
1h30 nous partons donc. Essayant tant bien que mal de dormir. Vers 4h le chauffeur se fera une pause clope au milieu de nulle part avant la montée finale, la nuit dense et le calme olympique qui y régnait donnait des allures assez irréalistes sur cette pause pipi que je m’octroyait. Vers 5h après une montée plus ou moins raide à travers la route défoncée et les villages aux quelques maisons et guest house, j’aperçois dans la pénombre le panache du Bromo.

Il est 5h15 lorsque l’on est prêt pour le lever du soleil, après avoir marché quelques minutes dans le noir faute de pouvoir continuer avec la voiture (mais encore une fois ma petite lampe de poche a très bien fais l’affaire).

De l’autre côté du soleil approchant, le volcan Bromo est juste là, imposant et relativement silencieux vue d’ici, avec pour seule preuve de son activité cette colonne de fumée qui s’échappe non-stop.

Alors que la lumière devient plus intense, c’est un paysage désolé et lunaire qui se présente sous nos yeux.

Nous sommes en altitude, il ne fait ni vraiment froid mais ni chaud non plus (le Mont Bromo fait 2329m)

Je zappe constamment d’un côté ou de l’autre du chemin où nous sommes pour ne rien louper de cette nouvelle aube d’un côté et de la lumière matinale baignant la zone des volcans de l’autre.

Depuis que le volcan est re-entré en période d’éruptions en Novembre 2010 (précédemment en 2004), il a recouvert toute la surface environnante d’une couche épaisse de cendres.

Des cavaliers viennent nous proposer de descendre et voir le volcan de plus près, ayant notre voiture on refuse poliment, sans savoir que nous ne pourrions y accéder avec ladite voiture…

Vue d’ensemble. Je ne sais pas combien de temps cela prend pour reprendre un aspect similaire à ce que c’était avant comme ici :
Arrivé sur un parking on demande à aller voir en bas, du moins je demande. On arrive à comprendre que notre chauffeur ne peux pas parce que la voiture n’est pas assez puissante. De plus officiellement il y a toujours un périmètre de sécurité de 2km autour du volcan. On fait donc appel à des motos qui nous proposaient de nous y emmener, contre un prix assez fort, on arrivera à négocier 100.000 à 2, tout simplement que c’était tout ce qui nous restait comme liquide ! Et faute de distributeur dans le coin j’ai persévéré tout en laissant une petite marge pour ne pas être totalement a sec non plus, et je tenais vraiment à aller voir de plus près.

Nous continuons donc à pied tout en refusant les propositions de monter à cheval. Je voulais profiter de la montée à mon rythme. Il est environ 7h.

Ici on croisa pas mal de touristes malgré le périmètre de sécurité (en théorie), la curiosité est un vilain défaut… (nous les premiers).

C’est difficile de décrire ce que je ressentais à ce moment là, des airs d’explorateurs avec un brin d’adrénaline.

Le soleil perce tant bien que mal la couche de nuages, offrant des ombres et une dimension supplémentaire à cette scène déjà surréaliste. La pluie est pourtant de la partie, une pluie de cendre…

Dans cet environnement on se sent “petit” car on sent la présence, la puissance omnipotente du volcan. La fine pluie de cendres complète ce tableau dantesque.
Voyant Jitima fatiguée celui ci tentera sa chance mais ayant déjà fait le plus gros de la montée on continuera jusqu’au bout.

Tout les autres gens venaient de l’autre côté et à cheval. Nous sommes les seuls à avoir tracé tout droit à pied depuis le temple…

Au pied du cratère, là le silence fait place à un grondement sourd permanent, c’est assez terrifiant quand on sait ce qu’il y a sous nos pieds… Et il y a moins d’un mois c’était des éruptions strombolienne (avec des crachés de lave) qui avaient lieux ici même (un guide nous montrait d’ailleurs des photos prises avec son portable il y a tout juste 15 jours):

Personnellement j’aurais préféré ne pas avoir à monter et voir quelque chose comme la photo précédente car tout ce que l’on verra sera une colonne de fumée s’échappant d’un trou…

Le flanc de la caldeira au Nord n’est pas touché par les cendres, nous si, nous en sommes couvert à ce moment là…

Il y a normalement un 2ème point de vue un peu plus haut, beaucoup de photos où l’on voit l’alignement des volcans comme ici proviennent de ce point de vue en question :
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On proposa bien de nous y emmener avant de descendre mais cela nous revenait trop cher car non inclus dans notre package.
De retour sur le parking où le chauffeur nous attendait sagement.
