Notre séjour à Nara s’est réparti sur plusieurs journées. On va se concentrer ici sur nos déambulations du jour de notre arrivée, débarquant fraîchement depuis Kyoto, ainsi que les quelques visites faites avant de rejoindre Osaka le surlendemain. Comme je détaille notre principale journée à Nara et ses temples dans cet article, je veux ici mettre en lumière les visites que nous avons faites hors des incontournables du parc de Nara et des temples classés au patrimoine mondial de l’Unesco.
Cet article se concentre sur le quartier historique de Naramachi et ses environs, un lieu marqué par l’histoire commerciale de l’époque Edo, avec des ruelles abritant encore quelques maisons traditionnelles, musées, et des découvertes au hasard de notre balade.
Premiers pas à Nara : autour de Mochiidonocho
C’est en fin d’après-midi qu’on débarquait à Nara et la première tâche en arrivant était évidemment de nous rendre à notre hôtel, le Guesthouse Nara Komachi (voir à la fin de l’article pour les détails). L’avantage de cet établissement, c’est qu’on n’avait pas à se trimbaler nos bagages pour longtemps vu qu’on arrivait par la JR Nara Station, à seulement 350 m de là.
L’accueil est tranquille et on s’installait vite fait dans notre petit cube qui nous sert de chambre avant de partir un peu explorer la ville. Sachant l’heure, on ne comptait pas se rendre voir les temples, préférant juste un petit repérage des environs et du chemin à emprunter pour se rendre dans la zone des temples.
Mochiidonocho Shopping Street
Notre première étape nous faisait d’abord longer une artère, bordée par quelques magasins et cafés sympas, où l’image du cerf n’est jamais bien loin. Arrivé à un carrefour, on s’enfonçait dans une rue piétonne, passant devant un restaurant avec une belle façade en bois et voyant que l’artère en question est couverte et commerçante : Mochiidonocho.
Des infos que j’ai eu, c’est l’une des plus anciennes rues commerçantes de Nara et elle a été qualifiée de meilleure rue commerçante de la préfecture à l’époque Meiji (1868-1912).
Juste avant de passer sous l’allée en question, on s’arrêtait devant la petite boutique d’un artiste local, avec pour thème des chats, sur des sacs peints à la main, des statuettes en argiles et quelques tableaux en aquarelle. On était tenté d’en faire à l’effigie de nos chiens (désolé pour les chats…)
Pour le coup, l’allée couverte ne présentait rien de réellement intéressante, ça restait à nos yeux qu’une allée commerçante aux allures modernes donc on passait vite s’immerger dans une autre petite rue à la place.
Plus loin, Jitima ne pouvait résister de mettre sa tête derrière un panneau de chat, en l’apercevant à l’entrée d’une boutique et invitant les passants à se faire tirer le portrait.
Boutique qui vendait justement des chats porte-bonheur. Car si Nara est connue pour ses cervidés déambulant librement en centre-ville, les chats sont aussi omniprésents, du fait de la popularité des fameux Maneki Neko, le chat porte-bonheur.
Sarusawa-ike pond
L’objectif de cette balade, s’il n’était pas précis, nous emmenait au niveau du petit étang appelé Surasawa, situé au pied du temple Kōfuku-ji (qu’on visitait le lendemain). En suivant les rues calmes nous y menant, on passait devant un petit sanctuaire Shintô, comme on peut en croiser souvent au gré des balades au Japon.
Peu après on arrivait au bord du petit réservoir d’eau. Dans un canal en contrebas, j’aperçois comme une sorte de bateau en pierre avec des statuettes posées dessus. Un lieu de culte, j’imagine. Je me fais la réflexion qu’en Asie, la religion et le culte sont souvent omniprésents, et qu’on finit par ne presque plus y faire gaffe…
Au bord de l’eau, quelques personnes pique-nique sur un banc. La vue est pas mal, l’étang est entouré d’arbres, avec au fond la petite montagne, qui inclut notamment le Mt. Wakakusa, lieu privilégié pour prendre de la hauteur sur les temples de Nara.
Sur le côté, on aperçoit la pagode à 5 étages du complexe du Kōfuku-ji, tandis que dans un coin, se trouve une pierre avec une inscription. Le seul bémol dans cet ensemble, c’est ce ciel grisâtre tristounet. C’est d’ailleurs une des raisons pourquoi je voulais pas visiter de temples cette fin d’après-midi là, car dans l’absolu, on aurait le temps d’en voir au moins un (notamment le Kōfuku-ji, puisqu’il était à côté), mais je préférais avoir une météo plus favorable pour les photos (et heureusement, le lendemain, le ciel bleu était bien là !).
Avant de revenir vers notre hôtel nous poser un peu, on déambulait un peu le long de Sanjo dori, la rue commerçante passant devant le Kōfuku-ji temple et à côté de l’étang. Il y a là des boutiques souvenirs et surtout pas mal de restaurants, un bon spot à retenir pour revenir ce soir.
Amusement CUE Nara
Après être repassé un temps à l’hôtel, on revenait dans cette même zone. Après un temps d’hésitation, on testait l’un des restaurants de la rue Sanjo dori, et comme je suis pas forcément à faire de la photo de bouffe, ben j’ai rien à vous montrer.
Une fois la panse bien remplie, on poussait la curiosité à rentrer dans une salle de jeux, sobrement appelée Amusement CUE Nara (CUE vaut pour Catch User Emotion, qu’on peut traduire grossièrement par « Capturer l’Emotion des Utilisateurs »).
On y retrouve les fameuses machines des fêtes foraines avec les crochets pour essayer d’attraper des figurines, peluches et autres selon ses préférences. Des machines réputées pour leur côté addictif malgré la « valeur » de l’enjeu, CUE, on vous dit. Le bâtiment s’étale sur plusieurs étages, et mes yeux s’écarquillent d’étoiles en voyant une arcade de Mario Kart, qui a « bercé » ma jeunesse. On y croise aussi un simulateur de train, des machines à sous (comme celles des fêtes foraines aussi, pas celles des casinos).
Perso, j’étais bien tenté par quelques bornes … et si je me retenais, l’air de rien, on a traîné presqu’une demi-heure ici !
Derniers pas à Naramachi
On fait un petit bond dans le temps et nous voilà le dernier jour à Nara, après avoir passé deux nuits sur place. Le temps (météo) n’était pas terrible à nouveau, ce qui ne me donnait pas trop envie d’aller compléter nos visites de la veille. Je voulais notamment voir le sanctuaire de Kasuga-taisha, qui me semble photogénique avec ces alignements de lanternes en pierre et entouré par la forêt (mais je me répète, un ciel gris pour les photos et la lumière… c’est bof).
Du coup, changement de plan. Le temps (durée cette fois) manquant, car il nous faut ensuite rejoindre Osaka, notre dernière étape (et point d’arrivée et donc de départ), et qu’on a que cette journée et quelques heures le lendemain pour visiter. Alors on décide ce jour-là de se lever tôt et on part vers les rues de ce qui s’apparente à la « vieille ville ». Comme on ne peut se permettre que quelques visites rapides et à proximité de notre hôtel, c’est un bon compromis.
Gangō-ji
Et on commençait par un temple autrefois important, le Gangō-ji, situé à 300 m au sud de l’étang où nous étions le premier jour. Ce temple fait partie d’une poignée au Japon qui conserve encore une architecture de la période Nara (qui a duré de 710 à 794). De ce fait, il fait partie dse monuments historiques de l’ancienne Nara inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO. Le temple originel a été fondé dès la fin du 6e siècle, mais dans la région d’Asuka, à 30 km au sud de l’actuel Nara. Nommé Hōkō-ji, les résidents locaux l’ont simplement appelé Asuka-dera à la place, d’où un temple de ce nom toujours visible à l’emplacement originel à Asuka.
Le temple est resté à Asuka jusqu’en 718, date à laquelle il a été déplacé à son emplacement actuel après le transfert de la capitale de Fujiwara à Heijō-kyō (l’ancien nom de Nara). Pendant la période Nara, le Gangō-ji était l’un des septs temples prééminents de la capitale et donc du pays, se développant considérablement. À son « apogée », il occupait neuf blocs de la ville, chaque bloc mesurant environ 120 mètres de côté, sur une configuration 3×3, ça faisait en gros à carré de 360 m par 360 soit une surface de près de 16 hectares.
Difficile en visitant ce qu’il en reste de s’imaginer tout ça, le temple ayant été diminué par les incendies périodiques (malheureusement courant au Japon). À l’heure actuelle, les seules structures qui ont survécu à l’époque de Nara sont le Hondo (本 堂, salle principale) et le Zenshitsu (salle zen), ainsi qu’une pagode miniature de 5,5 mètres. Et même ces deux structures ont toutes deux été fortement remodelées à partir de structures plus anciennes en 1244, à l’époque de Kamakura (1185-1333).
C’est bien beau toutes ces explications à la wikipédia, mais au final, ça donne quoi ? Et c’est le plus terrible… Pas grand chose… En fait, on sentait un certain ennui envers les temples (pour rappel, on est à la fin du séjour) et en plus, voyant que l’entrée est payante, ça nous a un peu rebuté (même si c’est pas cher, 500 ¥, soit 4 €). Du coup, on se contentait de jeter un œil à la cour depuis l’entrée et on en repartait…
Je tiens à dire que ce faisant, je l’apprends en rédigeant l’article, on loupait dans son hall principal un trésor culturel important – ce dernier contenant toujours le Grand Bouddha d’Asuka-dera, la plus ancienne statue de Bouddha du Japon (traditionnellement attribuée à Kuratsukuri no Tori, en l’an 606).
Naramachi Koshi-no-ie
La petite explication concernant les « blocs » du temple Gangō-ji, prennent ici tout son sens, car Naramachi (qui peut se traduire par ville de Nara) était un ancien quartier commerçant de Nara, qui se trouve à 350 m environ du Gangō-ji. Avant son développement en un quartier marchand vers le XVe siècle, la zone qui est aujourd’hui Naramachi était occupée presque entièrement par le terrain autrefois spacieux du complexe du temple Gangō-ji.
On y trouve aujourd’hui plusieurs bâtiments résidentiels traditionnels et des entrepôts, préservés et ouverts au public sous forme de petits musées. Beaucoup de bâtiments de Naramachi à l’époque d’Edo étaient ce qu’on appelle des « machiyas« , de longues et étroites « townhouses » ou maisons de ville en bon français, c’est-à-dire qui servaient à la fois de magasins et de logements aux marchands locaux.
Leur particularité étant que les devantures des magasins étaient souvent étroites afin d’économiser sur les taxes, qui étaient auparavant calculées sur l’accès à la rue d’une propriété plutôt que sur sa superficie totale. Aujourd’hui, une poignée de machiyas ont été préservées ou reconstruites et parfois ouvertes au public.
C’est justement l’une d’elles, répertoriée sous le nom de « Naramachi Koshi-no-ie » sous Google Maps, qu’on visitait en passant devant. Bien que cette maison ne soit pas d’époque, c’est une réplique exacte d’une maison de ville traditionnelle et l’une des rares que vous pouvez visiter pour voir comment les gens vivaient en ville à l’époque Edo. Géré par le conseil local, Naramachi Koshi-no-Ie (lire ie pour le dernier mot et non LE), également connu sous le nom de Lattice House ou Maison aux treillis en français, a l’avantage d’être gratuite !
À ma grande surprise, on y trouvait à l’intérieur un petit fascicule avec des explications en français. Pratique pour comprendre ce qui nous entoure. Du coup, j’en comprenais le nom et la référence aux « treillis ». En effet, les « koshis », sont des treillages à lamelles en bois couvrant les fenêtres de la façade, permettant tel une vitre sans tain, de voir vers l’extérieur, sans pouvoir apercevoir l’intérieur.
Dans les autres explications et selon le plan, on avait :
1. Le fameux jardin intérieur, appelé naka-niwa, fait littéralement le pont entre la maison principale, une pièce détachée (qu’on appelle hanare) et une pièce d’entreposage (kura) à l’arrière. Le tout offrant un accès à la salle de bain et aux toilettes.
2. L’escalier emboîté, appelé hako-kaidan, conçu pour économiser de l’espace, des tiroirs y étaient encastrés afin de fournir de l’espace de rangement supplémentaire.
3. Une partie surélevée du toit (un évent, appelé kemuri-nuki) servait à évacuer la fumée provenant du foyer (kamado).
4. La lucarne (akari-tori) servait à ventiler la cuisine en laissant l’air circuler, tout en permettant à la lumière naturelle de pénétrer.
Et voilà qui clôturait cette visite, un peu express, il est vrai, de Nara. Il était temps pour nous de poursuivre notre séjour en revenant à notre hôtel procéder au check out et prendre un train direction Osaka, dernière étape de ce premier séjour au Japon (et le seul à ce jour, mais je ne pense pas qu’il sera l’unique !)
Se rendre à Nara depuis Kyoto
C’est précisément depuis le sanctuaire de Fushimi Inari au sud de Kyoto, qu’on se rendait à Nara. En effet, on avait visité le sanctuaire ce jour là puisqu’il se situait sur la ligne se rendant ensuite à Nara.
Comme expliqué dans l’article sur le sanctuaire aux milliers de torii, nous avions pris le train JR de la ligne Nara depuis la gare de Kyoto. En arrivant à la gare d’Inari quelques stops plus loin, nous avions laissé nos bagages qu’on avait donc avec nous, dans une consigne à bagages (hors de la gare, car ces derniers étaient tous pleins).
Après notre visite de Fushimi Inari, on récupérait nos bagages et reprenait le train pour Nara depuis la même gare, pratique.
Si je détaille un peu, vous avez concrètement deux lignes pour se rendre à Nara depuis Kyoto :
Où loger à Nara ?
La plupart des visiteurs optent pour une excursion à la journée depuis Kyoto. Pourtant, si vous prévoyez de poursuivre votre séjour sans revenir à Kyoto, passer une nuit à Nara reste une excellente option. La ville offre plusieurs possibilités d’hébergement adaptées à tous les budgets. Pour découvrir notre hôtel à Nara et nos impressions, rendez-vous ci-après :
En complément, je vous laisse un widget de recherche sous forme de carte, bien pratique pour se repérer. Il s’agit là de Booking, avec lequel je suis aussi affilié, je sais que certains parmi vous préfèrent éventuellement à Agoda. Pour ma part, je préfère leur carte à celle proposé par Agoda, mais je tiens à signaler au passage que quelle que soit la plateforme que vous utilisez, elles font partie du même groupe de toute façon ;–)
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