Une journée pour explorer le parc national de Pha Taem
Voilà le genre d’endroit que l’on pourrait qualifier “d’Unseen”, en Thaïlande. En tout cas pour les touristes étrangers, car le parc national (et la région en général) reste majoritairement visité par les Thaïlandais, surtout en cette période de fin d’année.
Le parc national est composé, entre autres, d’un plateau rocheux dominant la vallée, avec le Laos en face et le Mékong bien visible en contrebas. Sa position tout à l’ouest du pays en fait donc l’endroit où le soleil se lève en premier en Thaïlande (“1st sunrise in Siam” comme ils le promeut)
Et en cette avant-veille du nouvel an, beaucoup de familles viennent ici y passer quelques nuits. Il y a de l’animation avec une soirée organisée par les autorités, mais c’est surtout la primeur d’assister au tout premier lever de soleil en Thaïlande de la nouvelle année, qui motive les visiteurs.
Une journée s’avère trop peu pour bien profiter des attractions du parc national, mais c’est tout ce qu’on avait… À dire vrai, c’était plus précisément une demi-journée dont on disposait puisqu’on arrivait depuis Saphan Bok, des formations rocheuses visible sur le lit du Mékong qu’en cette saison sèche, qu’on venait de visiter dans la matinée (voir l’article ici).
Wat Tham Patithan, le temple perdu…
Le parc de Pha Taem, de son nom complet : Pa Dong Natham Forest Phataem National Park, est relativement étendu puisque qu’il couvre une surface de 350 km² (même si en comparaison des quelque 102 parcs nationaux du pays, c’est plutôt petit). Curieux comme je suis, je ne suis pas allé directement à Pha Taem, mais j’ai commencé à suivre des panneaux, les fameux panneaux bleus indiquant des lieux « d’intérêts ».
De cette manière, j’ai atterri au milieu de la pampa à visiter le Wat Tham Patiham ou Patithan (voir Pa-Ti-Han selon la transcription, pas facile de s’y retrouver des fois…), un temple perdu et sa petite grotte.
Dans le genre exclusivité sur la Thaïlande et l’Asie, voilà qui est fait. La plupart des seules infos sur cet endroit proviennent de sites regroupant des lieux via des cartes et coordonnées géographiques. J’avais un temps trouvé une information sur un site anglophone (aujourd’hui disparu), mentionnant cette grotte, formée dans du grès, comme étant une des plus longues de Thaïlande.
La seule autre info est visible sur le site officiel du ministère du tourisme (en anglais uniquement), qui liste tous les lieux d’intérêts dans le pays (voir ici pour le temple).
À la base, l’endroit précis que je cherchais demandait à s’aventurer pour une longue balade à pied (a priori possible en 4×4, ce que je n’avais pas sous la main…), genre entre 10 et 17km. Mais quitte à venir dans les parages, on s’est dit autant aller jeter un œil à ce temple dont on voyait le chemin indiqué sur notre gauche. C’était un chemin avec juste du béton « posé » à même la roche sur une largeur permettant tout juste à une voiture de passer…
C’est le genre de visite que j’aime, un brin unique, pas super facile d’accès, ça donne un côté aventure. Après et si j’ai emprunté le chemin assez roots avec ma bagnole de ville, je sais pas si j’aurais osé avec une simple voiture de location. Mais dans tous les cas, il n’en reste pas moins indispensable d’avoir son propre véhicule pour visiter pareil endroit.
Concernant la grotte, la partie que j’ai visité est composée de 2 chambres, faisait respectivement 30 m et 100 m de longueur environ. Le réseau se prolonge via un interstice sur quelque 470 m de longueur, pour une hauteur au plafond variant entre 2 et 8 m sur 15 m de large.
Cette grotte est aménagée avec des statues de Bouddha, notamment un grand, en position allongé. Je ne restais pas très longtemps, car la grotte est aussi un refuge à chauve-souris et l’odeur ainsi que cette forte humidité ne sont pas des plus agréable.
Je remontais donc fissa l’escalier, bordé par 2 nagas afin de rejoindre Jitima, qui m’attendais dehors sur le parking. Car oui, comme pour beaucoup de temples et lieu sacré en Thaïlande, une tenue appropriée est nécessaire… Ce jour-là en l’occurrence, on n’avais pas forcément prévu de se rendre dans un temple et Jitima n’avait qu’un short (certes au-dessous des genoux) et, frustrée, elle n’avait donc pas pu aller plus loin…
Pour ma part, avant de reprendre la route, je prenais le temps de jeter également un œil au bâtiment principal du temple, situé légèrement à l’écart. L’atmosphère et son emplacement donne un ressenti particulier au temple car tout repose sur cette roche, même s’il n’en reste pas moins classique dans sa conception.
On y retrouve sa pagode et je peux apercevoir 3 statues de Bouddha qui dépassent de la végétation clairsemée du coin. Une fois les clichés en boîte, je reprenais la voiture pour revenir sur la bifurcation, à hauteur de la petite route par laquelle nous étions arrivés plus tôt.
Des cascades et des formations géologiques
Le but est cette fois-ci d’arriver à l’un de nos objectifs du jour, la chute de Nam Tok Song Chan, une cascade dont la particularité est que l’eau s’écoule à travers un trou percé naturellement dans la roche (Nam Tok signifiant littéralement « eau qui tombe », c’est ce qui désigne les cascades en thaï, et « Song Chan », deux étages).
Techniquement (enfin, géographiquement, je devrais dire), même si cette dernière est isolée au nord de Pha Taem, elle fait bien partie du parc national donc son accès est payant.
Mais le ticket est valable pour tout le parc, sur toute la durée de la journée. Ainsi lorsqu’on rejoindra plus tard la zone principale de Pha Taem afin de visiter Sao Chaliang (les rochers « champignons ») non loin ainsi que les peintures rupestres au pied de la falaise, nous avions juste à remontrer nos tickets sans avoir évidemment à repayer (pour l’anecdote, j’aurais droit à la meilleure ristourne de tout le séjour, en payant seulement 100 Bahts au lieu de 250 Bahts, merci le permis Thaïlandais !).
[EDIT : le prix d’entrée au parc national est maintenant de 400 Bahts pour les étrangers, 200 Bahts pour les enfants. Et oubliez la ristourne avec le permis, elle n’est plus possible depuis quelques années… Seuls une carte d’identité ou passeport thaïlandais donneront droit au tarif thaï…]
Nam Tok Song Chan, a cascade au trou
Pour donner un ordre d’échelle et de temps, il nous a fallu une bonne demi-heure pour rejoindre la cascade depuis le temple. Concrètement, la chute d’eau est facile d’accès, un chemin nous y emmène rapidement. Il y a pas mal de monde sur le parking, mais ça va encore. On a quand même la possibilité de faire quelques photos sans forcément avoir de grands groupes devant la chute.
J’avoue que c’est atypique de voir une chute d’eau avec cette configuration. On est en décembre donc il y a encore un peu d’eau qui coule, j’imagine ce que ça peut donner en saison des pluies ! À l’inverse, arrivé à février, il n’y a sûrement plus d’eau donc aucun intérêt à s’y rendre.
Il y a bien sûr d’autres cascades dans le parc, qu’on ne verra pas faute de temps… Proche de Song Chan vous avez par exemple une autre petite cascade, Thung Na Mueang Waterfall, ou, plus proche du temple, une cascade à flanc de la falaise, Kuang Ton Waterfall.
Sao Chaliang, les rochers en forme de champignons
Dans l’immédiat, la prochaine étape du jour était de se rendre voir les fameux rocheux perchés de Sao Chaliang (Jitima me dira, amusée, que certains demandaient « qui les a posés là ?»). Pour toujours donner une idée de distance et temps, on a mis presque 40 min pour arriver au site de Sao Chaliang depuis la chute de Song Chan.
Sao Chaliang fait partie des curiosités géologiques du parc par excellence, ou comment la nature est magnifiquement sculptée avec le temps. Il y a depuis le parking, un parcours possible à effectuer pour voir les rochers de près, avec une boucle qui passe par un plateau rocheux où se trouvent d’impressionante crevasse.
Pha Mon, la falaise qui domine le Laos
Depuis Sao Chaliang, la prochaine étape est toute proche, nous continuions notre remontée vers le sommet du plateau après seulement 1,5 km. Plateau qui offre une superbe vue sur le Mékong en contrebas (c’est ce spot qui est indiqué par Pha Taem National Park sur Google Maps)
En cette avant-veille du nouvel an, il y a avait beaucoup de monde. Après nous être garés sur le parking naturel (juste la roche au sommet du plateau, pas de goudron, de béton, rien, ça fait assez bizarre, fallait y aller mollo pour les amortisseurs), on a pas trop le temps de s’imprégner de cet ambiance festive qu’on ressent autour de nous.
Les peintures rupestres de Pha Taem
Depuis le parking, il nous restait plus qu’à descendre assez vite les escaliers menant au pied de la falaise quelques 180 m plus bas. Assez vite car il était déjà 16h30, donc il ne restait guère plus d’une heure de jour pour aller admirer les peintures.
Ces peintures sont datées d’il y a 3000-4000 ans; ce qui correspond à la période du néolithique. On en dénombre en tout plus de 300, d’après les infos officielles. Elles sont censés représenter des scènes de vie, avec des hommes, des animaux, mais aussi quelques formes abstraites.
Moi ce qui me frappe, ce sont ces figures « humaines » selon la version officielle, mais qui dans mon imaginaire me font surtout penser à des extraterrestres (ben oui quoi, des humains à tête triangulaire ??) et ce qui est censé être des « poissons » au-dessus de leur tête et bien… Je ne vous fais pas un dessin !
Mais c’est effectivement une théorie souvent entendue dans le coin, en tout cas, c’est une curiosité qui vaut clairement le coup d’œil, car les peintures rupestres restent assez rare en Thaïlande.
Les peintures sont réparties sur plusieurs zones qu’on accède en longeant la falaise. On essaya d’en voir un maximum. Normalement, on peut faire une boucle, descendant d’un côté puis longeant la falaise et remontant plus loin de l’autre côté, une petite balade de 3km au total.
Par manque de temps toutefois, il nous faudra rebrousser chemin après la 3e série de peintures. On aura tout juste le temps de remonter pour assister au coucher du soleil.
Arrive 18h, l’hymne national retenti, tout le monde s’arrête. Il est temps pour nous de mettre les voiles, car il nous fallait encore retourner à Khong Chiam (à environ 20km de là).
Ce soir là, on cherchait de nouveau un restaurant sympa au bord du Mékong. On en trouvera un plutôt bien, qui fait aussi parti d’un hôtel bien plus modeste que celui de la veille, le Pha Taem Riverside. Voilà qui clôturait ce petit séjour en Issan, enfin presque, restait évidemment le chemin du retour, le lendemain 31 Décembre, qui allait réserver quelques surprises (voir l’article ici).
Connaissiez-vous les peintures de Pha Taem ?