Pourquoi descendre jusqu’à Nakhon Si Thammarat
La question mérite d’être posée 😉 Le nom ne vous dit probablement rien, et pour cause. Si on trace une ligne entre Surat Thani et Krabi, rare sont les personnes qui s’y aventureront en dessous… (en faisant abstraction des personnes se rendant vers le parc national de Tarutao et l’île de Ko Lipe).
Et pourtant, on y trouve un mix entre montagne (1 400m quand même !) et mer. Une belle nature luxuriante, de longues plages pour la plupart désertes, une population toujours aussi souriante, culturellement mixte (plus on descend au sud, plus il y a de musulmans).
C’est aussi (et surtout) la région d’origine de ma femme. C’est la raison pour laquelle je m’y rends régulièrement et prends plaisir à dénicher et visiter de nouveaux espaces. Pour l’essentiel, c’est très « hors des sentiers battus », où généralement, vous ne croiserez que des Thais, bien que je commence maintenant à y croiser parfois quelques étrangers.
Des plages souvent déserte et des pêcheurs
Comme je viens de l’évoquer, la province de Nakhon Si Thammarat comporte un bon nombre de plages. La province étant bordée par pas moins de 130km de côte. Nai Phlao Beach est l’une des plages dans le district qui commence à se faire un nom. Plus connue sous le nom de Khanom, cette plage est l’une des rare à avoir des hébergements et une ambiance plus balnéaire.
On peut y voir arriver ses « habitués », avant tout essentiellement des Thais mais aussi maintenant des étrangers, désireux de passer du temps dans un coin qualifié comme plus tranquille. C’est donc un coin avec normalement suffisamment d’offres hôtelières, ce qui n’est pas forcément le cas ailleurs dans la province.
D’ailleurs, un couple de français y a vu son potentiel en ouvrant avec succès son petit resort, le Petit Saint Tropez (non ce n’est pas une pub pour eux, je le signale car je sais que ça pourrait intéresser)
Plus au sud, la plage de Sichon (en couverture de l’article) et son village de pêcheurs. Une ambiance bien peinarde, « authentique » à souhait. La population, fortement musulmane, vie essentiellement de la pêche. Avec ces kilomètres de côtes, autant dire qu’il y a de quoi faire.
Nous avons pris le temps de rencontrer ces gens qui vivent simplement, en harmonie avec la mer et leurs voisins bouddhistes. Une première fois c’est le long du front de mer que nous atterrissions.
L’ambiance était relax pour les enfants qui profitaient de cette fin d’après midi, tandis que certains adultes étaient encore à faire du triage, les bateaux partaient en mer. Sur cette partie, on trouve essentiellement de la mangrove et non des plages de sable. Cela n’enlève rien au charme du village que nous traversions.
Une autre fois, nous nous étions rendu sur l’une de ces plages désertes où s’étalent les habitations des pêcheurs. On est d’abord allé en bord de mer, on a discutaillé avec un pêcheur qui en revenait tôt le matin même. Sa femme à côté était en train de démêler et réparer le filet. Une tâche assez fastidieuse mais importante.
Plus loin on croisait d’autres bateaux dans un petit port de pêche improvisé. On cela, on s’est arrêté à une poissonnerie en pleine activité. Cela vous donne une idée de ce qu’il est possible de voir et faire le long de cette côte.
Pour l’anecdote, la province démarre à seulement 3km du fameux port de Donsak, d’où partent les ferries pour Ko Samui et Ko Phangan.
La ville de Nakhon Si Thammarat
La ville elle-même, il faut être honnête, n’a pas particulièrement de charme. C’est une cité tout en longueur, une des rares en Thaïlande dépassant les 100 000 habitants.
Toutefois, c’est une ambiance typique de ville de province. On pourra alors y visiter son temple principal, le Wat Mahathat (un nom pas très original, je vous l’accorde).
Le Wat Mahathat a été fondé dès le 13e siècle. C’est aujourd’hui le plus grand et important temple du sud de la Thaïlande mais aussi l’un des plus vieux encore en activité !
Son importante relique enfermée sous le stupa principal donne lieu à des processions et pèlerinages tout au long de l’année (en fonction des jours importants dans le calendrier Bouddhiste). Construite dans un style purement Sri Lankais, la pointe (qui culmine à presque 56m) est recouverte d’or pur.
Presqu’en face du temple, vous y trouverez, en plus d’un petit café sympa, une ancienne demeure d’un noble local. Baan Tan Khun Ratwut Vicharn, son petit nom, a été pendant longtemps une école suite à la reprise de la demeure par le neveu du propriétaire original, Khun Ratwut Vicharn (qui est un titre royal et non un nom en tant que tel).
Après sa fermeture en 1986, il fallut attendre 1993 pour que le couple en charge de la demeure (également neveu du neveu, faut suivre l’histoire de famille…) rénove l’endroit et l’aménage avec des photos d’époque et quelques meubles afin de permettre aux visiteurs de s’intéresser à ce vestige du passé. La maison se visite librement entre 8h et 20h.
Parmi les lieux que je n’ai pas encore eu l’occasion de visiter à Nakhon Si Thammarat, on peut citer la maison de l’artiste Suchart Subsin. M. Suchart est un célèbre créateur de marionnettes traditionnelles utilisées pour le théâtre d’ombres Thais, appelé Nang Thalung. Je regrette de ne pas y être allé plus tôt puisque le monsieur est décédé l’année dernière.
Toutefois, il laisse derrière lui un musée, qui est ni plus ni moins sa propre demeure. En plus d’en apprendre un peu plus sur cet art unique, vous pourrez assister à une petite représentation (selon les infos, j’ai lu qu’ils peuvent demander une petite collation de 50 bahts, dans tous les cas, supporter le travail de ces artistes en achetant un souvenir voir une marionnette reste une bonne option).
Enfin, comme toute ville, vous pourrez déambuler dans un petit marché local, son parc public, y voir les ruines des anciennes fortifications et, petite particularité, les murs de l’ancienne prison.
Selon l’époque où vous vous y rendrez, vous aurez aussi droit à l’une des processions et spectacles organisé par la ville.
Pak Phanang et la presqu’île de Laem Talumphuk
Vous croiserez peut-être lors de votre séjour en Thaïlande ces fameux paniers, contenants des petits pots avec un genre de liquide plus ou moins translucide dedans.
Il s’agit d’une boisson populaire en Asie pour ses vertus qu’elle est censée avoir. Sa fabrication ? Faite à partir de nids d’hirondelles. Eux-mêmes façonnés avec la salive de l’oiseau…
Pak Phanang est connue pour sa production et récolte de ses précieux nids. Comment s’y prennent ils ? En offrant littéralement des « immeubles » comme lieu de vie pour les hirondelles. Les Thais ont développé ces grandes bâtisses grises (assez laide, il faut le dire) pour simplement récolter le fruit du labeur de cet oiseau.
La presqu’île de Laem Talumphuk est un endroit pour se relaxer et profiter des nombreux restaurants proposant d’excellents plats locaux à base de fruits de mer.
Khao Luang et le village de Kiriwong
Une belle montagne, comme tant d’autres, on pourrait dire. Mais clairement Khao Luang possède son charme. Probablement celui d’être assez peu visité (surtout en dehors des weekends), d’avoir une nature luxuriante et d’y croiser des gens souriants.
Les cours d’eau à la bonne saison sont souvent prisés pour des après-midi baignade et pique-nique afin d’échapper à la chaleur et passer un moment en famille.
Quant au village de Kiriwong, notamment spécialisé dans la production de fruits (essentiellement, mangoustan, durian, ramboutan et Pakria), c’est un village d’artisans avec plusieurs groupes ayant chacun leur spécialité.
Il y a ceux qui font des jus de fruit, du vin, de la confiture (de durian !), d’autres font des teintures, du tissage à partir de la coque de noix de coco etc.
La communauté de Kiriwong est un modèle de gestion du tourisme écologique (et récompensé par les autorités du tourisme en Thaïlande en 1998 pour cela)
En plus de découvrir la beauté de la nature entourant le village, vous pourrez également découvrir le mode de vie quotidien des villageois et de la nourriture locale.
Thung Song
Thung Song est un district au sud de la province. J’en parlais dans un article dédié, Thung Song est un petit coin de nature typique, un lieu où les Thais viendront apprécier la fraîcheur d’une rivière avec sa cascade et piscine naturelle.
C’est aussi une petite localité avec ses attractions, sa petite grotte, son ambiance locale. Certains diraient « rien d’extraordinaire », mais à ceux qui recherchent des lieux non-touristiques et « authentiques », je dis Bingo.
Comment se rendre à Nakhon Si Thammarat
Si la plupart du temps je m’y rends directement en avion (soit via AirAsia, soit Nok Air)
J’ai aussi au moins fait l’aller ou le retour en bus ou train. Preuve en est que vous avez le choix !
Concernant le bus, comptez 547 bus pour un bus First Class ( la seconde étant à 426 bahts, mais souvent prise d’assaut) et entre 12 et 13h de trajet. Rendez-vous au au terminal de bus sud (Southern Bus Terminal) à l’ouest de Bangkok et trouvez parmi les guichets les bus desservant cette destination, sachant qu’en général, le terminus de la ligne est plus au sud, soit Hat Yai, soit Songkhla en général.
Pour ma part, c’était avec la compagnie Transport Co Ltd.
Pour le train, je l’avais fait dans le sens Nakhon Si Thammarat – Bangkok. C’était une chouette expérience, mais je ne pense pas spécialement la renouveler… Le train en Thaïlande c’est long.
Dans ce cas, le départ était à 15h de l’après-midi, pour une arrivée le lendemain à 7h du mat’ ! Mais tout comme les nombreuses personnes se rendant à Chiang Mai de cette manière, c’est une expérience à part. Cela permet d’admirer les paysages (jusqu’à la tombée de la nuit du moins), l’ambiance le long de la voie ferrée, les gens qu’on peut croiser, soit dans le train, soit aux divers arrêts dans les gares.
Je ne me souviens malheureusement plus du tarif pour le train… Mais en théorie c’est assez similaire au bus.
Si vous voulez réserver à l’avance, vous pouvez utiliser l’outil de recherche ci-dessous :
Où dormir à Nakhon Si Thammarat
Je ne vais pas vous cacher que je n’ai jamais dormi à l’hôtel dans le coin puisque je suis hébergé par la famille de ma femme… Toutefois je connais au moins un endroit, testé par mes parents.
C’est en bord de plage. Si vous voulez être tranquille et n’avez pas peur d’être un peu isolé de tout, vous pouvez alors vous rendre au Yeoser’s beach Resort, à 50 km au nord de la ville.
Autrement je ne peux que vous inciter à faire une petite recherche ici 😉
Pour résumer
Vous l’aurez compris, Nakhon Si Thammarat permet de réunir ce savant mélange d’authenticité, de paysages intéressants et de culture forte. Si ce sont le genre « d’ingrédients » que vous recherchez, alors je vous invite à y faire un tour et me dire ce que vous en pensez !
hypno180
J’ai vraiment apprécié votre article super intéressant. Vous m’avez vendu la destination et les photos sont vraiment superbes !!!! Tout ce que j’adore, un grand merci !!
Romain
Et bien merci ! ça veut dire « mission accomplie » pour ma part 😉
Laure
Bonjour romain,
Après la lecture de ce reportage, cela m’a donné envie d’une expérience plus authentique de la Thaïlande. Du coup
Je compte me rendre à nakhon si thammarat en février. Au départ de khanom, pouvez vous me dire combien de temps de trajet il faut prévoir.
Puis de nakhon à Krabi ?
Merci.
Romain
Bonjour,
Content que mon article t’aie convaincue ! Depuis Khanom, il faut compter une bonne heure et demi pour se rendre à Nakhon Si Thammarat. Près de 3h pour se rendre ensuite à Krabi.
Allard
Bonjour
Votre article m’a convaincu, je fais une escale de 3-4 jours en août 2018 dans ce joli coin.
Comment est le climat à cette époque ? Pouvez-vous me dire comment rejoindre en ferry Koh Samui ?
Merci pour votre article.
Romain
Bonjour,
C’est la saison des pluies… Pas forcément la meilleure mais la végétation au moins est bien verte et il y a moins de monde 😉 Rejoindre le ferry depuis Nakhon Si Thammarat ? Il doit y avoir des bus se rendant à Surat Thani.
Megard Solène
Bonjour, super, votre blog, il donne envie de faire 1000 choses! Comme vous connaissez bien la region, je me permets de vous poser une question car nous voyageons avec un bébé et devons donc anticiper les transports un minimum… y a-t-il moyen de faire le trajet en bus ou minibus entre l’aeroport de Nakhon Si Thammarat et le village de Kiriwong? Ou s’il faut prendre un taxi, auriez vous une idée du budget à prevoir?
Merci, Solène
Romain
Bonjour,
Depuis l’aéroport, non pas de bus ou minibus, pour ça, il vous faudrait d’abord passer par le centre ville et aller à côté du marché Talad Yao (au bout de la place en face le Chedi Yak), là vous aurez des songthaews (pickups bleus) vous en trouverez qui vous mène là bas (normalement 25 Bahts par personne). Par contre, si vous ne dormez pas sur place, notez que le dernier à repartir vers le centre-ville est à 17h (à vérifier d’ailleurs).
Sinon vous pouvez prendre un taxi direct mais notez qu’il y a 30 km donc comptez dans les 700 Bahts.
Romain
J’ai oublié de préciser, si vous n’avez pas encore vos billets d’avion, notez que la compagnie Nok Air permet un combiné vol vers Nakhon Si Thammarat plus transfert vers Kiriwong 😉
Daniel
Bonjour Romain
Je vais m’installer à Hua Saï où nous avons une maison en Janvier avec mon épouse Thaï. Je voudrais savoir si à ta connaissance il y à des Français déjà installé dans la région.
Merci
Daniel
Romain
Bonjour,
Ne séjournant que brièvement à Nakhon Si Thammarat, je ne sais pas s’il y a des français dans la ville même, en revanche je sais qu’il y a quelques resorts du côté de Khanom (par exemple le Leeloo Paradise Resort), tenu par des compatriotes, donc plus au nord que Hua Sai…
Cordialement.
Cath
Merci pour vos informations intéressantes. Nous pensons nous y rendre en juillet . Est ce le parc national est facile accessible si nous dormons dans la ville ? Y a t il un sangthaew ou un bus pour se rendre au parc khao luang ? Je suppose que ce sont les mêmes que pour se rendre au village. Merci bonne continuation.
Romain
Bonjour,
Désolé pour le temps de réponse. A proprement parlé oui, il y a des songthaew se rendant vers Khao Luang, ces derniers passent par Lan Saka, la localité la plus proche. Ils coûtent 30 bahts par personne pour faire le trajet depuis Nakhon Si Thammarat, avec des départs toutes les heures. Il est possible d’être demandé à être déposé au niveau du quartier général se trouvant à la cascade de Karom Waterfall (Nam Tok Karom). Toutefois ce n’est qu’une des nombreuses cascades du parc et les autres sont accessibles via des routes différentes. De plus, Kiriwong est à 10 bornes de Lan Saka, donc globalement, il serait plus intéressant de louer les services d’un taxi pour la journée car en transports en commun se serait vite limité.