuvres incontournables :
— Skippy —
Ce chat géant peint sur Armenian Street était devenu une icone de la ville. Elle représentait un chat sauvé de la rue sur l’île de Langkawi et recueilli dans un centre, le « LASSie animal shelter ». Je parle au passé car malheureusement le chat s’est éteint en 2019, et comme un symbole, son image murale s’effrite en parallèle, jusqu’à devenir très peu visible de nos jours.

« Skippy », y’a quelques années…
— Love me like your fortune cat —
Située à quelques mètres de « Skippy« , cette œuvre représente un « vrai » chat, entouré des chats porte-bonheur caractéristique de l’Asie, un clin d’œil évident à la culture locale et à son importance dans la vie quotidienne.


— Cats & Humans Happily Living Together —
Une fresque qui représente la procession des divinités taoïstes dans les rues de George Town, religion majoritaire à Penang, avec ici les humains remplacés par des chats. Cette peinture est aussi une invitation à découvrir le patrimoine de la ville puisqu’il est visible dans la cour sur votre droite à l’entrée du temple chinois Cheah Kongsi.


— No Animal Discrimination Please —
« Pas de discrimination envers les animaux, s’il vous plaît » orne le mur derrière le café Edelweiss, qui fait face à Soo Hong Lane. Cette fresque est censée promouvoir l’égalité de traitement pour les animaux de compagnie, qu’ils soient chats ou chiens.

« No Animal Discrimination Please »
— The Real Bruce Lee Would Never Do This —
Je me devais de mentionner celle-ci puisque c’est l’une de mes favorites, ne serait-ce que pour la petite touche humoristique qu’elle apporte. « Le vrai Bruce Lee ne ferait jamais ça » montre deux chats errants qui reçoivent un coup de pied de la légende du kung-fu, dont l’un est envoyé en l’air. La fresque n’incite évidemment pas les gens à faire de même, mais plutôt à rappeler au public de bien traiter les chats errants. Une note est placée en dessous, indiquant son titre en trois langues, malais, anglais et chinois, précisant que le vrai Bruce Lee n’a évidemment jamais fait ça aux chats.

« The Real Bruce Lee Would Never Do This »
Louis Gan : une autre perspective du quotidien à Penang
Originaire de Penang, Louis Gan est un artiste autodidacte sourd-muet qui a su marquer l’espace urbain de George Town avec des fresques plus intimistes et ancrées dans la vie quotidienne. Ses œuvres, simples mais profondément évocatrices, apportent une touche chaleureuse et communautaire à la ville.
— Children Playing Basketball et Brother and Sister on a Swing —
Respectivement des « enfants en pleine partie de basketball » et « un frère et une sœur sur une balançoire », ces deux oeuvres capturent des moments de vie qui parlent à tous, des scènes qui résonnent avec les habitants et les visiteurs, évoquant la joie, la solidarité et la simplicité des interactions quotidiennes. Elles fonctionnent un peu sur le même principe que le travail de Zacharevic incluant des éléments de décor réel pour inciter à interagir avec les oeuvres.


— Nostalgic Meal Order —
La scène représente une jeune fille Nyonya recevant dans un panier un repas de nouilles du marchand ambulant de la rue en contrebas. La scène rappelle la vie à George Town au début du XXe siècle, lorsque la haute société « Nyonya », vivait à l’abri des regards et effectuait ses courses dans des paniers dans lesquels elle déposait l’argent.

« Nostalgic Meal Order » + une autre fresque à gauche en bonus.
Jim Oo Chun Hee et John Cheng : un hommage à la culture locale
D’autres artistes, comme Jim Oo Chun Hee et John Cheng, ont également ajouté leur touche personnelle à George Town. La plus notable étant une fresque de 2 m intitulée « Teach You Speak Hokkien », que vous trouverez sur un grand mur violet au début de l’allée Soo Hong, perpendiculaire à Armenian Street. Plus discret, vous trouverez sur ce même mur une autre œuvre, intitulée « The Cultural Girls ».
« Teach You Speak Hokkien » fait référence au principal dialecte parlé sur l’île, qui fait partie intégrante de l’identité de Penang. Quant à « The Cultural Girls » (nom officiel : « Wo Ai Nee Chinese Malay Indian », littéralement « Je vous aime Chinois, Malais et Indien »), elle rend hommage à la pluri-culturalité de Penang. La fresque représente trois jeunes filles, une Chinoise, une Malaise et une Indienne, vêtues de parures exquises, symbolisant la diversité de Penang et l’héritage de ses habitants.


Des œuvres indépendantes et spontanées : l’art qui s’invite ailleurs
Les œuvres sont disséminées partout à George Town, mais Armenian Street concentre une bonne partie des street arts les plus populaires. Si jusqu’à présent, j’ai surtout évoqué des peintures qui étaient des commandes de la municipalité et effectuées dans le cadre de festivals, d’autres sont le fruit d’artistes locaux indépendants, comme « I Want Pau! ».
Aussi orthographiée « I Want Bao », cette fresque se trouve sur un mur au bout de Armenian Street Ghaut (dans le prolongement d’Armenian Street). Elle montre deux enfants étirant leurs mains depuis l’intérieur d’une fenêtre, vers un vélo garé transportant une pile de supports en rotin, utilisés pour cuire les petits pains chinois à la vapeur.

Un bel exemple d’interraction avec le street art à Penang.
La fresque a été réalisée par WK Setor, un artiste de Penang actif depuis plus de vingt ans. C’est le propriétaire de la pâtisserie Ming Xiang Tai, sur laquelle la peinture a été créée, qui a invité son ami Setor à décorer son commerce. Intitulée sobrement « Enfance », l’œuvre représente les deux enfants du propriétaire de la pâtisserie. Ce lien personnel donne à la fresque une dimension encore plus intime et chaleureuse.
Évidemment le but ici n’est pas de tout détailler, mais avant tout donner une idée de ce que vous pourrez voir à Penang. Je vous laisse découvrir par vous-même, d’autant que depuis la rédaction de cet article, d’autres créations se sont sûrement depuis rajouter, quand d’autres auront disparus.
« Marking George Town » : une histoire en fer forgé
Marking George Town est une collection de caricatures placées dans les rues historiques de George Town par la société Sculpture At Work. En 2010, alors que George Town est en plein boom artistique, la société remporte un concours d’idées de design lancé par le gouvernement de l’État de Penang fin 2009.
Le concept présenté par Sculpture at Work consiste à raconter l’histoire et/ou les caractéristiques de rues sélectionnées de George Town en utilisant des caricatures en tiges d’acier de dessinateurs locaux. L’objectif est de rendre l’histoire de George Town intéressante et compréhensible par tous, que ce soit les visiteurs ou les résidents, les jeunes ou les moins jeunes.
Pour l’anecdote, pendant des années, j’ai écrit que le projet s’intitulait « Making George Town », ce qui reste assez cohérent puisqu’on pourrait le traduire par « Façonner George Town », alors que son titre officiel est en fait « Marking George Town », signifiant plutôt « Marquer George Town », dans le sens de créer des repères.
Le projet a été réalisé par quatre artistes : Baba Chuah, Lefty (Julian « Lefty » Kam), Reggie Lee, et Tang Mun Kian. Ce dernier étant le plus prolifique et l’auteur de la majorité des sculptures. En étant attentif, on peut remarque la « patte » qui les caractérise, chacune ayant un style unique, influencé par son créateur.
Je vous liste ici les principales sculptures en fonction de chaque artiste :
Baba Chuah : hommage aux ancêtres
— Jimmy Choo —
Située au coin de la rue Leith et Muntri, cette sculpture rend hommage à l’atelier « Hong Kong Shoe« , où le célèbre cordonnier Jimmy Choo débuta sa carrière comme apprenti, avant de devenir le créateur de chaussures des stars, après avoir notamment conçu une paire pour la regrettée Princesse Diana.

« Jimmy Choo »
— Yeoh only —
Installée sur le mur de la maison commune du clan Yeoh (Yeoh Kongsi) sur Chulia Street, cette sculpture commémore la fondation de la maison en 1836, un lieu symbolique de la communauté chinoise à Penang. Petite anecdote : bien qu’elle soit originaire d’Ipoh, l’actrice malaisienne Michelle Yeoh, souvent perçue comme chinoise, pourrait avoir des ancêtres liés à ce même clan, comme l’indique son nom.

« Yeoh Only »
Lefty (Julian « Lefty » Kam) : des histoires du passé
— Win win —
Située sur Muntri Street, cette sculpture fait référence à un marchand d’étain du XIXe siècle, qui travailla avec Ngah Ibrahim, un noble malais. Elle raconte une histoire de prospérité et de coopération commerciale.

« Win Win »
— Property —
Sur Victoria Street, cette sculpture commémore l’extension des quais entre Beach Street et Weld Quay, avec l’ajout d’entrepôts, une évolution majeure pour le commerce à Penang, lorsque les bateaux à vapeur commencèrent à remplacer les voiliers, nécessitant des ports adaptés car plus profond.

« Property »
— Narrowest Five Foot Way —
Installée au bout de Stewart Lane, cette sculpture placée sur les arches d’un trottoir couvert typique de la région, fait référence à l’histoire de ces derniers. Elle évoque Stamford Raffles, futur « fondateur » de Singapour, qui, après s’être bien fait arroser par une averse de mousson à Jakarta, décida que les trottoirs devraient être couverts pour protéger les piétons des intempéries. Ce trottoir en particulier est considéré comme le plus étroit de George Town, ne respectant pas la largeur habituelle d’1m50 (5 Foot) préconisée pour ces constructions.

« Narrowest Five Foot Way »
Reggie Lee : anecdotes et culture locale
— Kapitan Chung Keng Kwee —
Située sur Ah Qee Street, à côté d’un petit Minion égaré, cette sculpture représente le puissant homme d’affaires de Penang à la fin du XIXe siècle, qui légua sa maison à la municipalité pour assurer son nom à la prospérité.

« Kapitan Chung Keng Kwee »
— Spy —
Située près du carrefour de Cintra Street, cette sculpture fait référence aux soupçons d’activités d’espionnage qui aurait eu lieu dans ce quartier, notamment après l’installation de nombreuses boutiques de photos tenues par des Japonais dans ce coin.

« Spy »
Tang Mun Kian : le fil conducteur du projet
Tang Mun Kian, l’un des artistes derrière Marking George Town, a réalisé une grande partie des sculptures du projet, chacune racontant des aspects particuliers de la vie locale. Ses sculptures ornent de nombreux coins de rue et emplacements stratégiques dans tout George Town.
— Double Role —
Installée au carrefour de Beach Street et Chulia Street, juste en face de la caserne de pompier. Cette sculpture représente un policier d’origine indienne, et évoque le double rôle qu’avaient les agents de la ville à cette époque, qui, jusqu’en 1909, devaient également intervenir comme pompier en cas de feu.
— One Leg Kicks All —
Située sur Muntri Street, cette sculpture fait référence aux « amah », des domestiques cantonaises. Comme la plupart sont originaires de la même province chinoise du Guangdong, une forme de solidarité se forme rapidement et se surnomment elles-mêmes « Yat Keok Tet », ce qui signifie en cantonais « une jambe pour tout », une référence à leur rôle multi-tâches dans les maisons de familles riches.

« One Leg Kicks All »
— Kandar —
Sur Ah Quee Street, cette sculpture célèbre le nasi kandar, un plat de riz musulman tamoul qui était à l’origine vendu de manière ambulante dans la rue. Le nom kandar fait référence au poteau utilisé pour transporter les aliments.

« Kandar »
— Then and Now —
Installée sur Armenian Street, cette sculpture illustre la transformation de cette rue, qui jadis (« Then ») était le quartier des ferrailleurs et du commerce du cuivre, pour devenir aujourd’hui (« Now) le coin des recycleurs de journaux, plastiques etc…

« Then and Now »
— Untrained Parakeet —
Située au coin de la King Street et China Street, cette caricature fait référence au diseurs de bonne aventure Indien qui pour prédire le futur de leur client utilisaient des perruches apprivoisés (une tradition qui perdurent en Inde).

« Untrained Parakeet »
— Cannon Hole —
Située sur Cannon Street, non loin du street art « Reaching up », elle représente un conducteur de pousse-pousse disparaissant de manière comique dans un trou dans le sol pendant que le passager regarde avec étonnement. Elle commémore un épisode en particulier des émeutes de Penang de 1867, alors qu’un coup de canon a été tiré, faisant par conséquent un trou dans les parages. Mais le mythe populaire voudrait que le trou ne fut pas dans le sol comme le dépeint la sculpture, mais dans un mur du minaret de la mosquée voisine au bout de la rue. Trou qui est toujours visible sur son minaret même si ce dernier semble « d’origine ».

« Cannon Hole »
Une carte pour vous guider
Pour rendre votre visite plus immersive, voici une carte répertoriant la majorité des sculptures et fresques de George Town. Cette carte vous aidera à localiser les œuvres majeures dont j’ai parlé dans cet article, mais aussi à découvrir d’autres créations cachées un peu partout dans la ville.
Que vous soyez à la recherche des œuvres célèbres de Zacharevic ou des sculptures historiques de Making George Town, la carte vous orientera et vous permettra de découvrir Penang sous un nouvel angle.
La carte n’est pas de moi mais tiré d’un site très complet sur le sujet (en anglais), qui m’a aidé à rédiger cet article : penang-traveltips.com
À vous de jouer : la chasse aux œuvres d’art
Si à la base, les peintures avaient une signification et un lien profond avec Penang et ses habitants, le travail d’Ernest Zacharevic a ouvert la trappe d’une boîte de Pandore qui a depuis libéré une foule d’œuvres de street art sur George Town. Aujourd’hui, tout le monde pense avoir les compétences nécessaires pour peindre les murs, un pinceau à la main.
Aujourd’hui, George Town est un peu victime de son propre succès, envahi par des œuvres moins réfléchies, noyant le message originel dans le foisonnement de styles et de genres qui ornent les murs de la ville. Ce phénomène, bien qu’incontournable, pose la question de l’art public et de ses limites.









Mais, au-delà des débats, George Town reste une pépite à découvrir. Si vous êtes amateur d’histoire, de street art ou simplement curieux, partez à l’aventure et laissez-vous surprendre par les sculptures, installations et fresques qui font la richesse de cette ville fascinante. Ces dernières sont tellement nombreuses que vous n’aurez aucun mal à en croiser !
Amélie - Voyagista
Suite à ton message sur mon article sur Penang, je découvre le tien et tout de suite j’ai envie de retourner à Penang! J’avais bien aimé ma première visite, j’avais trouvé qu’il y avait quelque chose de bien qui s’y passait, des boutiques hotels très bien intégrés s’ouvraient, l’atmosphère dans les rues de la vieille ville était très agréable… et ce sentiment est confirmé par ce projet de street art qui m’emballe carrément!
Je ne suis pas encore allée aux Cameron Highlands donc pourquoi pas un passage à Penang pour découvrir une partire de la Malaisie, j’attends ton prochaine article pour me donner envie!
Romain
SAlut Amélie, oui, pour ma part j’ai vraiment été conquis par cette initiative. Je trouve que cela rend vraiment la balade intéressante, presque « interactive ». Un peu de patience pour l’article sur les Cameron Highlands 😉
Laurent
Celle des « 101 Lost Kittens », on dirait un peu les tests qu’on te fait faire chez l’ophtalmo pour le daltonisme !
Ma préférée reste celle du gamin sur la moto. C’est toi qui l’avais déjà publiée sur ta page Facebook Romain ? J’ai vu cette photo il y a peu. Cela dit, en adepte du vélo, celle du gamin sur le vélo aura le droit à la première marche du podium 🙂
Romain
Ahah oui je pense que c’est le but recherché ! Peut être une analogie entre les animaux abandonnés que l’on ne voit pas car ignorés… En fait c’est la photo de ma soeur que tu as dû voir 😉 Elle vient de partir un an en Malaisie pour étudier et elle est (déjà) partie en weekend visiter les environs. Pour ma part j’y étais un mois avant elle, normalement on devait se rencontrer à ce moment là mais elle a eu un soucis de visa…
Thomas
C’est sympa comme street art, on voie que c’est Asiatique. Si tu as l’occasion de découvrir le street art de Londres ou de Paris tu verras c’est complétement différent
Romain
C’est pas vraiment comparable en effet, c’est beaucoup plus « soft », perso je préfère ce style à ceux que l’on peu voir en Europe.
Antoine - Odasie
Je suis alle a Penang en coup de vent il y a 4 ans pour un renouvellement de visa et j’avais pas vu tout ca ! Les ouevres d’Ernest Zacharevic sont vraiment sympas. Je note pour mon prochain tour la ba.
Romain
Normal, il y a 4 ans il n’y avait rien ! Les première oeuvres, les caricatures de « Making George Town » ont été mises en place fin 2010, les peintures d’Ernest et des autres artistes sont elles encore plus récentes, le projet 101 Lost Kittens lui date de l’année dernière par exemple.
Ce qui est bien c’est que cela évolue maintenant constamment, avec des peintures qui disparaissent mais d’autres qui apparaissent.